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SES : Montrer que le chômage est un phénomène complexe qui doit être appréhendé à l’aide de différents indicateurs

Cours : SES : Montrer que le chômage est un phénomène complexe qui doit être appréhendé à l’aide de différents indicateurs. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2023  •  Cours  •  1 347 Mots (6 Pages)  •  277 Vues

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SES : Montrer que le chômage est un phénomène complexe qui doit être appréhendé à l’aide de différents indicateurs.

   « Aujourd’hui notre organisation est trop complexe » déclare Elisabeth Borne lors de son discours à l’Assemblée Nationale en juillet 2022 au sujet du chômage. En d’autres termes, le chômage est un concept simple mais est une réalité complexe. Il est défini comme la situation dans laquelle une partie de la population active n’a pas d’emploi et en recherche un. Si les chiffres du chômage font parfois l’objet de débat, c’est en partie parce qu’ils tendent à sous-estimer l’ampleur du chômage. Dès lors le problème suivant se pose : Comment le chômage doit-il être appréhendé et mesuré afin d’en donner la définition la plus juste ? Répondre à cette question nécessite de démontrer que les frontières entre chômage, emploi et inactivité sont floues et nécessite de s’interroger sur l’existence de d’autres indicateurs pour rendre compte du phénomène complexe qu’est le chômage. Nous verrons dans un premier temps que la mesure du chômage s’avère complexe car certaines situations ne sont pas prises en compte. Puis nous verrons que le taux de chômage ne peut à lui seul permettre d’analyser le marché du travail.

   Tout d’abord la mesure du chômage s’avère complexe puisque certaines situations ne sont pas prises en compte. En effet l’INSEE ne retient qu’une définition très stricte du chômage pour les comparaisons internationales, un chômeur au sens du BIT est une personne en âge de travailler, qui est sans emploi, qui est disponible pour en occuper un et qui en recherche activement un. Ainsi l’indicateur du chômage calculé par l’INSEE masque et ne prend pas en compte certaines situations aux frontières du chômage comme le sous-emploi et le halo du chômage. Le sous-emploi signifie l’ensemble des personnes ayant un emploi dont la durée est inférieure à la durée légale du temps de travail mais qui souhaiteraient travailler plus et seraient disponibles pour le faire. De ce fait la frontière entre emploi et inactivité est floue et reste difficile à être appréhender. Par exemple pendant la période du covid de nombreuses personnes étaient en sous-emploi c’est-à-dire qu’elles occupaient une situation précaire sur le marché du marché puisqu’elles travaillaient à temps partiel. D’après l’INSEE au 4ème trimestre en 2019, en France 8.1% des actifs étaient au chômage (Doc 2 p83) or cette analyse du marché du travail au sens du BIT s’avère de ne pas refléter pas la réalité et tend à sous-estimer l’ampleur du chômage. En effet si l’on intègre à cette analyse le sous-emploi 13.4% des actifs seraient au chômage ou en sous-emploi. En France, cela concernerait 1.6 millions des actifs qui, selon l’INSEE, seraient en sous-emploi ce qui représente tout de même 6% des actifs. (Vidéo) Par ailleurs la frontière entre chômage et inactivité est également poreuse, en effet un autre genre de situation n’est pas pris en compte par l’INSEE, celui du halo du chômage. Le halo du chômage désigne l’ensemble des personnes qui voudraient occuper un emploi mais qui ont renoncé à en chercher un, faute d’en trouver un ou d’être disponible pour en occuper un. Ces personnes-là n’apparaissent plus dans les statistiques du chômage or ces personnes sont toujours au chômage malgré avoir renoncé à en rechercher un. En effet si l’on intègre le halo du chômage à l’analyse du marché du travail, 12.1% des actifs seraient au chômage ou feraient partis du halo du chômage. (Doc 2 p83). En France cela représente tout de même 1.7 million de personne qui échappent aux statistiques de l’analyse du chômage (vidéo). Ainsi, la définition stricte du chômage retenue par l’INSEE passe sous silence les situations telles que le sous-emploi ou le halo du chômage ce qui fausse l’analyse du marché du travail et ne permet pas de refléter la réalité de sa situation.

