Jeu De L'enfant

Afin de préserver l’anonymat des personnes citées dans ce rapport, tous les noms ont été changés.

I) Introduction :

a) Présentation de la structure et de l’équipe

La crèche collective propose un accueil permanent pour les enfants de 10 semaines à 4ans ainsi qu’un accueil le mercredi pour les enfants scolarisés, du lundi au vendredi de 7h30 à 18h15. La crèche peut accueillir 45 enfants répartis en sections : bébés, moyens, grands. La structure est de plein pied et dispose d’un grand jardin avec structures de motricité, bac à sable, bac avec des herbes aromatiques… Une salle de motricité est mise à disposition des enfants avec une piscine à balle, un toboggan, des ballons sauteurs. La structure est mitoyenne avec un multi accueil avec lequel elle partage la salle de motricité. Un partenariat est établi entre les deux structures concernant les sorties pédagogiques tout au long de l’année et certains projets du service petite enfance de la municipalité de Tours (par exemple le projet du livre géant).

La crèche collective compte une équipe de 22 personnes : une infirmière puéricultrice directrice, une éducatrice de jeunes enfants directrice adjointe, une éducatrice de jeunes enfants de terrain, neuf auxiliaires de puériculture réparties sur les trois sections, cinq agents sociaux ainsi que quatre agents d’entretien.

b) La place du jeu dans la structure

Le projet pédagogique de la crèche collective a pour objectif de permettre à l’enfant de se mouvoir en liberté. Ce projet est basé sur plusieurs concepts :

- L’enfant possède en lui, dès sa naissance, tous les éléments nécessaires à son développement.

- L’enfant va, de manière spontanée expérimenter différents mouvements jusqu’à ce qu’il appréhende et intègre son schéma corporel.

- L’enfant a besoin de se sentir en confiance, en sécurité pour pouvoir exploiter tout son potentiel et découvrir le monde.

Ainsi le jeu libre est placé au centre du quotidien de l’enfant en crèche pour lui permettre de vivre toutes ses expériences sensorielles, motrices et sociales en toute liberté et à son rythme. De plus le jeu libre permet à l’enfant de décider sans contrainte de ce qu’il fait avec les objets, ce qui favorise son imagination, la fantaisie et la créativité. La notion de sécurité affective mentionnée dans le projet pédagogique est très importante car si l’enfant est craintif ou anxieux il ne se laissera pas aller à jouer.

Le jeu libre est mis en avant dans cette structure, ainsi les professionnelles adoptent un positionnement en conséquence : elles essaient le moins possible d’intervenir dans le jeu des enfants, à moins que leur sécurité soit en péril. Elles restent tout de même à l’écoute et disponibles et intègrent volontiers le jeu de l’enfant si celui-ci les invite.

II) Mes motivations :

a) L’intérêt du jeu dans le développement de l’enfant

« Quand un enfant ne peut pas jouer, nous devrions être aussi inquiets que lorsqu’il refuse de manger ou de dormir » Hartley et Goldenson.

Cette citation présente le jeu comme un besoin vital de l’enfant, au même rang que le besoin de repos et de manger. Jouer est un besoin vital mais c’est aussi l’activité la plus importante de l’enfance.

Le mot « jeu » vient du latin « jocus » qui signifie plaisanterie, il entraine amusement et rire. Il est source d’apprentissages, objet de plaisir et permet à l’enfant d’interagir avec les autres. Le jeu n’a de fin qu’en lui-même, « L’enfant ne joue pas pour apprendre mais apprend « par ce qu’il joue »» Jean EPSTEIN.

Le jeu agit sur l’enfant à différents niveaux, au niveau sensoriel, cognitif, moteur, affectif, social et moteur.

Jouer permet à l’enfant de découvrir son environnement (les objets mais aussi les personnes), il découvre d’abord son corps en attrapant ses pieds, en regardant ses mains puis découvre les objets, les manipule et apprend leurs caractéristiques et leur fonctionnement. En jouant, l’enfant apprend des « savoirs faire » et des « savoirs être » qu’il utilisera dans différentes situations du quotidien. Jouer permet également à l’enfant d’éprouver un sentiment de contrôle sur son environnement et ses actions mais aussi de maitrise de soi. Quand l’enfant joue, il imagine et créer, il décide de ce qu’est la réalité, la transforme et l’adapte à ses désirs. L’enfant exprime ses sentiments à travers l’activité ludique, le jeu est son langage primaire. Le jeu permet surtout d’expérimenter le plaisir a travers la nouveauté, le défi. Le jeu éveille la curiosité et entraine l’enfant vers la découverte du plaisir, ce qui développera son intérêt à agir.

b) Mes observations déclenchante

C’est lors de la visite de la cité des enfants que j’ai eu l’idée de mon jeu. Une structure a attiré mon attention dès mon arrivée, il s’agissait de fils métalliques accrochés du sol au plafond à travers lesquels les enfants pouvaient se faufiler. Les enfants présents à la cité jouaient beaucoup dans cette structure, ils passaient à travers en adoptant différentes positions et semblaient en tirer un grand plaisir.

Lors de mon premier stage en multi accueil j’ai pu observer les enfants en situations de jeux. Par exemple : Jérémy 15 mois, Léo 20 mois, Ella et Thomas, respectivement 18 et 22 mois jouent avec des gros cubes en plastique. Jérémy commence à cogner de cubes l’un contre l’autre et souris à l’écoute du son qui se produit. Les trois autres enfants le regardent avec insistance et se mettent, eux aussi à taper leurs cubes entre eux.

Maxime, 11 mois se déplace à quatre pattes depuis peu. Il est installé sur le tapis, il se tourne puis se retourne. Il commence à se déplacer et tente de grimper les un bloc de motricité posé sur le tapis. Maxime prend appui sur ses mains et essai de se soulever. Debout il essai de soulever sa jambe afin de monter sur le bloc. Maxime tente et retente cette expérience plusieurs fois, puis réussi quelques minutes plus tard.

Grâce à ces deux observations j’ai décidé de fabriquer un jeu mêlant éveil sonore et motricité. La lecture de « L’explorateur nu » de Jean EPSTEIN m’a également permis de faire rapidement mon choix de jeu.

III) Démarche envisagée

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