Compétence Politique
Mémoires Gratuits : Compétence Politique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Novembre 2013 • 311 Mots (2 Pages) • 801 Vues
Depuis un certain nombre d’années, on assiste à un renouveau des travaux concernant
ce dont sont politiquement capables les citoyens ordinaires, aussi bien en
France qu’aux États-Unis. Certes, il s’agit de travaux qui relèvent de traditions
scientifiques différentes et qui s’inscrivent dans des agendas de recherche fort dissemblables,
parfois difficilement comparables au point de vue des méthodologies employées,
des stratégies d’analyse utilisées, du support théorique et conceptuel sollicité et des résultats
finalement obtenus. Or, en dépit de ces différences, ainsi que des divergences concernant
la manière de désigner la compétence 1, le dénominateur commun de ces approches
consiste à appréhender les citoyens ordinaires comme des sujets qui, face à un champ
politique et des enjeux qui leur sont largement étrangers, sont moins acculés vers une
position d’incompétence que portés à appréhender le politique à leur manière. C’est ainsi
qu’aux États-Unis, la théorie du choix rationnel domine largement le paysage scientifique,
à partir du présupposé selon lequel le principe de rationalité régirait les perceptions et
les conduites des agents, de tous les agents, si bien que la question relative à ce dont
sont politiquement capables des individus ordinaires devient presque superfétatoire, dans
la mesure où la réponse s’inscrit tacitement dans une conception incrémentale de la
compétence : les individus seraient plus ou moins compétents en fonction de la conception
de la rationalité présupposée ou modélisée (tantôt totale, tantôt et bien plus souvent
limitée), si bien que les individus ont toujours, selon Simon, des raisons pour faire et
dire la politique de la manière dont ils le font, quoique rarement au moyen des meilleures
raisons 2. Il s’ensuit donc une hypothèse de compétence universelle des agents rationnels
qui écarte tacitement le cas de figure – toujours pensable sous certaines conditions axiomatiques
relatives au comportement irrationnel ou a-rationnel – d’individus incompétents.
C’est là sans doute une hypothèse de travail forte, lourde de conséquences, et au demeurant
fort séduisante, dans la mesure où tout comportement, conduite ou action devient
interprétable et typifiable comme rationnelle à propos d’agents appréhendés comme naturellement
compétents.
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