Médias
Cours : Médias. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 123156ccc . • 19 Décembre 2015 • Cours • 28 555 Mots (115 Pages) • 673 Vues
LES MEDIAS, NOUVEAUX ACTEURS DES RI
Introduction
Depuis plus de 50 ans, les Ri se sont extrêmement densifiées et sont devenues plus régulières, mais aussi plus complexes. Elles impliquent une gamme d’acteurs qui n’a cessé de s’élargir.
Au cours des XVIIe et XVIIIe, voire XIXe siècles, elles étaient le lieu de l’affrontement ou de la coopération des grandes puissances étatiques entre elles. Les Etats-nations sont les acteurs déterminants des Ri.
Ces Etats sont souvent des monarchies, ou plus largement des régimes autoritaires, càd des régimes dans lesquels la parole publique est traditionnellement monopolisée par le pouvoir en place, et dans lesquels la population, les citoyens, n’ont pas la capacité de débattre et de décider de la conduite des grandes politiques nationales, et surtout pas des questions de guerre ou de paix.
Cependant, le monde moderne a été confronté à 2 ruptures :
- le développement du système politique que sont les démocraties libérales appuyées sur le système économique capitaliste, celui de l’économie de marché.
Ces 2 facteurs ont été à l’origine du développement d’acteurs nouveaux, les mass media.
Ces derniers ont bénéficié des principes de liberté d’opinion, puis de liberté d’information, que défend la philosophie politique libérale (John Locke, Voltaire, Thomas Jefferson) ou de grands textes comme la DDHC, la DUDH, la Constitution américaine.
Ils ont bénéficié aussi du développement constant des technologies de communication depuis le XIXe siècle (invention de la rotative, invention du chemin de fer, invention du télégraphe, de la radiophonie, de la télévision terrestre puis satellitaire, d’internet…).
Dans ce contexte, les médias en sont venus à posséder un rôle politique et social. Ils servent de relai (1ère fonction) à l’action des décideurs politiques tout en exerçant un contrôle (2ème fonction) sur l’activité des gouvernants.
Ils obéissent également à une logique marchande et produisent un bien, l’information qu’ils diffusent en échange (en principe) de l’achat du journal et/ou en étant financés par la publicité commerciale qui peut accompagner leur diffusion.
- les médias sont à la fois des institutions sociales, qui participent au champ/jeu politique et des institutions ou entreprises économiques.
Du point de vue de leur activité pratique/quotidienne, les médias participent à une relation de communication, dans laquelle ils sont émetteurs d’un message à destination d’un public de récepteurs.
Les mass media interviennent à différentes échelles. Ils peuvent être locaux (presse quotidienne régionale), nationaux (ex : radio nationale) et peuvent également être transnationaux (ex : chaînes satellitaires d’information continue).
Ils sont dans tous les cas des acteurs incontournables de la vie politique internationale.
- Les flux humains, économiques, culturels, qui dessinent un monde de plus en plus interdépendant et globalisé.
Un « système monde » (Wallerstein) dans lequel les rapports de domination n’ont pas disparu, mais dans lequel les problématiques transnationales (défis sociaux, sanitaires…) sont de plus en plus saillantes.
Elles ont des conséquences et des solutions globales, mais également une empreinte locale. L’échelle locale et l’échelle mondiale apparaissent aujourd’hui entrelacées. Les mass media, acteurs de la globalisation culturelle et économique, contribuent à cette disparition des échelles.
Rq : L’analyse médiatique a souvent été l’objet de lieux communs. Or, le fonctionnement médiatique est d’une extrême complexité. Les Ri ne peuvent pas être réduites à une théorie, à une simplification abusive car elles-mêmes sont très complexes.
Il n’existe a priori aucune relation univoque ou de subordination simple entre médias et acteurs politiques.
La science politique, en tant que science, a pour rôle prioritaire de bouleverser les opinions toutes faites et les lieux communs. Ceux qui se penchent sur le rapport médias/politique internationale ne trouveront pas une longue présentation du complot ou de la manipulation politique par le biais des journalistes ou médias.
En science politique, on s’intéresse au pouvoir et à sa constitution, sa représentation. Il est donc indispensable de comprendre que les études médiatiques ne permettent pas de conclure qu’un type d’acteur dominerait l’autre.
Les rapports entre médias et acteurs politiques sont marquées par un aller-retour, un effort d’adaptation permanents. Il existe d’autres acteurs sociaux qui ont un impact sur cette relation.
L’histoire contemporaine des Ri contient de nombreux cas d’étude qui peuvent alimenter différentes interprétations sur le sens de cette relation. Mais ces interprétations sont partielles, réductrices et souvent contradictoires.
Chapitre préliminaire : Les notions de médias et de communication politique
Première approche d’un acteur clef : le média
D’un point de vue sémantique, le mot média vient du latin médian, qui signifie « ce qui se trouve au milieu, qui est intermédiaire ». Le média s’apparente au mot medium dont il est le pluriel.
Le média se définit avant tout par sa situation ; il se place entre une source et un public de récepteurs. Il sert de véhicule à une information qu’il transmet en mobilisant des techniques de collecte de l’information, de sélection, de diffusion. Il s’appuie sur une certaine organisation.
Selon cette conception, la mission du média est de faire connaître et de rendre intelligible une information sans dénaturer son sens.
- la définition des médias serait alors, selon le philosophe et médialogue français Régis DEBRAY : « les vecteurs et machines à traiter, stocker, ou transporter de l’information sur une grande échelle ».
Cette définition confère aux médias un rôle relativement passif dans la relation de communication médiatique, et appuie sur leur dimension technique.
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