Le narcissisme : l’interprétation adlérienne par le «complexe de supériorité» et son origine dans l’infériorité
Dissertation : Le narcissisme : l’interprétation adlérienne par le «complexe de supériorité» et son origine dans l’infériorité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Guillemette. • 13 Décembre 2023 • Dissertation • 549 Mots (3 Pages) • 145 Vues
Le narcissisme :
l’interprétation adlérienne par
le «complexe de supériorité» et son origine dans l’infériorité.
Pour Adler, la psyché est conçue comme le résultat phylogénétique d’une compensationde l’infériorité organique structurelle de l’Homme. Cette compensation est liée à la néoténiecorporelle de l’espèce humaine qui le fait naitre prématurément. Cette déficience constitutive crée une extrême vulnérabilité du bébé puis de l’enfant et une longue dépendance vis-à-vis de son entourage. Pour Adler, c’estcette inadéquation primaire, de notre espèce au monde, qui génère chez l’enfant ce sentiment d’insécurité et d’imperfection dont découle le sentiment d’inférioritécaractérisant la psyché humaine. Ce sentiment d’inférioritén’est pas pathologique, au contraire, c’est lui qui active et motive le pouvoir créateurde l’être humain. Poussé à compenser son infériorité, l’Homme acquiertainsi de nouvelles compétences, et, développe de nouvelles potentialités. C’est d’ailleurs grâce à cette énergie de compensationque nous avons pu nous adapter à notre environnement au fil de l’évolution.En parallèle,Adler suggère que pour pouvoir compenser ce sentiment d’infériorité, l’enfant élabore, dans sa psyché en développement, une fictionqui provient de sa perception des expériences vécues dans un contexte relationnel donné et des interprétations qu’il en fait. Cette construction lui permet de définirla cible vers laquelle tendent tous ses comportements. Cette fiction directivecorrespondant à la logique privée que l’enfant élabore pour lui permettre de dépasser son ressenti d’infériorité tout en créant du lien, en cherchant à se rapprocher des autres, qu’il perçoit comme tout-puissants.Mais c’est à partir de ce sentiment universel d’infériorité que peut, parfois, se produire une rigidification de l’élaboration psychique. L’enfant, puis l’adolescent, et enfin l’adulte, reste bloqué dans son sentiment d’infériorité et développe alors, ce qu’Adler appelle, un complexe d’infériorité. Lesfictionssymboliques se figent, ellesdeviennent inadaptées et tyranniques pour l’individu lui-même. Le sujet, souffrant d’un tel complexe d’infériorité psychique, mettra alors en place des mécanismes de surcompensationet développera des perceptions, ainsi que des désirs, disproportionnellement élevés pour sa propre personne. Il pourra préférer ainsi plonger dans sa fiction de supériorité. Persuadé de ses propres dons et capacités, supérieurs à la moyenne, il développera des exigences exagérées envers les autres mais aussi envers lui-même. Orgueil, désir d'être le premier, devise du «tout ou rien». Vantardise et tendance à vouloir subjuguer d'une façon définitive la victime choisie. Inclinaison à commander, à humilier et à frustrer. Envie, jalousie, avidité. Culte exagéré des héros, fascinationpour des courants d'idées servant à la dépréciation des autres (racisme, sexisme).Propension à la dépréciation, cynisme... Ces traits que l’on classe comme narcissiquesdans les nosographies psychiatriques sont caractéristiques de ce qu’Adler appelle le complexe de supériorité,c’est à dire une quête pathologique d’une supériorité personnelle sans autre intérêt pour les autres que celui de la comparaison et de la compétition en vue de leur domination. Il est à noté que le narcissisme peut revêtir des formes plus secrètes et déguisées, en apparence, presque antagonistes à ce narcissisme manifeste. Le destin de la fiction enfantine également, car il œuvre sur tout l’univers de la psychopathologie et de la fantaisie humaine.[pic 1]
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