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Les Choses Sont Plus Compliqué Que Tu Ne Le Penses

Mémoire : Les Choses Sont Plus Compliqué Que Tu Ne Le Penses. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Décembre 2014  •  574 Mots (3 Pages)  •  1 067 Vues

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s fonctions et la finalité du roman ont souvent été mises en débat. Particulièrement depuis la fin du dix-neuvième siècle, s'il est convenu d'admettre que le roman, de par son analogie avec l'épopée, a pour cadre une tension entre l'individuel et le collectif, cette définition n'échappe pas à une certaine indétermination : si certains auteurs, dans la lignée du Réalisme, ont circonscrit le romanesque au fait historique et social, d'autres ont souhaité au contraire mettre en avant son aspect esthétique du fait même du statut fictionnel du récit. Mais l'essence du romanesque n'est-elle pas par nature, comme l'écrira en 1986 Milan Kundera dans son essai l'Art du roman, "interrogative", "hypothétique" ? C'est ainsi que l'auteur de L'Insoutenable légèreté de l'être affirme que "L'esprit du roman est l'esprit de complexité. Chaque roman dit au lecteur : les choses sont plus compliquées que tu ne le penses".

Pour Kundera, cette affirmation se justifie d'emblée par le fait que l'intérêt principal du roman réside dans la relativité, la complexité même des choses humaines et non dans les phénomènes de réduction en tout genre qui se seraient installés selon lui dans les productions romanesques contemporaines. Si nul n'oserait récuser de tels propos, il convient cependant de les nuancer quelque peu : on ne saurait négliger le fait que cette complexité dont parle Kundera se heurte à ce qu'il appelle sévèrement "l'esprit du temps" : le monde de l'efficacité au lieu du doute, de la vitesse au lieu de la lenteur, de la rapidité au lieu du questionnement. De par sa nature même, le roman répond en effet à une grande complexité, tant narrative que stylistique ou psychologique.

Pour autant, quel sens donner à la complexité dont parle Milan Kundera ? Ne pourrait-on opposer à "l'esprit de complexité", ce que nous appellerions "l'esprit de simplicité" : simplicité et non réduction ; simplicité d'aimer lire un "bon livre" par exemple, simplicité d'un roman épuré, débarrassé de ce qui ne fait pas son essence propre... Cela dit, faut-il s'en tenir à ce dualisme quelque peu réducteur ? Ne faudrait-il pas plutôt se poser la question de savoir si cette complexité évoquée par Milan Kundera ne viendrait pas de notre propre « horizon d'attente », c'est-à-dire de notre complexité de lecteur ?

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out d'abord, si "l'esprit du roman" se définit par "l'esprit de complexité", c'est que l'espace littéraire nous fait entrer dans une indéniable complexité intellectuelle. Le roman est par définition toujours complexe, de par sa forme et sa structure. Il l'est par le style même de l'auteur : l'étude des procédés, des constructions narratives, des structures thématiques sont autant d'aspects essentiels de cet "esprit de complexité" dont parle Kundera. Ainsi comme l'a dit si bien Maupassant, dans la préface de Pierre et Jean, (1888), "le but du romancier n'est pas seulement de nous raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir, mais aussi de nous forcer à penser, à comprendre le

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