La "séduction" En Politique
Mémoires Gratuits : La "séduction" En Politique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fjules • 27 Juin 2014 • 439 Mots (2 Pages) • 789 Vues
Garibaldi, Jaurès, Roosevelt, Thatcher, Bhutto, Berlusconi, Obama : ces personnalités aux trajectoires différentes ont montré que la séduction est inhérente à la politique. Car il s’agit de « séduction », tant « le processus de conquête de l’opinion et le jeu des apparences déployées par leurs acteurs rappellent les mécanismes les plus sensibles de la séduction amoureuse », écrit l’historien Christian Delporte dans cet essai fouillé qui soutient l’idée que « la politique est un art du paraître » depuis l’Antiquité.
Synonyme de beaux parleurs, « la séduction en politique a confusément conservé la marque du démon. Vous ne trouverez guère de leaders avouant publiquement leur volonté de charmer l’opinion ». De fait, le coup de foudre en politique sent l’intrigue, le mensonge, la manipulation. César tenta de conquérir le peuple pour s’imposer à Rome. Louis XIV fit des courtisans des maîtres dans « l’art de ramper ». Hitler et Mussolini forgèrent leurs stratégies de séduction sur leur charisme.
« La démocratie et le suffrage universel ont changé la donne. […] Jamais, alors, la nécessité de séduire le peuple, l’opinion ou l’électorat n’a été aussi vive. Le phénomène s’est accéléré au milieu du xxe siècle, à mesure que ce sont érodés les clivages idéologiques, que les signes d’appartenance à une famille politique se sont effacés, que les partis n’ont plus été les seuls maîtres des carrières individuelles ». John F. Kennedy incarna ce changement en inventant un mode de séduction politique inédit : « la séduction cathodique ». Avec lui, la télévision est devenue un outil de séduction. JFK fit de nombreuses émules, dont Pierre Elliott Trudeau au Canada anglais, soutient Delporte.
Ainsi, les manifestations de la séduction politique ont progressivement transformé en spectacle la chose politique tandis que le politique s’est appliqué à s’humaniser. Aujourd’hui, « l’exposition de l’intimité [des politiciens] s’inscrit dans une stratégie de “ peopolisation ”». Cela a pour effet d’élever l’homme et la femme politiques au rang de stars, phénomène auquel est directement relié l’essor des magazines, de la radio, de la télévision, des stratèges de la communication et des médias sociaux.
À l’ère de « l’affectivité publique » dans une société occidentale prônant des valeurs de consommation individuelle, l’homme et la femme politiques paraissent plus que jamais devoir susciter avant tout l’émotion, le désir. Pourtant, la politique ne saurait, et ne devrait, se réduire à des perceptions.
Cet ouvrage propose un voyage au pays des héros adulés, des dictateurs hypnotiques, des « first ladys », des dames de coeur ou de fer, des saintes combattantes et des foules versatiles. Il donne avant tout à réfléchir aux troublants rapports que les gouvernants entretiennent depuis des siècles avec leurs gouvernés.
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