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Mort D'un Artiste

Mémoire : Mort D'un Artiste. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Mai 2013  •  568 Mots (3 Pages)  •  962 Vues

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Frères humains, qui vivez après nous, n’ayez pas le cœur endurci contre nous, car si vous avez pitié de nous (+qui sommes+) malheureux, Dieu en aura plus tôt merci/pitié de vous (cf. les paroles du Notre Père : «Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé» dans la version moderne ; Villon n’en connaissait que la version en latin d’église). Nous voici (présentatif issu d’un ancien impératif : vois ici, voyez ici ! Notre traduction joue avec cette tournure) attachés, cinq, six. En ce qui regarde la chair, que nous avons trop nourri (=il bat sa coulpe et reconnaît sa goinfrerie, son désir en fait de consommer !), cette dernière est depuis longtemps dévorée et pourrie. Que personne ne rie de notre mal. Mais Priez Dieu qu’il veuille nous absoudre tous.

 Si nous vous clamons nos frères, vous ne devez pas en avoir du dédain, quoique nous ayons été tué conformément à la Justice. Mais vous savez que tous les hommes n’ont pas un bon sens stable (assis de nouveau). Excusez-nous, puisque nous sommes passés de l’autre côté, envers Jésus… Nous sommes morts, qu’aucune âme ne nous haïsse.

 La pluie nous a trempés… Les pies, les corbeaux nous ont creusé/crevé les yeux. Jamais à aucun moment nous ne sommes assis. Ici, là, le vent, en fonction de ses variations, sans cesse nous charrie, selon son bon plaisir, plus becquetés par les oiseaux que des dés à coudre (image atroce et réaliste)…

Prince Jésus, qui a le pouvoir sur tous, prend garde que l’Enfer ne devienne notre maître ; Nous n'avons rien à faire avec lui ni à lui payer. Hommes, ce n’est pas l’endroit pour se moquer des autres…

Bien qu'il n'y ait aucune preuve, il semblerait que ce poème fut écrit à l'ombre de la potence promise à l'auteur par le prévôt de Paris à la suite de l'affaire Ferrebouc.

Ce poème est de la forme des ballades.

 A)    Ballade :

Vers décasyllabiques

D’abord, la petite ballade :

3 strophes de même structure et sonorité finale, + la quatrième (débutant par l’envoi : Prince ou Princesse) de la deuxième moitié des 3 strophes précédentes. Soit 3 huitains + 1 quatrain.

Refrain en fin de chaque strophe.

Structure des rimes : abab/bcbc, avec envoi donc sur bcbc ; on peut avoir aussi avec strophe de sept vers et envoi en quatrain : abab/bcc avec pour finir : bcbc ; d’autres jeux sont possible mais les rimes croisées initiales sont contraignantes : abab

La grande ballade :

3 dizains + 1 quintil, avec ababb/ccdcd, d’où un axe de symétrie juste après la première moitié.

Donc une structure complexe, très raffinée.

En fait, ce texte fait preuve d’un réalisme extrême, avec un souci de la précision clinique qui participe au pathétique qu’il génère.

Réalisme paradoxal, certes, puisqu’il s’agit d’une apostrophe adressées par des morts : « qui après nous vivez » à l’indicatif incontestable , ou le terme : la vie éclate de façon prenante en fin de vers.

 Tout en se

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