La guerre au Libye

     La Libye, qui est une grande terre de ressources bien que sa nation soit divisée, est un grand pays d’Afrique du Nord se situant à l’est du Maghreb et s’étendant sur 1,8 millions de km². A l’ouest se trouve l’Algérie et la Tunisie, à l’est l’Egypte, au nord l’île de Malte et l’Italie et au Sud, la Libye est ouverte sur les pays de la bande sahélienne avec Le Niger, le Tchad et le Soudan. Elle est composée de 3 grandes provinces historiques : la Cyrénaïque à l’est, la Tripolitaine à l’Ouest et le Fezzan au Sud. C’est une ancienne colonie italienne et a obtenu son indépendance le 24 décembre 1951.Sa population est estimée à 7 millions d’habitants qui se concentrent sur les côtes (Tripoli, la capitale, Misrata, Syrte, Tobruk, Benghazi), l’intérieur du pays étant quaisment désertique.Cette répartition est notamment liée à la géographie des richesses de son sous-sol : il dispose de réserve d’eau, de réserves d’or dans le massif de Tibesti mais regorge surtout de gaz et de pétrole. En effet,  la Libye possédant les plus importantes réserves de pétrole en Afrique, le pétrole libyen est une source de convoitises qui alimente les conflits politiques Les Libyens sont en majorité de confession musulmane sunnite et la plupart est de culture arabe bien qu’il y ait également des communautés Toubous et Touaregs.

     Après la chute du roi Idriss, renversé par un coup d’Etat de Mouammar Kadhafi et ses partisans en 1969 qui a porté celui-ci au pouvoir, la Libye n’a connu ni Etat ni démoratie et la société civile était restreinte. En effet, Kadhafi était un dirigeant tyrannique et contesté. Il a toutefois été tué lors de l’intervention militaire de 2011 qui est une opération militaire multinationale qui s’est déroulée sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (l’ONU) en 2011 suite à la Première guerre civile libyenne et qui s’est donc conclu par le renversement et la mort de Kadhafi. Le 20 octobre 2011, c’est donc tout un pays qui s’effondre avec l’arrivée de milices et groupes armés, une implantation locale de terroristes d’Al-Qaida ou de Daech récupérant une partie des stocks d’armes abandonnés mais surtout une division du pays en gouvernements et groupes rivaux.

Il est donc intéressant de nous demander comment le conflit libyen a-t-il profondément changé la politique du pays.

Après avoir étudié la crise libyenne, nous aborderons les interventions des forces nationales dans ce conflit armé.

     C’est tout d’abord un conflit armé issu d’un mouvement de contestation populaire réclamant plus de libertés et de démocratie, un meilleur respect des droits de l’homme, une meilleure répartition des richesses et un arrêt de la corruption au sein de l’État et de ses institutions qui s’est déroulé de février à octobre 2011. Il est appelé Première guerre civile libyenne ou révolution libyenne. Ces principaux mouvements ont d’abord eu lieu dans des villes de Cyrénaïque comme Benghazi. Les manifestations se sont muées en révolte armée lorsque le gouvernement de Kadhafi alors en place durcit la répression des manifestants à Benghazi entre le 15 et le 17 février. Les insurgés forment alors le Conseil national de transition. Les combats se poursivent entre pro et anti-kadhafistes jusqu’à ce que le dernier bastion kadhafiste soit aux mains du Conseil national de transition et que Kadhafi soit tué. Le 23 octobre 2011, le président de ce conseil proclame la « libaration » de la Libye et avec la fin de cette guerre civile.

A la suite de ce conflit, une première élection d’une Assemblée nationale est organisée, le Conseil général national. Le Conseil national de transition lui transmet alors le pouvoir le 7 juillet 2012. Malgré des tentatives d’unification, nous avons assisté à une division de la Libye et à des affrontements entre groupes rivaux qui se disputent le territoire : ce sont principalement deux hommes qui se font la guerre pour le contrôle du pays. Il y a d’un côté, installé à Tripoli, un pouvoir dit officiel avec un gouvernement et un Premier ministre tous deux reconnus par l’ONU depuis mars 2016 mais crées en décembre 2015 avec la signature d’un accord assuré par l’ONU, c’est le gouvernement d’union nationale (le GNA). Fayez al-Sarraj a été le premier nommé au poste de Premier ministre en 2016. Puis en février 2021, Abdel Hamid Dbeibah est désigné Premier ministre à l’issue du Forum du dialogue politique libyen censé rassembler toutes les forces libyennes. Mais il refuse de quitter céder son poste à Fathi Bachagha, élu en 2022, les 2 hommes se disputent donc le poste. Cependant son autorité reste contestée par des milices et une autorité concurrente basée dans la Cyrénaïque. Il existe donc un autre gouvernement avec un Parlement, la Chambres des représentants élus en 2014 et située à Benghazi, non reconnu par l’ONU et dont le principal bras armé est l’armée nationale libyenne (l’ANL) commandée par le maréchal Khalifa Haftar qui fédère des militaires libyens.  En effet, depuis 2014 Haftar, revenu des Etats Unis en 2011 lors de la guerre civile, est l’homme fort de la Cyrénaïque, c’est une figure militaire qui a participé au coup d’État contre le roi Idriss bien qu’il se soit par la suite éloigné de Kadhafi. Il contrôle l’est et une partie du sud de la Libye, ce qui représente une large partie du pays et mène une bataille ferme contre les groupes djihadistes : il reçoit donc le soutient de certains pays étrangers comme la France. Le plus grande partie du Fezzan dont le chef-lieu Sebha, se trouve dans la zone contrôlée par l’armée de ! Haftar. Toutefois les régions les plus au sud de la Libye restent sous la domination des combattants Toubous et Touaregs.

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