Mises en situation

Mises en situation

Fabien Turcot, 37 ans, paie 260 dollars par mois pour son logement et sa nourriture chez ses parents. Cette pension permet à ce menuisier de se construire sa nouvelle maison dans Lanaudière. Celle-ci sera terminée dans cinq ou six ans, et lorsqu'il y emménagera, il n'aura aucune hypothèque à payer. Son frère Séric, 31 ans, qui lui aussi vit chez ses parents n’a aucun loyer à payer pour le moment. Ses parents lui ont donné congé de paiements depuis plusieurs mois parce qu’il a subi une récente opération pour corriger sa myopie qui lui a coûté cher. Le comédien humoriste qui tente de percer dans le milieu investit ses revenus (instables) dans ses projets et fait des économies.1

Suzanne Dufour, 27 ans. Partant de chez elle, elle avait assez de sous. Elle s’est cherché un emploi, en vain, à Québec. Elle s’est donc trouvé un emploi en Abitibi dans son domaine. Elle abandonne son emploi stable après trois ans. Elle se trouvait loin de sa famille et elle voulait revenir dans le coin de Québec. Elle voulait aussi réaliser son rêve de faire un album avec son groupe de musique. Elle partira à Montréal pour essayer de percer, avec difficultés. Sans emploi, à 27 ans, elle reviendra donc chez ses parents. Elle se sent dépendante de ses parents parce qu’elle est revenue. Pour elle, elle a perdu son autonomie et son indépendance, ce qui n’est pas facile.2

1 Isabelle DUCAS. « Ces Tanguy qui de décollent pas », Les Affaires, 31 janvier 2003, dans Eureka, [En ligne], https://acces.cegepgranby.qc.ca/+CSCO+dh756767633A2F2F6A6A6A2E6F766F7976622E72686572786E2E7070++/WebPages/Search/-CSCO-30--Result.aspx

2 Reportage Enjeux. « J’habite chez mes parents », Radio-Canada, [En ligne], http://www.radio-canada.ca/actualite/enjeux/reportages/2003/03-01-13/habiter-chezparents.shtml

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INTRODUCTION

Ce projet traitera du phénomène Tanguy et a pour but de conseiller les parents sur quoi faire et quoi ne pas faire pour que leur jeune quitte le domicile familial. En effet, dans la vie d’une personne, plusieurs transitions se produisent, à différents rythmes et à différents temps. Dans la vie d’une personne, trois transitions se produisent : celle entre 18 ans et 21 ans entre 41 ans et 44 ans et entre 61 ans et 64 ans. Ce sont des périodes de bouleversements plus ou moins intenses qui préparent à faire face à une nouvelle étape de vie3. Celle qui nous intéressera particulièrement sera celle entre la première et la deuxième puisque c’est là où une personne est appelée à faire un choix de carrière, faire l’apprentissage de l’autonomie financière, sentimentale, familiale, etc. 4 Cette étape est cependant de plus en plus repoussée, les gens deviennent autonomes de plus en plus tard et restent ainsi chez leurs parents pour diverses raisons. C’est ce qu’on appelle aussi les adulescents5. Ce qui ressemble à priori à un retard relatif de transition à la vie adulte est mieux compris comme étant une nouvelle étape en soi dans le parcours de vie. Parfois décrite sous le terme « émergence de l’âge adulte », cette période est cependant située entre 17 et 25 ans et est caractérisée par un désir d’indépendance et une exploration identitaire et de choix de vie.6 Elle est cependant de plus en plus retardée.

3 Claire DENIS et al. Individu et société, Montréal, Chenelière Éducation, 4e édition, 2007, p.109.

4 Claire DENIS et al. Individu et société, Montréal, Chenelière Éducation, 4e édition, 2007, p.109.

5 Tony ANATRELLA. «Les adulescents», Etudes 7/2003 (Tome 399), p. 37, dans Cairn, [En ligne], http://www.cairn.info/revue-etudes-2003-7-page-37.htm

6 GOUVERNEMENT DU CANADA. Horizons, synthèse : Séries de documents thématiques « Investir dans la jeunesse » du Projet de recherche sur les politiques, [En ligne], http://policyresearch.gc.ca/doclib/Policy-Brief_Gaudet-Beaujot_f.pdf

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On se trouve ainsi en présence de ce qu’on appelle le phénomène Tanguy en l’honneur du film où un adulte de 28 ans est encore chez ses parents. Ce mémoire traitera des causes les plus fréquentes expliquant ce phénomène.

Une précision sera apportée quant à la présence de ce phénomène et des préjugés qui sévissent vis-à-vis de cette grande affluence de gens qui restent chez leurs parents. Une seconde partie sera consacrée aux causes et aux explications de ce mouvement. En effet, on peut constater que ceux qui restent le font à cause de problèmes socio-économiques (difficulté pour se trouver un emploi, difficultés financières, coût des études et prolongement de celles-ci, désir d’acquérir une propriété), certains restent pour des raisons familiales (sécurité, taille de la famille, stabilité, harmonie dans la famille, classes sociales). Avant, on partait quand on se mariait, maintenant, l’âge du mariage est reculé, ce qui incite moins les enfants partir. Les craintes entrent aussi en jeu (peur de l’indépendance, peur des responsabilités et peur de grandir). Les causes culturelles ont aussi un grand impact (la langue parlée, le lieu d’origine de la mère, le phénomène de l’immigration et la religion). De plus, les causes géographiques entrent en jeu comme le lieu de résidence de l’enfant (rural et urbain ainsi que l’international versus le national). Enfin, le sexe aurait aussi son rôle à jouer (les femmes quitteraient plus tôt la maison que les hommes). Une partie sera aussi consacrée aux raisons de départ qui influencent le retour au domicile familial.

Un guide sera alors créé pour aider les parents avec des mises en situation de différentes situations avec des mentions sur les actions à porter et sur celles à ne pas faire. Il sera diffusé sous forme papier et aussi sous forme de site Internet.

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Explication du phénomène

Le phénomène Tanguy est un phénomène de plus en plus présent. En effet, de plus en plus de jeunes restent chez leurs parents dans la vingtaine. Le fait de quitter le nid familial est un événement de plus en plus retardé. On peut constater qu’un « homme de la première vague du baby-boom (né entre 1947 et 1956) avait une probabilité de 49 à 59 % de quitter le domicile de ses parents pour la première fois avant d'atteindre l'âge de 22 ans. Pour un homme de la génération X (né entre 1967 et 1976), la probabilité d'avoir quitté le nid familial à cet âge est passée à 46 ou 53 %. »7 C’est donc dire que rendu à l’âge de 22 ans, plusieurs jeunes restent encore chez leurs

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