La Porte Au Nez
Rapports de Stage : La Porte Au Nez. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nikoo71 • 2 Juin 2015 • 418 Mots (2 Pages) • 701 Vues
Au départ, le principe est tout simple. On pourrait le résumer ainsi : les consommateurs des pays riches acceptent de payer un peu plus cher les produits des pays pauvres, dans le dessein de rendre le commerce un petit peu plus équitable, moins déséquilibré.
L'idée est belle et généreuse, et on pourrait dire que, globalement, elle fonctionne plutôt bien. Le commerce équitable représente aujourd'hui 3 à 4 % du marché dans de nombreux pays européens, contre 0,1 % à ses débuts. Le secteur brasse désormais des milliards d'euros.
C'est dans les coulisses de ce business "inattaquable" que nous conduit ce soir l'enquête de Donatien Lemaître, diffusée par Arte, afin de vérifier si après des années de pratique, le commerce équitable a amélioré ou non le quotidien des cultivateurs des pays du Sud.
L'AUTRE BOUT DE LA CHAÎNE
Première destination, proche de nous : le domicile de Xavier, Chloé et leurs quatre filles, tous très attachés à ce mode de consommation éthique depuis qu'ils ont passé quelques années en Argentine et y ont côtoyé la misère des travailleurs sud-américains. Très attentive à ses achats, la famille est néanmoins obligée de faire confiance à des labels, sans savoir en réalité ce qui se passe à l'autre bout de la chaîne, à des milliers de kilomètres de là.
Deuxième destination : le Chiapas, la région la plus pauvre du Mexique. Le café est l'une des seules ressources de la population locale. Chaque matin, avant la cueillette, les récoltants font leur prière, implorant Dieu pour que le prix du café augmente et que leur travail soit reconnu.
Ici, les petits propriétaires se sont regroupés en coopérative et se sont équipés collectivement pour faire face aux gros propriétaires. "Le système dominant a réussi à faire ce qu'il voulait en divisant la base", prêchait le Père néerlandais Frans Van der Hoff, l'un des deux cofondateurs du label Max Havelaar. Message bien reçu dans ce village.
Le petit producteur n'a pourtant pas vu sa situation beaucoup évoluer en vingt ans de commerce équitable. A ceci près quand même : tous les enfants font aujourd'hui des études que leurs parents n'auraient pu leur payer autrefois. Mais les pauvres producteurs sont restés des producteurs pauvres. Sauf peut-être ceux qui, ayant obtenu le label Max Havelaar, exploitent aujourd'hui des travailleurs haïtiens sans papiers. Ou bien encore ces gros producteurs qui se sont vu accorder le label juste pour pouvoir répondre à la demande croissante. Comme si, par un curieux retournement, le beau principe du départ était devenu un pilier du système dominant. Vous avez dit équitable
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