Biden : quel bilan ?
Dissertation : Biden : quel bilan ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar OiseauDeguise • 5 Novembre 2024 • Dissertation • 3 087 Mots (13 Pages) • 11 Vues
Biden : quel bilan ?
Joe Biden est le 46e président des États-Unis. Démocrate, son mandat marque le retour à une certaine stabilité politique et institutionnelle des Etats-Unis dans un contexte de montée du populisme et de polarisation très forte de l’électorat et de la société américaine dont l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021 représente le point d’orgue.
Joe Biden, dont le mandat a commencé le 20 janvier 2021, doit alors répondre à de nombreux défis, entre retour à une Amérique “détrumpisée” ouverte sur le monde (“America is back”) et réformisme ambitieux en passant par la gestion de la crise sanitaire et économique provoquée par le Covid 19.
Le retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle le 21 juillet 2024, quatre mois avant les élections, n’enterre pas la question de son bilan, bien au contraire : Kamala Harris, en tant que vice-présidente sous le mandat Biden a sa part de responsabilité dans ce bilan, elle le représente. La question du bilan du mandat Joe Biden (20 janvier 2021-aujourd’hui) est donc centrale si l’on veut comprendre les enjeux des élections à venir.
I. Les réussites économiques, environnementales et sociales de Joe Biden
La reprise économique
Après les difficultés économiques causées par la pandémie de Covid 19, Biden lance un plan de relance post-pandémique (American Rescue Plan) de 1 900 Milliards de dollars en mars 2021.
Biden renoue donc avec un certain interventionnisme économique, le plan de relance incluant un don direct aux 85% des ménages les moins aisés (relance par la demande).
Le premier volet de l’Inflation Reduction Act d’Août 2022 subventionne à hauteur de 369 milliards de dollars sur dix ans la production d’énergies “propres” sur le sol américain, sous certaines conditions comme l’obligation d’acheter américain dans l’industrie de la production d’énergie, donnant lieu à des allégements fiscaux. Cette mesure protectionniste fait d’ailleurs l’objet de nombreuses critiques de la part de l’Union Européenne qui estime que la compétitivité de ses industries s’en trouve menacée.
Une autre mesure phare du mandat Biden marquant sa volonté de renouer avec l’interventionnisme keynésien est l’adoption du Infrastructure Investment and Jobs Act de novembre 2021 consacrant plus de 500 milliards de dollars à la modernisation des infrastructures du pays notamment routières dans l’objectif triple d’adapter les infrastructures routières aux demandes d’aujourd’hui, de créer “des millions d’emplois” (selon Joe Biden) et d’amorcer la transition des États-Unis vers des infrastructures de transport répondant aux enjeux écologiques (recherche et innovation, implantation des infrastructures nécessaires aux voitures électriques, transports en commun etc.).
La politique économique de Biden porte ses fruits puisque les Etats-Unis affichent un taux de chômage de 3,7% et croissance économique de 2,5% en 2023 selon le FMI.
Pourtant, selon une enquête réalisée par le New-York Times et Sienna College, 52% des Américains estiment que la situation économique est mauvaise, ce qui peut être expliqué par les effets très visibles de l’inflation, s’étant établie à plus de 9% en Juin 2022 et retombée depuis Juillet 2024 en dessous de 3%.
La politique économique de Joe Biden est du reste quasiment systématiquement doublée d’un volet écologique, volet représentant un des points forts de son mandat que Biden aime à rappeler.
Le premier président “écolo” ?
Outre le vote du premier volet de l’Inflation Reduction Act (cf I.A) qui consacre plus de 350 milliards de dollars à la décarbonation, le mandat Biden est aussi celui de la réintégration de l’Accord de Paris sur le Climat par les Etats-Unis (cf. I.C).
On observe en effet un tournant majeur non seulement vis à vis de la position très favorable aux compagnies pétrolières de Trump mais aussi vis à vis de toutes les mandatures différentes : le 26 janvier 2024, l’actuel locataire de la Maison Blanche a annoncé qu’il suspendait toute autorisation de construction de nouveaux terminaux de production de gaz naturel sur le territoire américain.
De même, le projet polémique du Keystone XL, l'oléoduc devant relier le Canada au Golfe du Mexique, s'est vu être abandonné le 20 janvier 2021 sur décret du président Joe Biden alors qu’un permis de construire avait été signé par son prédécesseur 4 ans plus tôt.
Un bilan qui ferait presque oublier qu’après avoir interdit tout nouveau forage sur le territoire national, Joe Biden a de nouveau permis l’extraction de pétrole aux Etats-Unis dans le but de faire baisser le prix du baril en 2022.
Réformes sociales et lutte contre les inégalités
A la suite du mandat de Donald Trump et de l’assaut Capitole le 6 janvier 2021, Joe Biden s'est donné pour objectif de “réunifier” les Etats-Unis. Dans un pays aux inégalités sociales et ethniques criantes (indice GINI de 0,37), l’administration Biden tente alors, au moyen de réformes sociales, de lutter contre les inégalités.
En effet, parmi les mesures phares de son programme, Joe Biden affichait par exemple la volonté d’annuler la dette de millions d’étudiants américains, qui a été multipliée par trois en seulement 15 ans. Néanmoins, une fois un décret passé en ce sens, cette dernière a été bloquée par la Cour Suprême des Etats-Unis jugeant que le pouvoir exécutif avait outrepassé ses droits en effaçant la dette avec un simple texte réglementaire. Les ambitions du texte sont alors revues à la baisse.
D’autres tentatives ont néanmoins été des francs succès, dans la santé par exemple : le deuxième volet de l’Inflation Reduction Act permet notamment, grâce aux 64 milliards de dollars alloués, de donner au programme fédéral Medicare (une assurance santé publique) le pouvoir de négocier avec les grandes entreprises pharmaceutique le prix des médicaments (tels que l’insuline) dans le but de les rendre plus abordables.
De manière générale, le mandat Biden est placé sous le sceau de l’interventionnisme et de l’extension des aides sociales (avec l’extension aux chômeurs de l’assurance santé etc). Ses projets, très ambitieux, rappelant le New Deal, se heurtent néanmoins à des difficultés institutionnelles au Sénat, où la majorité Démocrate est très
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