La Politique Spectacle

En quoi la politique est-elle devenue un spectacle? Et quelles sont les limites ?

John Kenneth Galbraith (1908-2006) : économiste américain et canadien. Conseiller de Franklin Delano Roosvelet, JFK, Lyndon B. Johnson.

Il est considéré comme un économiste « non-conformiste », il est keynésien (dénonciation de la spéculation), il étudie l’histoire économique, la pensée économique mais il s’intéresse aussi au pouvoir et à la sociologie politique.

Formule de Paul Samuelson : « il est l’économiste des non-économistes ». Pour lui, derrière son utilisation d’outils scientifiques, l’économie est, et a toujours été, politique.

Jean Luc Parodi « Ce que tu es parle si fort, qu’on entend plus ce que tu dis »

La politique recouvre tout ce qui a trait au gouvernement d'une communauté ou d'un Etat :

-l'art et la manière de gouverner ;

-l'organisation des pouvoirs ;

-la conduite des affaires publiques ;

Dans une démocratie, l'action politique est légitimée par le vote des citoyens.

L'expression "politique spectacle" apparaît durant les années 1990 ; est une tendance sociétale née à la fin du xxe siècle caractérisée par une surexposition médiatique des personnalités politiques, jusque dans la communication des faits et gestes de leur vie privée. En effet, elle renvoie à la façon dont la politique est conçue et organisée de manière à être regardée. Cette "politique spectacle" suppose que l'image, l’apparence extérieure des personnalités politiques importe davantage dans l'opinion que le contenu de leurs idées. De fait, il est d'usage aujourd'hui que les leaders politiques s'entourent de services de communication. C’est pour cela que la notion de politique spectacle est intrinsèquement liée au développement des médias de masses.

Le spectaculaire est inhérent à l’activité politique. Le pouvoir est toujours « mise en scène » et manipulation permanente d’images et de symboles. Si l’idée que le pouvoir politique doit se donner à voir est connue, son recours au spectaculaire est souvent délégitimé. Il marquerait en effet un appauvrissement de la participation politique, un show médiatique cherchant l’émotion plus que la politisation.

En quoi la politique est-elle devenue un spectacle ? Et quelles en sont les limites ?

I) Le spectacle fait désormais partie intégrante du paysage politique

Chapeau/ « Le cérémonial politique (…) conduit à surestimer la personnalité en tant que source de pouvoir ».

Cérémonial politique: l’ensemble des règles sociales conventionnelles qui régissent la vie politique. En effet, il existe des manières d’agir propre à la politique/ aux hommes politiques.

Ce cérémonial est de rigueur lors des meetings politique, des interviews. La conférence de presse est une occasion des plus formelles c’est un moment fort pour l’élu. La mise en scène est de rigueur. En effet, ces derniers sont des pratiques codifiées. Ce cérémonial est plus que jamais dicté par la communication politique. Les pratiques acquises en politique voilent et surestiment la personnalité de ces hommes politiques. C'est-à-dire les aspects par lesquels quelqu'un affirme une originalité plus ou moins prononcée. Pour un homme politique, la capacité à savoir communiquer est primordiale. En effet, les pratiques en politique, et notamment le spectacle politique fait de l’homme politique un show man.

A) Une prise de conscience de l'importance de la communication à partir des années 70

*Au départ la communication était un outil, un supplétif mais aujourd'hui elle est devenue indispensable.

DEFINITION, la communication : peut se définir comme un mouvement de masse fait pour le compte d’intérêts publics ou privés et diffusée dans des espaces distincts du contenu rédactionnel. Elle permet à un annonceur clairement identifié de communiquer à une cible déterminée des valeurs, une image, une personnalité ou des caractéristiques spécifiques de ses produits ou services. Elle vise donc une modification de cette cible.

En 1954, le sociologue français Jacques Ellul déclare:« Sitôt que des moyens techniques entrent dans le monde politique (média, communication), alors il est évident qu'ils ne doivent pas servir à informer mais à convaincre. Il n'y a pas d'information purement objective. »

Après l’élection de VGE (1974), le media training est lancé. Il s’agit ici de travailler la communication non verbale qui est essentielle mais difficile à changer. L’homme politique va alors s’entrainer à ses prestations audiovisuelles avec des conseillers en communication.

Il va travailler la gestuelle accompagnant les discours télévisés par exemple. Il faut illustrer ses propos, les ponctuer de gestes et se positionner par rapport à la caméra qui représente les téléspectateurs.

Ensuite, le look est essentiel. Il faut que les hommes politiques apparaissent plus décontractés, moins guindés. Par exemple, JMPL a reçu un media training pour essayer de perdre l’étiquette d’homme politique marginal d’extrême droite. Il a entrepris en quelques années de se mouler dans l’idéal type physique de l’homme politique en France. Il a commencé par remplacer son bandeau qu’il mettait sur son œil borgne par un œil de verre puis, a ramené ces cheveux en arrière comme la plupart des hommes politiques supprimant des effets de marginalité avant l’élection de 1988.

Ségolène Royal quant à elle pour la campagne de 2007 a changé de garde-robe, elle s’est mise à porter des jupes plissées et des tenues blanches ainsi elle se détachait facilement des photos et symbolisait la féminité et la pureté.

Enfin, il faut modifier le discours. Il y a une ré alphabétisation du discours. Il faut simplifier au maximum le discours pour que l’homme politique se rapproche au mieux de la population française et de ce qu’elle connait. Les conseillers en communication inculquent aux hommes politiques le sens des rythmes et l’accent à donner aux discours télévisés.

Il y aussi un entrainement concernant le fond du discours. Les sujets à vifs sont travaillé, les

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