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Développement de l'enfant et de la subjectivité

Étude de cas : Développement de l'enfant et de la subjectivité. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Octobre 2022  •  Étude de cas  •  2 111 Mots (9 Pages)  •  354 Vues

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Épreuve - « Le développement de l’enfant et de la subjectivité »

  1. Parmi les pulsions, la pulsion orale a une importance particulière, voire capitale, pour l’enfant. Présenter ses caractéristiques, son évolution, la part qu’elle prend dans la relation, et en quoi elle participe d’un travail psychique de symbolisation. Prendre appui sur des exemples, des situations observées ou vécues.

Dès la naissance, le bébé ne fait pas la différence entre lui et le monde extérieur. Le nourrisson a des contacts tactiles, auditives et olfactifs, puis s’instaure une relation fusionnelle avec la mère. En effet, l’enfant ne se distingue pas de sa mère à lui-même. Il recherche sans cesse la proximité physique avec sa mère et utilise des manifestations d’attachement tels que les cris, les pleurs, le babillage, la succion. La mère « nourricière » est synonyme de satisfaction par le remplissage alimentaire, sensoriel, affectif ou de manque. Le nouveau-né dispose des compétences réduites et ne peut se nourrir sans assistance. Bien qu’il soit animé par des réflexes qui lui permettent de mettre le pouce à la bouche dès son état foetale, ou de s’approcher vers le sein maternel pour se nourrir et téter dès sa naissance. Ses premières expériences, sont liées à l’orifice buccale sous forme de traces mnésiques sensorielles et motrices. La pulsion a des représentants psychiques dans l’inconscient, dans le « Ça ». Cette sphère buccale, apporte au bébé une sensation d’apaisement, de plaisir, elle satisfait un besoin de satiété et de combler l’espace vide qu’est la bouche. La pulsion orale, ou appelé le stade orale par le psychanalyste FREUD, est une étape importante dans les repères affectifs de l’enfant. Pendant sa première année, le bébé découvre les pouvoirs de sa bouche par la succion et l’alimentation. Ces premières expériences vécues par le nourrisson avec sa bouche, entre les premiers cris, la première tétée, la succion d’objets ou de ses doigts viennent apaiser la pulsion. La bouche est donc la première zone érogène du bébé. Selon FREUD, le stade oral est associé à la première expression de la sexualité, partant du point que le plaisir a comme origine le contact avec la bouche. Le bébé découvre très rapidement le plaisir procuré lors de la tétée par les mouvements des lèvres et de la bouche au-delà de la satisfaction du besoin physiologique de nourriture. L’expérience de nutrition devient une activité auto-érotique indépendante de la sensation de satiété. L’alimentation, indispensable à la survie, vient étayer le plaisir et l’investissement libidinal de l’enfant. Le but pulsionnel de l’enfant au cours du stade oral est d’incorporer ce qui provient de l’extérieur à l’intérieur. Lorsque le bébé attrape le téton maternel ou la tétine du biberon, lorsqu’il tête sa main ou une tétine dans sa bouche, le bébé n’est pas nécessairement motivé par la faim. Le plaisir et le déplaisir se différencient de plus en plus. L’activité est constituée surtout par la succion que procure ce plaisir et l’apaisement de cette pulsion.

