Il faut cesser de disjoindre Nature et Culture: la clé de la culture est dans notre nature et la clé de notre nature est dans la culture

La psychologie est l'étude des comportements, leurs origines et leur fonctionnement. Quels comportements avons-nous tous en nous, dès la naissance? Quels sont ceux dont nous faisons l'acquisition au cours de notre développement? Pour pouvoir répondre à ces questions, il faut identifier les facteurs d'apparition des phénomènes psychologiques. Les études récentes dans diverses disciplines de la psychologie nous apportent des réponses et permettent d'éclaircir ces interrogations.

En psychologie de développement, l'acquisition du concept de Terre suscite des interrogations, notamment sur la difficulté des enfants à élaborer les modèles culturellement acceptés de la Terre sphérique.

Il apparaît compliqué de faire l'hypothèse de l'existence d'un système inné relatif au domaine des objets célestes. Cependant, des recherches réalisées chez les nourrissons dans les années 1990 ont montré qu'ils «reconnaissent» au moins cinq des contraintes applicables aux objets du monde physique: la continuité, la solidité, la non action à distance, la gravité et l'inertie. Le fonctionnement de l'esprit humain est vraisemblablement guidé par un ensemble de systèmes innés, relatifs à des domaines spécifiques de connaissances. La notion de modèle mental (Philip Johnson-Laird, 1993) vient appuyer la thèse d'une représentation interne d'un état de choses du monde extérieur: l'idée principale est que les êtres humains construisent des modèles du monde sur la base de perceptions (vision, audition, olfaction, toucher,...).

Les travaux de Stella Vosniadou (1994) valident l'hypothèse d'une influence de la transmission culturelle des modèles de la Terre: selon les contextes culturels, les modèles initiaux et syncrétiques présentent des différences notables. Mais malgré ces différences, tous les modèles initiaux apparaissent cohérents avec le présupposé «enraciné» de la conception de la Terre comme un objet physique par l'enfant, ce qui valide leur universalité.

L'acquisition du concept de Terre chez les enfants apparaît comme une conciliation progressive entre des savoirs initiaux basés sur la perception, et des connaissances scientifiques qui leur sont contre-intuitives.

La psychophysiologie s'intéresse aux mécanismes et lois physiologiques des comportements et de la pensée chez l’animal, dont l’Homme. Pour comprendre comment se forme la dépendance aux psychotropes, il faut de pencher sur le système nerveux et le rôle de ses neurotransmetteurs.

Un neurotransmetteur est un messager chimique qui transmet l'information nerveuse d'un neurone à l'autre en vue d'acheminer un message aux structures cibles. Certaines substances

exogènes peuvent agir sur les récepteurs des neurotransmetteurs et modifier l'activité normale des structures cibles: ce sont les psychotropes. Elles incluent les médicaments agissant sur le système nerveux, et les drogues naturelles (chanvre) et artificielles (LSD). La dépendance aux psychotropes est double. Physiologiquement, elle est une exigence de l'organisme à recevoir régulièrement une substance exogène pour conserver son équilibre et pour éviter les symptômes physiques liés au manque. Psychologiquement, elle correspond à un état caractérisé par une pulsion à consommer un produit, soit pour annuler une tension intérieure, soit pour rechercher un plaisir.

Cependant, l'installation d'une dépendance n'est pas automatique, elle repose sur différents facteurs: recherche de sensations fortes et nouveautés, expériences passées, relations familiales et sociales. Ce problème actuel ne peut donc pas être vu simplement comme un dysfonctionnement de l'organisme. Pour tenter de le régler ou de l'atténuer, d'autres disciplines doivent intervenir: psychologie sociale, clinique, sociologie...

La visée de la psychologie clinique est la compréhension et signification des comportements qui ont provoqué une consultation.

La prise de décision est influencée par les sentiments et émotions. Ces dernières ne sont ni rationnelles, ni irrationnelles, mais ont une valeur adaptative. L'émotion est un système interne d'action rapide et une de ses fonctions principales est de connecter notre nature biologique avec l'environnement dans lequel elle s'inscrit. Certains patients cerébro-lésés, qui n'ont donc plus ces sentiments intuitifs mais dont le fonctionnement rationnel subsiste, sont handicapés dans les situations de décision complexe (Damasio, 1994).

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