La Notion De Heartland
Dissertations Gratuits : La Notion De Heartland. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar antoinemathou • 22 Janvier 2013 • 6 934 Mots (28 Pages) • 1 150 Vues
La notion de "hearthland" (zone pivot) dans la géopolitique de Halford Mackinder
Sommaire
I) Les origines d’une doctrine révolutionnaire
A) Un passé tourmenté théorisé
B) Le Heartland
1. Le heartland de 1904
2. La redéfinition du concept en 1919
3. Le heartland en 1943
C) « Le théorème » de Mackinder
II) Une aspiration géopolitique et géostratégique
A) L’importance des inner et outer crescents : Quand le Heartland affronte la Rimland
B) L’importance des nouveaux moyens techniques
C) Le Heartland : un concept dépassé ?
Introduction
Halford John Mackinder est souvent considéré comme l’un des pionniers de la géopolitique. Sa conférence de 1904 sur le pivot géographique de l’histoire (publié dans le numéro 55 de Stratégique) est considérée comme le texte fondateur de cette discipline. Même s’il n’a jamais accepté le titre de géopoliticien sa pensée reste comme l’une des plus féconde et influente du XXe siècle en matière géopolitique, mais aussi géostratégique, inspirant notamment le pacte germano-soviétique de 1939 ou encore la doctrine de l’endiguement, « containment », du président américain Truman. C’est autour de sa fameuse notion du Heartland, ce qu’il décrit comme étant la zone pivot du monde, qu’il se fait connaître et influence autant le déroulement de la Seconde Guerre mondiale que celui de la guerre froide.
Revenons tout d’abord sur ce personnage. Halford John Mackinder est un géographe et un géopoliticien britannique. Il naît le 15 février 1861 et termine sa vie le 6 mars 1947 à 86 ans. Il commence sa formation au Queen Elizabeth's Grammar School de Gainsborough (aujourd'hui Queen Elizabeth's High School), puis il poursuit son parcours au Epsom College and Christ Church à Oxford. C’est donc à Oxford qu’il commence à étudier les sciences naturelles, et qu’il se spécialise dans la zoologie avec pour compagnon de recherche le fameux Henry Nottidge Moseley, l’un des naturalistes de l’expédition du Challenger. Il nous faut ajouter que Mackinder a eu un premier rapport avec la discipline historique assez frappant. C’est en 1870 qu’il observe en rentrant de l’école un panneau sur un bureau de poste annonçant la défaite française de Sedan. Il est alors chargé de rapporter la nouvelle à sa famille. C’est une expérience qui est pour lui frappante et fondatrice d’une future passion. Car si l’on retient de Mackinder qu’il était géographe, sa fonction seconde de géopoliticien le pousse néanmoins à mettre en relation géographie et histoire pour produire une vision globale du monde. Mackinder décide donc quelque temps après sa spécialisation en zoologie de renouer avec son ancien centre d’intérêt et se remet alors à étudier l’histoire. Il choisit l’histoire moderne avec pour objectif de tenter de comprendre comment la théorie de l’évolution « apparaîtrait dans le développement humain ». Une fois de plus cette étude influencera ses futures recherches puisqu’il donnera dans ses œuvres un rôle clé au développement certes plus technique qu’humain. De plus, il a déclaré que « la géographie humaine et la physique devraient être traitées comme une seule et même discipline ».Ce n’est que plus tard qu’il se spécialise en tant que géographe physique s’intéressant alors à l’économie et aux théories politiques.
On peut souligner que Mackinder est un homme particulièrement enclin à effectuer des liens entre des disciplines considérées comme indépendantes; sa pensée aime à se partager entre l’histoire, la géographie, l’économie, la politique, etc. C’est cette capacité qui lui permet de rester dans les mémoires comme le père fondateur de la géopolitique mais aussi de la géostratégie. Mais Mackinder est aussi aventurier, et explorateur et pas seulement dans le monde des idées. Il a réalisé par exemple la première ascension du mont Kenya en 1899. En 1887, il introduit l’enseignement de la géographie à Oxford et en 1899 il y fonde « l’école de géographie ». C’est un personnage très actif même s’il est resté très peu entendu et écouté par le pouvoir politique de son pays. Entre 1903 et 1908 il occupe la direction de la London School of Economics . Il est donc avant tout un universitaire ce qui dévoile le cadre de ses principales recherches mais aussi l’évolution si structurée de sa pensée dans une époque où, rappelons-le, le contexte que l’on nommerait géopolitique aujourd’hui, change de façon considérable. Malgré cette identité universitaire, Mackinder tente aussi de rentrer dans le milieu politique. Il est évident qu’il voyait dans cette voix un moyen de faire entendre ses idées très peu considérées à l’époque. Il est donc élu membre de la Chambre des Communes en 1910 où il siégera du côté des conservateurs jusqu’en 1922. C’est dans cette période, en 1919, qu’il publie Democratic Ideals and Reality, l’œuvre qui fondera définitivement sa postérité. Dans cet essai le mot « Heartland » n’apparaît qu’une ou deux fois, toutefois il est remplacé par la notion de zone pivot historique.
Un dernier point doit être abordé pour donner une présentation de l’auteur relativement exhaustive : la nationalité de ce dernier. Effectivement il est capital, dans la pensée de Mackinder, que celui-ci soit Britannique. Il faut pour expliquer cela souligner deux choses : la pensée géopolitique fondée par Mackinder puis poursuivie par tous les géopoliticiens qui assiéront la postérité de cette discipline, tels que Ratzel, Mahan ou Haushofer, il faut se baser sur une opposition entre la puissance terrestre et la puissance maritime. Il faut souligner que ce n’est pas Halford John Mackinder qui met en évidence pour la première fois cette opposition puisque le premier texte prônant un tel conflit remonte au pirate Barbe Rouge qui agissait au XVe siècle. Le fait que notre auteur soit britannique nous indique donc d’ores et déjà un positionnement particulier concernant sa thèse. Pourtant, et nous
...