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RÊVE AMÉRICAIN ET RÊVE FRANÇAIS

Étude de cas : RÊVE AMÉRICAIN ET RÊVE FRANÇAIS. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Novembre 2014  •  Étude de cas  •  645 Mots (3 Pages)  •  712 Vues

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La présente étude voudrait montrer que la meilleure part du rêve français tient à un art de vivre et une culture. Le rêve français a certes une dimension politique, mais il ne gagne rien à être politisé.

1. RÊVE AMÉRICAIN ET RÊVE FRANÇAIS

« Rêve français » reprend l’idée de « rêve américain ». Le « rêve américain » comporte trois aspects, lesquels se rattachent aux trois éléments constitutifs de toute nation : la souveraineté, le peuple et le territoire.

D’abord, les Américains voient leur souveraineté comme le don de Dieu. Ils sont, depuis 1630, « la cité sur la colline », bénie par le Ciel. La devise du pays, One Nation under God, et le slogan In God we Trust expriment cette conviction messianique d’être une nation dont la souveraineté relève de l’élection divine. Cela ne pourrait être transposé en France. La Constitution américaine est d’ailleurs un texte sacré autant que politique. Sa stabilité et sa pérennité contrastent avec l’instabilité de nos régimes depuis 1789. La « grande nation » que fut naguère la France fait-elle rêver son peuple et les autres ? Bien peu de Français voient encore en la France la fille aînée de l’Église et la « nation très chrétienne ». Fille aînée des Lumières, la France s’est rêvée en république idéale soumise non à Dieu mais à la Raison. Le rêve est noble, mais avec seize constitutions en deux siècles, une longue agitation politique, un État tutélaire, la France a une souveraineté arrachée au forceps. Sa gouvernance reste médiocre. La ratiocination y éclipse souvent la raison. Sous le vernis des règles claires et universelles, un patchwork de règlements tatillons et d’exceptions brouille le discours régalien. Le dogme républicain paraît souvent abstrait et formel, sans « cœur ». L’air de La Marseillaise rassemble, ses paroles laissent sans voix.

Ensuite, le peuple américain se voit comme un peuple de tous les peuples. E Pluribus Unum était d’ailleurs la première devise de cet État fédéral très décentralisé. Les États-Unis sont un melting pot investi d’une « destinée manifeste », qui est de diffuser dans le monde entier les idéaux démocratiques d’origine anglo-saxonne. Les Américains sont vigilants sur le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. La société civile y est particulièrement dynamique. Tocqueville avait noté que les « habitudes du cœur » soudent la société américaine, plus que l’État. En France, la solidarité reste administrée. La France aime décréter la citoyenneté. Le civisme y est pourtant moindre que dans des pays où il est plus spontané, naturel. Malgré le slogan de l’égalité et de la fraternité, la France reste un maquis de privilèges et d’avantages acquis.

Enfin, le territoire du nouveau monde est une terre promise. Dans la land of opportunity, on peut partir de rien et triompher par le mérite et le travail (from rags to riches). Moins dotée en richesses naturelles que l’Amérique latine, l’Amérique du Nord est devenue une formidable puissance industrielle.

Territorialement, le rêve français actuel tient plus de l’aubaine gaspillée que du projet. Gâtée par sa taille et sa position, la France a un tracé maritime d’exception et une marine modeste, un immense empire d’outre-mer

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