La dyslexie et le développement psychoaffectif chez l'enfant

Introduction

Dans le cadre du projet de fin de bachelier, nous avons été amenés à réaliser un travail dont le thème était « Les troubles du langage et le développement psychoaffectif chez l'enfant ». Après quelques recherches, nous avons décidé de nous attarder uniquement sur la dyslexie. En effet, notre groupe a trouvé un intérêt pour ce trouble. D'une part, parce qu'il représente une prévalence de 5% dans la population, recouvrant des réalités bien différentes. Au vue de la prévalence de ce trouble, il nous semble intéressant et important de sensibiliser le grand public. D'autre part, il est de plus en plus médiatisé, obligeant les responsables de l'enseignement francophone à faire évoluer les formations des instituteurs et les épreuves certificatives de fin de primaire. Dans un premier temps, nous désirions réaliser une partie pratique, évaluant le développement psychoaffectif chez l'enfant dyslexique. Nous avions pour projet de mesurer l'anxiété, l'estime de soi et la sociabilité. Malheureusement, malgré les recherches effectuées auprès de mouvements de jeunesse et de PMS, nous n'avons reçu aucune réponse positive. Par conséquent, nous avons été dans l'obligation de modifier notre plan de départ. Notre partie pratique a été remplacée par une recherche empirique sur le sujet. L'ensemble de ce travail se base donc sur une recherche empirique effectuée à partir de livres spécialisés, d'articles scientifiques ainsi que des sites Internet spécifiques aux troubles de l'apprentissage. Avant de présenter le plan de notre travail, il nous semble essentiel de souligner la différence entre dyslexie et difficultés de lecture. Dans la population, la prévalence des « mauvais lecteurs », souffrant de difficultés de lecture, est de 25%, contre seulement 5% de dyslexiques. En effet, les profils individuels des enfants témoignent d'une grande variabilité interpersonnelle. Ce n'est pas parce qu'un enfant ne sait pas lire à 6ans et 6mois qu'il est dyslexique, il faudra attendre 18mois de retard pour pouvoir poser ce diagnostic. Ce point sera abordé dans la première partie du travail. Il est conseillé de ne pas poser le diagnostic trop tôt afin d'éviter qu'un « mauvais lecteur », catalogué comme dyslexique, voit, par exemple, son estime de soi diminuer. Par contre, une prise en charge précoce est positive car elle permet à l'enfant de rencontrer moins d'échecs au début de sa vie scolaire, permettant donc d'écarter certaines conséquences négatives au niveau du développement psychoaffectif. Malgré une prise en charge adaptée, le retard de l'enfant dans le cadre du trouble dyslexique ne sera jamais résorbé. Cet élément sera également présenté dans ce travail.

Notre travail se divise en quatre parties. Dans la première partie, nous présenterons les troubles dyslexiques. Dans la partie suivante, les hypothèses explicatives de ces troubles. Ensuite, nous traiterons les aspects psycho-affectifs de l'enfant. Finalement nous terminerons par le cheminement du diagnostic à la prise en charge.

La première partie a pour objectif de vous expliciter la définition de la dyslexie présente dans les classifications internationales, de vous présenter les différents types de dyslexie (phonologie, de surface et mixte), de placer la dyslexie par rapport aux différents troubles de l'apprentissage et finalement, d'envisager les conséquences de celle-ci sur les différents milieux de vie.

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La deuxième partie a pour but de présenter les hypothèses pouvant expliquer les troubles dyslexiques. Le premier point abordé sera la présentation des hypothèses affectives, également appelées théories "psychologiques". Ensuite, une présentation des hypothèses neuro-cognitivobiologiques comprenant l'hypothèse phonologique, l'hypothèse auditive, l'hypothèse magnocellulaire, l'hypothèse de l'empan visuo-attentionnel et enfin l'hypothèse du déficit de la fonction cérébelleuse, également appelée hypothèse motrice. Enfin, vous trouverez une explication des hypothèses actuelles présentes dans la littérature, c'est-à-dire l'hypothèse génétique et l'hypothèse neuroanatomique.

L'ambition de la troisième partie de ce travail est de faire une synthèse du développement psychoaffectif de l’enfant et des répercussions que peut avoir la dyslexie sur ce développement. Nous présenterons dans un premier temps le développement psychoaffectif de l’enfant sous le regard des théories psychanalytiques, réparti en quatre périodes : de 0 à 1 an ; de 1 an à 3 ans ; de 3 ans à 6 ans ; et enfin de 6 ans à 12 ans. Nous aborderons ensuite l’impact de la dyslexie sur la vie psychoaffective de l’enfant et les troubles qu’elle peut occasionner : difficultés narcissiques ; baisse de l’estime de soi ; impuissance acquise ; état dépressif ; trouble anxieux et enfin les troubles du comportement.

L'objectif de la dernière partie est de présenter le parcours de l'enfant et de sa famille, de la suspicion du trouble à la prise en charge. L'intérêt de ce point est de souligner le fait qu'il n'existe pas un type de prise en charge unique. Dans cette partie, nous aborderons les différents éléments précurseurs de la dyslexie, les différents intervenants et les multiples méthodes d'enseignement de la lecture pouvant être mises en place.

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PARTIE I : Les dyslexies

INTRODUCTION Dans cette partie du projet, nous traiterons de la dyslexie afin de tenter d'en apporter une définition large et complète pour éclaircir, voire compléter, l'idée que se fait le public de ce trouble. Nous commencerons par définir le trouble puis, nous présenterons les trois principaux types de dyslexie (phonologique, de surface et mixte). Nous nous pencherons ensuite sur les nombreux troubles associés à la dyslexie avant d'étudier les conséquences que peut avoir celle-ci sur la vie sociale, scolaire ainsi que sur la vie professionnelle des personnes porteuses d'un trouble dyslexique.

1 Définition générale Nous allons tenter ici de fournir aux lecteurs une définition juste et complète de la dyslexie. Cependant, avant d'entrer dans le vif du sujet, il est indispensable de souligner qu'on ne peut évoquer la dyslexie en tant que trouble singulier. Il n'existe pas de dyslexie unique mais bien plusieurs types de dyslexie. Ainsi, d'une part, il y a les dyslexies par négligence, les dyslexies lettre à lettre ainsi que les dyslexies attentionnelles que l'on

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