Les expériences induites par la pulsion oral amènent l’enfant à prendre conscience des objets extérieurs, à découvrir les limites entre le dedans et le dehors du corps et donc à différencier soi d’autrui. Ces expériences viennent nourrir la vie psychique de l’enfant. Si l’autisme est connu de tous comme un trouble affectant la communication, les interactions sociales et le langage, il est moins fréquent de mettre l’accent sur d’autres difficultés telles que les troubles de l’oralité alimentaire. Lors de mon stage, j’ai rencontré des enfants porteurs de TSA. J’ai observé une scène qui m’interroge à penser sur la durée de la pulsion orale chez le nouveau-né à l’enfant. C’est l’heur du temps de repas pour les enfants. Il y a Mathieu âge de 6 ans, il se jette sur les aliments présentés dans son assiette et les engouffre tant dans son nez qu’à l’intérieur de sa bouche. Lorsque les aliments sont à l’intérieur de sa bouche, il les recrachent, les écrasent puis les remets à la bouche  sans pour autant les avaler. Il étale la nourriture sur son corps et sur la table. Mathieu a très peu d’acquisition sur son développement cognitif et moteur. Il n’a pas encore le geste adéquate pour pouvoir se nourrir avec une cuillère et il n’a pas encore acquis la parole. Il passe toujours par la succion et met tous les objets qu’il trouve à la bouche. Est-ce-que la zone buccale, entre le dedans et le dehors est le premier espace d’exploration pour l’enfant autiste, en plus de la fonction nutritive qu’il assure? Cet acte nécessite de coordonner le geste de mettre en bouche et le fait d’explorer. De plus, lors des repas, tous les sens sont en éveillent et ils doivent répondre à de nombreux stimuli. En effet, chacun des sens est utile, par exemple, les yeux et l’odorat servent à capter l’apparence et le parfum des aliments qui arrivent à la bouche. Alors que le goût, le toucher et l’ouïe sont indispensables au moment d’avaler afin de distinguer la consistance de l’aliment et définir l’aspect gustatif de celui-ci. Chez l’enfant autiste, cette coordination est souvent défaillante. Cela peut entraîner par la suite des troubles alimentaires en plus d’impacter l’organisation gestuelle globale de l’enfant. J’ai également vécu une situation autour de la pulsion orale. Sur un temps d’accompagnement au bain, avec un enfant âgé de 9 ans porteur de TSA qui refusait de sortir du bain après avoir fait des selles à l’intérieur car il jouait avec et les mangeait. Est-ce qu’il perçoit ses selles comme quelque chose qui lui appartient? Est-ce-que le fait que cela sorte de son corps doit y retourner? Peut-être qu’à ce moment l’enfant recherche seulement une sensorialité buccale à manger des matières non comestibles et apaiser une pulsion.

Le nouveau-né doit passer par l’objet maternel, qui seul est en mesure de satisfaire ses besoins vitaux. Il doit donc s’arracher à lui-même pour pouvoir commencer à investir sa mère comme objet. C’est dans ces premiers échanges que vient une première séparation. Selon la théorie Freudienne, ceux-ci deviennent, au-delà de toute fonction de survie, pulsions sexuelles. Le nourrisson reçoit en quelque sorte « une prime de plaisir », qui se détache de la satisfaction des besoins liés à sa survie. Plaisir libidinal sur lequel s’étayeront les différentes séparations. John BOWLBY ajoute à la dimension freudienne, la nécessaire satisfaction pour le bébé, des besoins primaires de nourriture et de soins, le concept d’attachement. Le besoin d’attachement, est selon lui, pour le nourrisson, aussi fondamental et premier que le besoin de nourriture. Il s’agit d’un besoin aussi essentiel, qui se situe dans une sphère affective et relationnelle dans laquelle doivent s’inscrire la mère et le bébé. « Ne pas écouter le besoin d’attachement de l’enfant revient à lui faire vivre une violence psychologique. Cela entraîne des dysfonctionnements psychiques et physiques à plus ou moins long terme». L’enfant est incapable de réguler seul ses émotions. Ses cris et ses pleurs signalent son mal-être et sollicitent l’attention de ses proches pour le réconforter. Afin de s’épanouir, l’enfant a besoin d’établir avec eux une relation chaleureuse, constante et prévisible. En répondant à ses attentes et en s’occupant régulièrement de lui, son entourage se transforme en figures d’attachement. Auprès d’elles, il sait qu’il peut trouver sérénité et réconfort lorsqu’il se sent en insécurité, en colère ou triste. En général la première figure d’attachement d’un enfant est sa mère. Mais quand elle n’est pas là, d’autres figures d’attachement dites de substitution prennent le relais. L’investissement oral se transforme progressivement jusqu'au sevrage.

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