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Fiche De Lecture: la mère suffisamment bonne de Donald Wood Winnicott

Note de Recherches : Fiche De Lecture: la mère suffisamment bonne de Donald Wood Winnicott. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Janvier 2014  •  3 346 Mots (14 Pages)  •  2 465 Vues

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I Présentation de l’ouvrage

I.1 L’auteur

Donald Wood Winnicott est né à Plymouth, dans le Devon, en 1896. Il est issu d’une famille britannique bourgeoise aisée. Il grandit aux côtés de ses deux sœurs aînées, dans un foyer stable et heureux.

Elève brillant, athlète remarquable, il fait des études de médecine. Pendant la guerre, il est chirurgien-stagiaire. La physiologie qu’il étudie le déçoit, il la trouve froide et loin de la relation humaine. Il s’oriente ensuite vers la pédiatrie qui permet d’aborder l’individu dans son contexte familial et social. Mais très vite, Il sent les limites et les impasses d’une approche médicale purement physique et découvre l’œuvre de S. Freud qui seule lui semble permettre de les franchir. Il commence sa formation d’analyste en 1923, en même temps qu’il commence à tenir des consultations en pédiatrie. De nouveau, des limites se présentent puisque, à l’époque, la psychanalyse s’adresse à des adultes cultivés et non pas à des enfants. Si l’enfant a tenu une place centrale dans l’œuvre de Freud, il ne s’y est pas consacré directement et a laissé ce champ à sa fille Anna Freud, institutrice de formation.

La psychanalyse d’enfants est scindée, à l’époque, entre deux courants : les kleiniens et les « annafreudiens ». Winnicott entamera sa formation de psychanalyste avec James Strachey (freudien), et la poursuivra avec Joan Riviere (kleinienne). M. Klein elle-même participera à la formation de Winnicott en tant que superviseur. Ce dernier en garda un souvenir admiratif, M. Klein arrivant à mieux connaître ses patients que lui-même.

Mais Winnicott n'a pas été proprement kleinien. Il a choisi une voie « médiante » et est devenu l’une des figures du Middle Group avec notamment Michael Balint. Mais, malgré une influence considérable, il n’en est devenu ni le leader ni un idéologue.

I.2 Le livre

L’ouvrage « la mère suffisamment bonne » est paru aux éditions Payot en 2006. Il s’agit d’une édition qui reprend quatre essais de Winnicott, présentés dans un ordre non chronologique de telle sorte qu’ils offrent une meilleure compréhension de sujet traité à savoir : la relation mère-enfant la plus primitive. Ces quatre textes sont les suivants :

La préoccupation maternelle primaire (1956)

La mère ordinaire normalement dévouée (1966)

La capacité d’être seul (1958)

La distor

J’ai souhaité profiter de ce travail de fiche de lecture pour relire Winnicott. Ses apports dans la compréhension du développement de l’enfant ont en effet été considérables et il me semble qu’il s’agit d’un auteur de référence qui peut nourrir ma pratique d’une façon majeure.

J’avais donc eu l’occasion de le découvrir, il y a quelques années, par la lecture du « bébé et sa mère », et j’en gardais le souvenir d’un texte fort intéressant mais aussi relativement facile d’accès.

J’ai donc été déçue. Non pas parce que « la mère suffisamment bonne » est inintéressant, mais plutôt parce que je ne l’ai pas trouvé aussi simple que je l’aurais espéré. Le dernier article : la distorsion du moi en fonction de vrai et du faux self m’a particulièrement donné de difficultés, en même temps qu’il m’a le plus questionnée.

Je me dois également de préciser que j’ai volontairement choisi un ouvrage court. Je ne livrerai pas ici la liste des raisons qui font que j’ai eu très peu de temps pour lire, mais c’est un fait : j’ai eu très peu de temps pour lire. Je me suis donc tournée vers un livre dont « la tranche n’était pas trop épaisse »

II Contenu de l’ouvrage

Je vais maintenant m’attacher à résumer chacun de ces quatre essais, en laissant volontairement de côté la préface.

II.1 La préoccupation maternelle primaire (1956)

Cette terminologie est utilisée par Winnicott pour décrire la condition psychologique dans laquelle se trouve la mère au tout premier stade. Il s’agit d’un « état très organisé », d’une « hypersensibilité », qui lui permet de s’adapter aux tout premiers besoins du petit enfant. Cette préoccupation pour le bébé exclue tout autre intérêt. Winnicott décrit cet état comme une « maladie normale » et « temporaire ». Cette disposition de la mère caractérisée par son extrême sensibilité à l’égard de son nourrisson permet l’étayage du moi de l’enfant en lui offrant une continuité d’existence et la possibilité d’évoluer dans un milieu sécurisant, parfaitement adapté à ses besoins.

II.2 La mère ordinaire normalement dévouée (1966)

Ce texte éclaire en quelque sorte le précédent. Le titre, que Winnicott lui-même reconnaît comme accrocheur, a été trouvé par une journaliste de la BBC pour qui il avait réalisé un certain nombre d’émissions. Il revient donc sur l’importance de la préoccupation maternelle primaire, la comparant à une sorte de dévouement qui se fait naturellement sans avoir les traits d’une contrainte obsédante. Ce phénomène pouvant par ailleurs être observé chez les pères et chez les parents adoptifs. Il postule que cette préoccupation maternelle primaire s’enracine dans le souvenir de la mère (ou de son substitut) d’avoir bébé, souvenir qui peut constituer « une aide ou un obstacle » en fonction de son histoire. Au départ, le bébé et sa mère ne font qu’un, c’est l’identification maternelle primaire, puis le bébé devient peu à peu capable de « faire l’expérience de soi », de se sentir réel, et donc d’affronter le monde. Il aura alors besoin d’une mère « défaillante », de sorte qu’il apprenne à renoncer à l’omnipotence et à accepter les frustrations. Quand la relation mère bébé est satisfaisante, le bébé pourra « utiliser de façon symbolique les objets qui se présentent à lui », et à contrario, une relation mère-bébé non satisfaisante pourra engendrer certains troubles. Winnicott précise qu’il n’est ni question d’inquiéter les mères à ce sujet, ni même de les blâmer.

II.3 La capacité d’être seul ( 1958)

Cette capacité est décrite comme le signe de « la maturité du développement affectif » dont le fondement même semble reposer sur un paradoxe, puisqu’il s’agit d’être seul en présence de la mère ou

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