Les Théories Sexuelles Infantiles - Freud

Les théories sexuelles infantiles

Inscription historique du texte :

Depuis l'antiquité, Foucault a parlé des préoccupations de la sexualité de l'enfant, oubliée au moyen âge, et retrouvée à la Renaissance par les humanistes tels Rabelais : en effet les enfants ont des préoccupations sexuelles. Chez les libertins c'était positif mais négatif chez Rousseau qui cherche à élever l’enfant sans sexualité.

Freud n'a pas découvert la sexualité infantile ni la masturbation, sa découverte est de dire qu'elle est polymorphe, pas uniquement génitale.

Cependant même si cette découverte est attribuée à Freud, on ne peut nier que Fliess qui est à l'origine de plusieurs spéculations novatrices au sujet de la sexualité avait par le passé déjà remarqué le caractère polymorphe de la sexualité infantile que reprendra Sigmund Freud. C’est d’ailleurs l’objet de leur discorde en 1902, Fliess reprochant à Freud de l'avoir plagié sur la question de la sexualité.

Pour Freud, la première émergence de la sexualité de l'enfant est dans l'oralité qui est une théorie spécifiquement féminine d’après lui. Il s'agit du baiser, mais aussi de manger beaucoup, plus pour avoir un garçon que pour avoir une fille (version entendue dans une vieille émission, de Tony Lainé et Daniel Karlin : On n'est pas des lapins).

La sexualité n'est pas fixée sur le génital, ce n'est pas une pulsion centrée sur les organes génitaux. La sexualité serait ancrée dans la pulsion humaine. Une pulsion sexuelle et érotique animée par la libido présente dès le début de la vie. La deuxième idée fondamentale de Freud est d’énoncer que la sexualité est (uniquement) infantile. La petite enfance donne l'ensemble des coordonnées de la sexualité adulte.

La vie sexuelle de l’enfant est évoquée comme essentiellement autoérotique : elle trouve son objet dans le corps propre. Il parle d’organisation prégénitale et rajoute ensuite une troisième organisation qui présente un objet sexuel. Ainsi, la synthèse des pulsions partielles et « leur subordination au primat des parties génitales » ne se fait pas dans l’enfance. Il avance que le choix d’objet se fait en deux temps, un premier temps entre deux et cinq ans, où les buts sexuels sont de nature infantile et un deuxième temps, qui « intervient avec la puberté » et détermine la vie sexuelle définitive.

Il soutient donc que la pulsion sexuelle n’est pas absente durant l’enfance mais que le refoulement, responsable de l’amnésie qui dissimule les 6 ou 8 premières années de notre vie, est fautif du peu d’importance qu’on accorde généralement à cette période.

Cependant on peut dire que Freud est le premier à s’être penché sur l’importance de la période infantile dans la formation du psychisme. On peut même affirmer que c’est lui qui a découvert la sexualité l’infantile et ses répercussions sur l’évolution de chacun. Il en a exploré tous les registres et toutes les phases. Essentiellement répertorié dans 3 de ses œuvres ; en 1905 il publie Trois essais sur la théorie sexuelle qui développent et déploient ses premières observations exposées, suivi en 1908 par l’article que nous allons étudier ici Les théories sexuelles infantiles et en 1910 Freud publie l’ouvrage Un souvenir de Léonard de Vinci qui est interprétation du souvenir de l’artiste.

L'idée de sexualité infantile est surtout formalisée en 1905 dans l'ouvrage Trois essais sur la théorie sexuelle, mais elle se fait sur la base des travaux précédents, en particulier de la théorie de la séduction abandonnée en 1897 par laquelle il postule la sexualité infantile à travers l'aspect pulsionnel.

Dès 1905, dans les Trois essais sur la théorie sexuelle (p. 93-97), Freud constate que l’infantile a été complètement négligé jusque-là, sans doute parce qu’on ne considérait pas que les tout-petits enfants pouvaient avoir une activité sexuelle. Et le fait qu’il ose parler de la vie amoureuse des enfants a fait scandale à cette époque. « Aucun auteur à ma connaissance n’a clairement reconnu la régularité d’une pulsion sexuelle durant l’enfance. »

Il compare l’infantile à la préhistoire, c’est-à-dire quelque chose qui a précédé l’entrée dans l’histoire, mais qui marque néanmoins profondément l’humanité.

L’article « la théorie sexuelle infantile » est paru peu de temps après la naissance officielle de la psychanalyse en 1900 suite à la publication de l’ouvrage « L’interprétation du rêve » qui avait alors fait scandale. Or dans ce texte Freud énonce clairement que les souvenirs inconscients de notre sexualité d’enfant peuvent avoir des répercussions sur la vie d’adulte, ce qui appartient au domaine de la psychanalyse.

A travers ses écrits Sigmund FREUD a élaboré une théorie psychanalytique de la sexualité infantile, qui décrit les divers mécanismes pulsionnels élémentaires de l'enfant, dont les transformations aboutissent à la sexualité adulte (génitale) en passant par différents stades ou phases : cette notion est centrale tant dans le cadre de la théorie de la sexualité que dans celui de la théorie psychanalytique qui en découle. C’est d’ailleurs pour cette raison que Freud et Breuer ont mis fin à leur collaboration ce dernier n’étant pas d’accord quant au rôle prépondérant de la sexualité dans la dynamique psychique inconsciente. Cependant malgré cette polémique c’est encore aujourd'hui une base théorique importante en psychologie ou en psychiatrie, bien que les thèses originales aient largement évolué.

Freud désigne par le terme de théorie sexuelle infantile l'ensemble des théories des enfants sur la sexualité, la leur et celle de leurs parents, sur la fabrication des bébés, etc. La reproduction est abordée par les enfants et fait l'objet de théories traitées dans l’article de Sigmund Freud publié en 1908 « les théories sexuelles infantiles » que nous allons présenter ici et dans lequel il présente des observations sur l’investigation sexuelle des enfants (Freud continuera ces observations dans l’ouvrage Trois essais avec le paragraphe sur les recherches sexuelles infantiles, ajouté en 1914.). Il y fait une sorte de catalogue de ces « fausses idées que l’état de la sexualité infantile impose à l’enfant ». Elles ont un caractère universel et se retrouvent chez tous les enfants entrant dans une névrose infantile banale.

Dès l’introduction quelques idées principales peuvent être

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