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Freud, deuil et mélancolie

Fiche de lecture : Freud, deuil et mélancolie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Octobre 2023  •  Fiche de lecture  •  6 108 Mots (25 Pages)  •  234 Vues

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Intro :

Le texte « deuil et mélancolie » est issus du corpus de textes métapsychologie. Au début des années 1910, Freud s’est mis à préparer une série de textes qui devaient faire le point sur l'état de sa théorisation d'un point de vue métapsychologique. À l'origine, il avait prévu de rédiger un groupe de douze essais qui devaient couvrir l'ensemble du champ psychanalytique. Seuls cinq de ces essais ont été publiés entre 1915 et 1917 dont : Pulsions et destins des pulsionsLe refoulementl'InconscientComplément métapsychologique à la théorie des rêves; et Deuil et mélancolie regroupés sous le titre commun de Métapsychologie. Des sept autres textes supplémentaires qui devaient être présents a l’origine, un seul a été retrouvé par hasard en 1983 dans les papiers personnels de Sandor Ferenczi et porte le titre Vue d'ensemble des névroses de transfert. Vraisemblablement, les autres manuscrits ont été détruits par Freud lui-même, probablement peu satisfait de son travail.

En décembre 1914 Freud participe au débat de la société psychanalytique de Vienne autour du travail de Tosk sur la mélancolie.  Et c’est à la suite de ce débat, que Freud écrit une ébauche qu’il soumet à Ferenczi et Abraham. Ce dernier, auquel nous devons la plus importante des rares études analytique sur ce sujet, est parti lui aussi de cette comparaison dans un texte de 1912 « Zentralblatt fur psychoanalyse ». Freud va alors reprendre son texte et le terminer en mai 1915, celui-ci parait dans son édition originale en 1917.

Ce texte dans Métapsychologie (1917) marque une évolution dans la pensée freudienne, où la question centrale est celle du narcissisme.

De plus, dans ce texte Freud met en avant une évolution de sa théorie du conflit alors même que nous sommes toujours dans le cadre de la première topique ( Icst-Prcst-Cst).  

Le tournant est le texte : pour introduire le narcissisme qui répond au problème posé par le cas schreber, celui des psychoses : avant ce texte le conflit psychique évoquait se situait entre la pulsion sexuelle (désir) et l’interdit. Avec le texte deuil et mélancolie il ne s’agirait plus d’un conflit sexuel mais d’un conflit entre la libido (amour narcissique) et la libido d’objet (amour objectal).

Dans l’œuvre de Freud, la mélancolie correspond à un axe privilégié d’intérêt de Freud avec l’hystérie, la névrose obsessionnelle et la paranoïa. De plus, Freud prend appui sur ses travaux antérieur pour introduire la question de la mélancolie et se réfère aux rapports qu’elle entretient avec d’autres troubles tels que le modèle des névroses, l’hystérie.

De plus, je pense qu’il est intéressant, de faire un point sur les repère historique, permettant de comprendre l’évolution de la pensée de freud autour de la mélancolie .Il y eut un débat entre Abraham et Freud de 1911-1914 au sujet de la mélancolie. Ensuite, c’est dans une lettre à Fliess (1892), que Freud fait la distinction d’une troisième forme de névrose : la dépression périodique ; les deux autres formes sont l’hystérie et la neurasthénie. Cette dépression périodique est décrite comme étant différente de la mélancolie notamment par son aspect réactionnel à un traumatisme psychique. Enfin, le désinvestissement sexuel y est partiel, on note donc  un retrait de la libido du monde exterieur et des objets qui restent partiel. Ceci étant une première évocation des mouvements de la libido vers le moi. En 1895, dans « naissance de la psychanalyse », manuscrit G : la mélancolie recouvre tout le champ de la dépression, il n’est pas réservé aux psychoses. Freud décrit ainsi la mélancolie cyclique, la mélancolie neurasthénique et la mélancolie anxieuse. il relève ainsi les éléments suivants qui renvoie aux premiers rapprochement qu’il fait entre le deuil et la mélancolie ; ceci a partir de l’affect, de la perte, et la libido. En 1895, dans « étude sur l’hystérie », Freud souligne la dimension traumatique de la perte, du deuil, et leur lien avec la formation des symptômes. En 1897, dans le manuscrit N,  Freud aborde la question des pulsions hostiles envers les parents chez le sujet névrosé «  le désir de leur mort », il pose alors la question du deuil autrement. En 1914, pour introduire le narcissisme, Freud aborde la question de la répartition de la libido entre le moi et le monde extérieur.

Ce texte ne donne pas une explication de la mélancolie, mais propose une interprétation en comparant l’état de deuil et celui de la mélancolie. Dans ce texte Freud s’interroge sur les réactions de l’individus consécutive à une perte réelle ou a une déception de la part d’une personne aimée ou à la perte d’un idéal. On peut se demander pourquoi certaines personnes réagissent-elles par un affect de deuil qui sera surmonté après un certain temps, alors que d’autres sombrent dans un état dépressif, la mélancolie. Freud constate que contrairement au deuil normal dont le processus se situe principalement au niveau conscient, le deuil pathologique se développe au niveau inconscient. A travers ce texte nous avons pu dégager deux grandes parties : la première étant le travail du deuil, et la deuxième la mélancolie.

  1. Travail de deuil (trauerarbeit) :

 En 1914 alors qu’il est malade et que ses deux fils Ernst et Martin sont partis au front, Freud commence à s’interroger sur la question du deuil. Le 25 janvier 1915 lors d’une correspondance avec karl Abraham il lui fait part de ses intérrogations « mercredi dernier, le matin, entre deux trains, j’ai vu mon fils Martin, en caporal fringant,avant son départ sur le front de la galicie. J’ai fait place en toute lucidité à ce doute : le reverrons nous, et comment ? ». Il se pose alors avec lucidité la question du rapport à la mort de l’objet aimé.

C’est par la suite, lors de la rédaction de son texte « Deuil et Mélancolie » que Freud va utiliser pour la première fois l’expression de « Trauerarbeit » traduit par ‘’travail de deuil’’. Le terme « Arbeit » qui signifie travail avait déjà était utilisé par Freud lorsqu’il parlait de travail du rêve « traumarbeit » ou encore de perlaboration « Durcharbeiten ». Ce travail de deuil est un processus intrapsychique consécutif à la perte d’un objet d’attachement,Freud va le décrire selon trois grandes étapes : la confrontation à la réalité, la rébellion compréhensible et la résolution du deuil.

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