   Enfin, le taux de chômage, ne peut, à lui seul, permettre d’analyser le marché du travail. En effet même s’il reste un indicateur très utile pour évaluer la situation de l’emploi l’analyse du chômage ne peut se limiter au taux de chômage au sens du BIT. Il est indispensable de le compléter par d’autres éléments de mesure dans l’objectif d’avoir une photographie plus complète et plus proche de la réalité du marché du travail. Le taux de chômage au sens du BIT sous-estime l’ampleur du chômage c’est pourquoi d’autres indicateurs sont nécessaires afin d’analyser le marché du travail et notamment la dynamique de création d’emploi. Tout d’abord il faut tenir compte du taux d’activité rapportant le nombre d’actifs, employés ou chômeurs, au nombre de personne en âge de travailler. Si le taux d’activité diminue mécaniquement cela réduit le taux de chômage c’est-à-dire le nombre de chômeurs divisé par le nombre d’actifs ce qui fausse l’évaluation de la situation réelle du marché du travail. De plus, il est très intéressant de l’étudier par exemple pour analyser la féminisation de l’emploi. Par ailleurs afin de mieux cerner l’utilisation globale de la main d’œuvre il est nécessaire de s’intéresser au taux d’emploi c’est-à-dire à la part des personnes en âge de travailler qui occupent un emploi. En effet le taux d’emploi est un indicateur complémentaire à l’analyse du taux de chômage, il existe entre eux une corrélation négative au sens où lorsque le taux de chômage diminue, le taux d’emploi augmente et réciproquement. Par exemple aux Etats-Unis la baisse de moitié du taux de chômage suggérait une situation remarquable de plein emploi or si l’on analyse le taux d’emploi celui-ci a peu augmenté depuis 2007, on observe même une baisse de 3 points de pourcentage sur la période de 2007 à 2016 ce qui indique bien que la situation sur le marché du travail est plus complexe que ce qu’elle ne paraît être. (Vidéo) De plus le taux d’emploi permet d’analyser les actifs ayant un emploi selon des tranches d’âge. En effet le taux de chômage et le taux d’emploi sont calculés sur l’ensemble de la population active or le taux d’emploi peut aussi être calculé selon l’âge des actifs permettant d’avoir une meilleure idée de l’utilisation de la main d’œuvre. En effet en 2018 selon l’INSEE en France 64% de la population active âgés entre 15 et 64 ans avait un emploi. Or si l’on observe plus finement la situation sur le marché du travail on remarque que 80% des individus âgés de 25 à 49 ans ont un emploi soit 16 points de % de plus que la moyenne contre 30% des jeunes âgés de 15 à 24 ans soit un taux d’emploi deux fois inférieur à la moyenne. (Doc 3p83) De ce fait l’emploi est inégal selon l’âge des individus. Ainsi étudier le taux d’emploi permet de compléter l’analyse du chômage faîte par le taux de chômage afin d’avoir une meilleure vision de la réalité du marché du travail. Enfin il est nécessaire d’étudier le taux de chômage de longue durée, supérieur à un an, calculé par l’INSEE. En effet d’après l’INSEE au 4ème trimestre en 2019, 41.7% des chômeurs étaient des chômeurs de longue durée ce qui représente tout de même 1 million de chômeurs qui sont au chômage depuis plus d’un an. (Doc 3p83) De ce fait si le taux de chômage reste l’indicateur traditionnel pour mesurer son ampleur et son évolution, un autre indicateur est nécessaire d’être analyser, le taux de chômage de long terme, afin d’être renseigner davantage sur la difficulté à trouver du travail et d’avoir une meilleure photographie de la situation sur le marché du travail.

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