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Introduction au développement durable

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Par   •  22 Janvier 2020  •  Mémoire  •  3 084 Mots (13 Pages)  •  643 Vues

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Institut Catholique de Paris
Faculté de Sciences Sociales et Économiques (FASSE)

Solidarité / Développement durable

M1 : PEMDD

Cours d’ Introduction au Developpement durable

[pic 1]

L’écologie est-elle compatible avec le système politico-économique actuel  ?

Rendu écrit de :

Mohamed Drissi

(Etudiant Erasmus)

A.A. 2019/2020

Introduction

Pour faire face à la question initiale, il est bon de partir d'une analyse étymologique des notions en question. Ces concepts proviennent du grec ancien. L'économie et l'écologie sont toutes deux attribuables à l'idée d'oikos, compris comme maison ou environnement. La politique, quant à elle, trouve ses racines dans les concepts de polis, entendus comme ville et techne, c'est-à-dire art ou technique. Ces trois mots, même au niveau étymologique, ont donc un lien fort. Alors que les deux premiers ont pour objectif la gestion et l'étude de l'environnement, des ressources, de la " maison ", le second a pour objectif la gestion de la ville, la technique de gouvernance et donc comme objet l'ensemble des maisons.

En 1866, Haeckel le définit ainsi : « Par œcologie, on entend le corps du savoir concernant l’économie de la nature [Naturhaushalt] – l’étude de toutes les relations de l’animal à son environnement inorganique et organique ; ceci inclut, avant tout, les relations amicales ou hostiles avec ceux des animaux et des plantes avec lesquels il entre directement ou indirectement en contact – en un mot l’œcologie est l’étude de ces interrelations complexes auxquelles Darwin se réfère par l’expression de conditions de la lutte pour l’existence. » [1]

Plus d'un siècle et demi après cette définition, cependant, le temps de la lutte de Darwin pour la survie semble révolu depuis longtemps. Néanmoins, si quelqu'un regardait de l'extérieur la société, il dirait que nous nous suicidons [2]. À une époque où il est maintenant possible d'atteindre n'importe quel endroit de la terre, de contacter n'importe qui dans le monde, où la technologie connaît des révolutions importantes chaque décennie, il est paradoxal et déraisonnable que la société menace cette existence et qu'elle doive lutter pour la maintenir et peut-être même la garantir aux générations futures dans la perspective la plus radieuse qui soit.

1. Le rapprochement entre l'écologie et la réalité politique et économique

1.1 Une évolution historique

La naissance du droit international de l'environnement remonte au 1972 avec la conférence de Stockholm (la même année que la publication du rapport Midows) sur l'environnement humain. Cette année, donc, les Nations Unies s'occupent de la question environnementale, la conférence produit une déclaration de 26 principes, dont le principe le plus important est le principe 21[3], qui stipule que les États ont le droit souverain d'exploiter leurs ressources conformément à leurs politiques environnementales, mais doivent veiller à ce que celles-ci ne portent pas préjudice à l'environnement d'autres États ou régions non soumis à la juridiction.

Toutefois, il existe actuellement un fossé entre les pays industrialisés et les pays en développement. Les premiers sont de plus en plus convaincus de la nécessité de mettre en place des formes de protection de l'environnement au niveau international, tandis que les seconds se préoccupent de leur propre développement, soulignant que depuis des siècles les pays industrialisés ont négligé l'environnement pour atteindre leurs objectifs.

La Conférence de Rio sur l'environnement et le développement, tenue en 1992, a eu le mérite de concilier ces deux positions. L'accord adopté constitue le passage par lequel les principes du droit international de l'environnement ont été clarifiés. Le plus important d'entre eux est le Principe 7[4], qui met l'accent sur les responsabilités communes mais différenciées : les pays développés reconnaissent leurs responsabilités dans la réalisation des objectifs internationaux de développement durable.

[1] Dèfinition donnée lors d’une conférence à l’Université de Iéna, 1869
[2]
  55. « Lettre encyclique Laudato si’. Du Saint-Père François sur la sauvegarde de la maison commune »
[3] Principe 21. Conformément à la Charte des Nations unies et aux principes du droit international, les États ont le droit souverain d’exploiter leurs propres ressources selon leur politique d’environnement et ils ont le devoir de faire en sorte que les activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommage à l’environnement dans d’autres États ou dans des régions ne relevant d’aucune juridiction nationale.
[4] Principe 7. Les Etats doivent coopérer dans un esprit de partenariat mondial en vue de conserver, de protéger et de rétablir la santé et l'intégrité de l'écosystème terrestre. Etant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l'environnement mondial, les Etats ont des responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l'effort international en faveur du développement durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l'environnement mondial et des techniques et des ressources financières dont ils disposent.

La définition du développement durable a été rendue publique en 1987, année de la promulgation du Rapport Bruntland, comme le « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

En 1997, le Protocole de Kyoto avait pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% avant 2012. L'approche a toutefois changé avec l'accord de Paris de 2015, car on s'est rendu compte que certains des pays alors considérés comme en développement, comme la Chine et l'Inde, étaient entrés dans le top 10 des pays qui émettent des gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. Les principaux points de l'accord sont que l'objectif devrait être de maintenir l'augmentation de température en dessous de 2°C, et de préférence pas au-delà de 1,5°C. L'accord a été initialement ratifié par un grand nombre de pays, dont les États-Unis et la Chine. A’ Paris, on a également reconnu le rôle non seulement des pays mais aussi des villes, des autorités locales, de la société civile et du secteur privé dans la poursuite de ces objectifs.

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