Analyse et Production du message cas
Fiche : Analyse et Production du message cas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Johanna Schmitt • 17 Février 2016 • Fiche • 1 955 Mots (8 Pages) • 989 Vues
BTS Communication - Schmitt Johanna - 9K21_1
Analyse et Production du message - Devoir numéro 1 L 'observatoire du pain
Première partie : questions liminaires
1. Parmi les 6 fonctions du langage définies par Jackobson, la fonction phatique est la fonction du langage, du contact, qui relie l'émetteur à son récipiendaire. La fonction phatique est employée afin de mettre en place, de conserver, d'entretenir ou de mettre fin au contact avec le récepteur. Elle est également utilisée pour contrôler le fonctionnement du canal, soit, pour vérifier le passage physique du message ; comme lorsqu'on emploie « allô »par lequel on établit ou rétablit le contact avec l'interlocuteur lors d'une conversation téléhonique. Nous pourrions également prendre pour exemple les hochements de tête, signe extra-linguistique qui avertit le locuteur du bon passage du message.
2. Une situation de communication se détermine en théorie comme étant « une interaction saisie dans son contexte » dans une relation de réciprocité puisque « non seulement l'interaction constitue la situation mais encore […] la situation définit l'interaction ». Une situation de communication est donc un processus interactif de transmission d'informations (ces deux notions, communication et information, s'opposant tout en étant corrélées : « ce n'est qu'à l'intérieur de la situation de communication, solidement ancrée dans le passé et la culture commune, que pourra éventuellement émerger de l'information comme nouveauté et plus-value signifiantes. »), entre plusieurs personnes dans le but de partager du sens : en ce sens, la situation de communication se révèle être bi-dimentionnelle puisqu'elle comprend à la fois une dimension informative (le contenu) et une dimension relationnelle (la relation). Ainsi, en pratique, ce qui détermine principalement une situation de communication c'est sa diversité ; sa diversité des cibles et des contextes, des objectifs et des enjeux, des modalités et des formes de communication : « La situation de communication crée un microcosme [qui] a ses propres lois mais s'insère dans un macrocosme dont il est le reflet déformé selon les particularités des participants ».
3. Les registres de langue sont des variations phonétiques, lexicologiques ou grammaticales que présente un même message selon la situation de communication. Ainsi, notre niveau de langue se modifie selon l'interlocuteur à qui on s'adresse, selon le contenu et le sujet de notre conversation et du contexte relatif à la situation de communication. Les registres de langue se distinguent en trois niveaux de langage : le langage soutenu, le langage courant et le langage familier.
4. S'adressant aux journalistes comme cibles relais, intermédiaire auprès d'une cible finale de la communication, un communiqué de presse se doit d'être objectif dans la mesure où il lui délivre une information liée à un évènement précis pour qu'il la relaie ou non et doit donc servir de base de travail au journaliste ou pouvoir être repris tel quel. « Un communiqué de presse n'est ni une lettre ni une invitation . C'est un outil très spécifique des relations presses » on doit donc s'appuyer sur l'énonciation la plus objective possible.
5. La loi de proximité pour un journaliste se décompose en 4 principes qui sont :
- la proximité temporelle
- la proximité géographique
- la proximité psychiaffective
- la proximité sociale.
Deuxième partie : questions relatives à l'épreuve E1
A. Question d'analyse.
À travers l'analyse linguistique et visuelle de la campagne de communication lancée par l'Observatoire du pain en 2013 nous constatons plusieurs procédés qui nous permettent de corroborer l'implication des cibles.
Dans un premier temps, intéressons-nous aux affiches abribus (« Coucou, tu as pris le pain?) et à l'affiche déposée dans les boulangeries (« Coucou, et si vous preniez le pain ? ») où la présence de la fonction conative, avec le « tu » et le « vous », implique directement la cible. Il y a là une volonté de dialogue et de proximité : l'annonceur s'adresse directement à sa cible en la singularisant. Si le « tu » instaure une certaine intimité entre l'annonceur et sa cible (qui peut évoquer le message d'un proche ) alors que le « vous » est plus poli et instaure une certaine distance (évoquant alors plutôt une interpellation de la cible directement par l'annonceur qui s'immisce alors dans son quotidien), l'emploi des deux pronoms personnels de la deuxième personne marque une identification indéterminée où tout le monde peut se sentir impliqué.
L'interpellation directe de la cible est d'autant plus manifeste qu'elle est marquée par l'interrogation. En effet, le point d'interrogation (dé)placé inopinément derrière le « coucou » amplifie cette interpellation et renforce la fonction conative ; de la même manière que le « coucou » et le « et si » (pour le cas de l'affiche déposée en boulangerie)
Ce « coucou » , salut amical et familier, sollicite la cible en lui rappelant les premiers mots quotidiens d'un proche lorsqu'il rentre le midi ou le soir, ou son SMS reçu à n'importe quel moment de sa journée. Placé en effet juste avant « tu as pris le pain » ; en majuscules plus petites que celles du « le pain » mais néanmoins plus grandes que celles des « tu as pris » / « et si vous preniez » , et de la même couleur que le pain (rose flash sur fond blanc qui rappelle la simplicité de l'acte d'acheter du pain) ; sont deux syntagmes qui mettent en relief les deux fondamentaux de la vie : saluer et le pain, qui est depuis bien longtemps un des aliments essentiels de notre alimentation.
La formule allocutive « et si », associée au « coucou » amplifie encore la volonté d'implication de la cible. Ces deux interjections constituent la phase initiale de l'acte interpellatif. Ils tiennent ici le rôle préparateur de l'apostrophe. Ces interpellations sont pour Emile Benveniste une forme d'intimation qui englobe « les ordres, les appels […] impliquant un rapport immédiat et vivant de l'énonciateur à l'autre dans une référence nécessaire au temps de l'énonciation. Au même titre que l'interrogation, la visée de l'intimation est d'influencer en quelque manière le comportement de l'allocutaire ».
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