Mon coeur

Mon coeur.

Il était mon coeur. Je ne lui ai jamais vraiment dit ces mots. Je suis bouleversée de les trouver maintenant. Mon coeur. Maintenant que tu n'es plus là pour les écouter. Il est mon coeur. Il est tout mon coeur. Je pleure encore. Ces mots que je tends vers lui, me font pleurer. Je regarde ce putain de trou. Le trou que ça fait dans la gorge sèche. Comme dans la terre, on a creusé. Non, j'ai creusé seule. Je touche le fond. Je suis assise au bord de ce trou et je pleure. Voyez comme la situation est cocasse. Je sens la terre me recouvrir les genoux et m'enfoncer l'oesophage encore plus loin qu'il ne l'était déjà. On dirait que ça creuse, on ne rigole pas de ces choses là. J'ai de la terre dans les ongles, dans les yeux, sur la langue. Je mange la terre et la terre me mange. Chacun respecte sa part du marché. On l'a décidé ainsi, ma place est au fond du trou. Je l'ai laissé partir. Je ne vaux rien. J'ai perdu mon coeur. Mon coeur bat ailleurs. Une autre lui dira mon coeur. Peut etre l'a t-elle déjà fait? Et j'ai envie de creuser encore plus fort la terre. Envie qu'elle m'aspire, qu'elle n'épargne rien. Je n'ai plus rien, je ne suis plus rien. J'ai envie que tout disparaisse, que tout soit déchiré. Qu'il ne reste plus que ce trou et qu'il m'ai bouffé. Le ciel me frappe la peau. Je n'ai qu'une envie, c'est de me brutaliser. Arrêtez moi ce cauchemard, je ne joue plus. Le cirque n'est pas fait pour moi. J'y ai cru, j'y ai cru trop fort. Amenez moi encore un peu plus de terre. Pour éviter de dégueuler. Faites moi disparaitre. Entre nous, vous n'attendez que çà depuis le temps.

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