L'engagement politique
Cours : L'engagement politique. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar jujurob • 22 Janvier 2025 • Cours • 1 032 Mots (5 Pages) • 23 Vues
L'engagement politique dépend de différentes variables sociodémographiques. On peut en
distinguer cinq. La catégorie socioprofessionnelle, le diplôme, l'âge, la génération et le genre.
La variable sociodémographique qui est au cœur de l'analyse de l'engagement politique est souvent
la catégorie socioprofessionnelle. Par exemple, dans une approche marxiste, la lutte des classes est
le produit d'une situation objective avec la classe en soi et pour soi. L'analyse marxiste explique les
raisons de l'engagement politique chez les ouvriers, qui est nécessaire pour lutter contre l'aliénation
dont ils sont victimes, selon l'auteur. Cependant, sans aller jusque dans une analyse de classe, on
peut aussi voir l'impact de la catégorie socioprofessionnelle sur l'engagement politique. Par
exemple, Johanna Siméant, dans « Entrer, rester en humanitaire » publié en 2001 explique
l'engagement dans l'humanitaire, qui est souvent une forme d'engagement politique. Il y a plusieurs
caractéristiques pour les personnes s’engageant dans l'humanitaire, ils viennent d'un milieu
catholique, il y a une méfiance envers l’État, il y a un héros dans la famille, etc. Les dispositions
viennent bien du milieu social de l'individu. On peut aussi citer Doug Mc Adam dans son étude du
Freedom Summer (lutte des droits civiques aux USA). Les individus s'étant engagé dans ce
mouvement étaient de jeunes Américains, célibataire, sans enfant, disposant de ressources
matérielles (soit par leur travail, soit par héritage). En somme, ils font partie d'une certaine classe
moyenne, voire haute, ce qui rend les coûts de l'action collective, peu important. En somme, pour le
dire plus simplement, plus on vient d'une PCS favorisée, moins le coût individuel sera important en
proportion du revenu.
De plus, la représentation politique n'est pas neutre en termes de PCS. Dit autrement, il y a une
surreprésentation des CPIS chez les élus. Pour illustré, 76 % des députés élus en 2017 provenaient
d'une PCS de CPIS, alors qu'ils ne représentent que 17,1 % de la population. En revanche, 4,6 %
des députés étaient issus de la PCS employée alors qu'ils représentaient 28,3 % de la population
française. De ce fait, le sentiment de représentation n'est pas le même en fonction de sa PCS et donc
l'engagement politique n'aura pas le même intérêt et donc pas la même force. Par exemple, chez les
classes populaires, le plus souvent, il y a une certaine défiance vis-à-vis du monde politique jugé de
plus en plus « déconnecté » des « réalités ». L'engagement politique ne passera donc pas
nécessairement par le vote, mais davantage par d'autres moyens, cela explique, partiellement,
l'abstention chez les ouvriers.
Concernant le diplôme, on assiste à une corrélation positive entre engagement politique et le niveau
de diplôme. En effet, si on a un diplôme supérieur au bac, on a plus de chance d'entrer dans un
syndicat que si on a tout simplement le bac. Il y a plusieurs explications à cela, notamment le
sentiment de légitimité. Quelqu'un avec un master se sentira souvent plus légitime que quelqu'un
faiblement diplômé pour parler de certains sujets. De plus, il y a une certaine complexité dans la
politique, complexité davantage accessible pour les haut diplômé que les peu diplômés. Tout cela
fait qu'il y a plus de facilité pour un haut diplômé de s'engager politiquement et d'avoir un impact
fort qu'un individu peu diplômé. Attention, ici, c'est un constat général, il y a évidemment des
exceptions. On peut citer par exemple Greta Thunberg qui n'a pas attendu d'avoir un bac +5 pour
s'engager politiquement.
L'âge a aussi un impact sur l'engagement politique. Il faut distinguer l'âge et la génération. En effet,
un effet âge, c'est un effet en fonction de l'âge de la personne. Par exemple, la retraite est un effet
âge. Tous les individus âgés ont connu la retraite. Ce n'est pas un effet génération. En revanche,
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