OMC Régulateur
Note de Recherches : OMC Régulateur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar roh2fesses • 6 Mars 2013 • 993 Mots (4 Pages) • 1 089 Vues
OMC, régulation mondiale des échanges
et préférence européenne
par Julien Prévotaux, note de synthèse, juin 2006
Introduction
La « mondialisation » est passée dans les esprits, depuis quelques années, d’un
concept abstrait à une réalité diversement appréciée. La révolution technologique des
communications et l’intensification des échanges internationaux ont assuré cette prise de
conscience. Du point de vue strictement économique, la mondialisation du commerce
international est pourtant une histoire ancienne1. Celle-ci a connu diverses phases depuis sa
première véritable expérience, la « mondialisation anglaise2 », conséquence de la première
révolution industrielle. Mais l’actuelle étape, caractérisée par l’accroissement spectaculaire
des échanges internationaux depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est inédite compte
tenu des volumes échangés et du degré d’ouverture extérieure des économies nationales.
Ultime avatar greffé sur cette dernière, le « capitalisme financier » apparu au cours des années
1980 a inauguré l’ère de la « globalisation ».
C’est dans la discrétion mais avec espoir et enthousiasme que la création de
l’Organisation mondiale du commerce a été accueillie en 1995. La prodigieuse augmentation
du commerce mondial promettait, à plus ou moins court terme, la réduction voire
l’élimination de la pauvreté, le progrès pour tous, l’unification prochaine du monde.
L’économie mondiale, ainsi intégrée pour la première fois à un tel degré, disposait enfin
1 Pour un bref résumé, voir Jean-Charles Asselain et Bertrand Blancheton, « Les Mutations de l’économie
mondiale. Mondialisation et commerce international, une histoire ancienne », Les Cahiers français,
Mondialisation et commerce international, n° 325, Paris, La Documentation française, 2005, pp. 33-38.
2 Selon l’expression de Jean-Luc Gréau, L’Avenir du capitalisme, Paris, Gallimard, 2005, p. 127.
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d’une organisation chargée de faire respecter les règles applicables à tous, faibles comme
puissants. Le libre-échangisme avait définitivement vaincu le frileux protectionnisme. Une
nouvelle ère s’ouvrait, parée de toutes les vertus de la modernité et de l’espérance.
Ces promesses de lendemains qui chantent trouvèrent rapidement un écho contrasté.
L’immense contestation populaire à la réunion de l’OMC à Seattle en 1999 révéla une
profonde désillusion. Les peuples n’ont pas le sentiment de récolter les fruits du « boom » des
échanges. Ils ont subi les crises financières latino-américaines et asiatiques. Ils ont observé
avec dégoût mais résignation le scandale Enron en 2001. Dès lors, le rideau se déchire : le
capitalisme financier, loin d’être la panacée, annonce le risque d’une implosion systémique.
La mondialisation est moins perçue comme une opportunité que comme une menace,
et ce également dans les pays développés. L’amplification des échanges mondiaux associée à
la libre circulation des capitaux n’a pas assuré la prospérité, elle a mondialisé les crises
auparavant localisées. A l’ouverture aux échanges internationaux et à la concurrence
mondiale se sont ajoutés de nombreux bouleversements des appareils productifs. Des pans
entiers de l’industrie productive de plusieurs pays commencent à s’établir dans le sud-est
asiatique, en particulier en Chine. Simultanément, cette dernière accroît ses exportations
d’une manière phénoménale. Les conséquences les plus directes en Europe ont été les
délocalisations, les licenciements et le chômage, la flexibilité du travail, le gel ou la baisse des
salaires. Dans leurs tours d’ivoire, les tenants du discours dominant diront que les
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