Questions Scpo (niveau L1)
Note de Recherches : Questions Scpo (niveau L1). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pfire • 2 Novembre 2014 • 8 756 Mots (36 Pages) • 652 Vues
1 -Les caractéristiques du processus de démocratisation en Europe occidentale
L’extension du droit de suffrage est un processus diversifié, pas homogène. Un politiste Norvégien Stein Rokkan a distingué deux modèles : un français et un anglais. L’anglais est caractérisé par ce processus lent, continu, sans retournement. Ce modèle est typique d’États qui se sont construits dans une période relativement ancienne, où le territoire a été unifié dans les siècles passés, dès le moyen Age, où l’État-Nation est donc ancien, mais également ce sont des États où il y a une grande continuité institutionnelle. Exemple existence de la chambre des Lords.
Le modèle français : l’extension du droit de suffrage est très chaotique. Le SU masculin est introduit en France par un décret au printemps 1848. 1847 : 250 000 votants. Avec la réforme, on passe à 10 Millions d’électeurs. Retour en arrière en 1850, restrictions au droit de suffrage : il faut avoir résidé au moins 3 ans dans la circonscription. Exclusion de ceux qui ont eu certaines condamnations pénales. Diminution importante : - 4 Millions d’électeurs. Modèle français correspond bien à la situation de pays qui se sont consolidés tardivement. Processus chaotique va concerner bon nombre d’états continentaux en Europe. SUM est introduit en Autriche en 1918. La république de Weimar : 1919 SU & vote des femmes. L’avènement des régimes autoritaires conduit à un retour en arrière dès la fin des années 1920. Autriche en 1939, Allemagne en 1933. Deuxième élément : Extension du suffrage s’est fait au détriment de certaines catégories sociales, ce qui a permis d'en favoriser d'autres. Le droit de vote se répand mais est très inégalitaire. Les élites politiques considèrent que certaines catégories doivent être exclues de la démocratisation. On va essayer de protéger la société des populations considérées comme néfastes. Cas des personnes juives en GB.
En France résistance au droit de vote des femmes.
Facteur politique. Les radicaux et les socialistes s’inquiètent de l’accès des femmes au droit de vote. Crainte de l’influence de l‘Église catholique. Pousserait à un vote conservateur. Mouvements de mobilisation menés par des femmes. Parlementaires ont été très divisés.
Facteur historique. Histoire politique de la France = longue exclusion des femmes du pouvoir. Résulte de l’héritage franc, les femmes sont exclues de la succession au trône. Finalement le souverain citoyen reprend les attributs du roi, et donc les femmes sont exclues de ce nouveau pouvoir politique.
Facteur culturel. Dimension prépondérante dans l’exclusion des femmes et notamment dans les pays latins. Les femmes en Angleterre sont perçues comme ayant une identité propre. Elles sont considérées comme des individus à part entière. Le combat des suffragettes est un combat pour intégrer au sein de la société politique. Donc les suffragettes anglaises luttent contre une exclusion de la moitié de la population. La nature de leur revendication est intéressante : elles revendiquent en tant que femme. C’est-ce qu’on appelle une revendication différencialiste. En France elles ne sont pas perçues comme des individus à part entière. Conception fonctionnaliste de la femme. Elle est perçue avant tout comme mère et comme épouse, donc dans sa fonction sociale. Il faut que les femmes au préalable acquièrent un statut à part entière, une identité propre. Selon cette logique, le régime de Vichy en France a cherché à introduire le vote familial, vote plural. Vote des femmes en 1944. Environ 6% de députés femmes qui sont élues. Chiffre faible. ¼ de ces députés st des veuves de guerre donc on a envoyé ces femmes comme des substituts de leur époux. Féministes en France qui vont surtout revendiquer à propos d’une émancipation de la sphère privée donc sur les droits civils des femmes.Ex. George Sand.
Mouvement d’universalisation du vote mais pas égalisation. Le droit de vote s’ouvre à de nouvelles catégories de pop, mais en même temps d’autres sont favorisées. Vote multiple (peut voter plusieurs fois selon les propriétés sociales et économiques qu’il détient). Autre : chaque citoyen possède un bulletin de vote, mais le poids de ce bulletin n’est pas identique. Il existe une dernière pratique inégalitaire qui est fondée sur le découpage électoral, « bourg pourris » utilisée en Angleterre en créant des circonscriptions extrêmement réduites et donc peu d’électeurs.
La progression du droit de suffrage a du s’accompagner d’un apprentissage électoral. L’intérêt politique ne se décrète pas.
2-L’apprentissage électoral
Les partisans de la démocratie ont toujours cru que le peuple allait s’emparer de son droit. Or les populations sont écartées de la chose publique. Facteur d'habitude : on ne sait pas comment l'utiliser et ils ne voient pas l’intérêt à participer.
Deux conditions : le degré de politisation suffisant (disposition générale à valoriser la politique et lui apporter de l'intérêt). Et il faut avoir le sentiment que son vote compte.
1er apprentissage : L’apprentissage du vote s’est d’abord fait au niveau local, depuis le XIXème. Autre phénomène : les élections restreintes impliquent l’ensemble de la communauté nationale. Le vote censitaire permet d’intéresser l’ensemble de la population à l’acte électoral (fêtes, défilés dans les rues). Multiples consultations, on a eu les pratiques plébiscitaires très utilisées sous le IInd Empire : Napoléon III fait un appel au peuple où il l’interroge sur sa politique. Italie : référendums pour l’unification du pays dans les années 1860-1870. Elément d’apprentissage significatif.
Baisse progressive de l’abstention (autour de 35%). À la fin de l’empire 20%. Développement de l’intérêt pour la politique. On a pensé que la politisation s’est d’abord développée dans les villes (centres politique de débat d’idée, de rencontre). Les campagnes ne se seraient politisées que par la suite. Historien Maurice Agulhon a montré que la politisation des campagnes s'est produite dans la Seconde république, les paysans s’étaient intéressés au débat public et politique. Élément important : avènement du SU Masculin. Lieux de sociabilité dans les villages : cafés, fêtes de village. À l’inverse, le milieu urbain n’a pas été aussi réceptif à la participation électorale. À la fin du XIXe, la participation urbaine n’est pas supérieure à la participation rurale.
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