Le Reve Et La Politique
Commentaire d'oeuvre : Le Reve Et La Politique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nicoaudrey • 30 Novembre 2014 • Commentaire d'oeuvre • 480 Mots (2 Pages) • 684 Vues
LES GRANDS RÊVES POLITIQUES
Dans l’histoire des rêves politiques, j’allais dire des grandes utopies politiques, celles qui ont su entraîner des masses derrière un vaste projet, ou derrière un grand dessein, sont celles portées le plus souvent par des leaders charismatiques, qu’ils soient républicains, fascistes, voire même staliniens. Il n’en a pas manqué dans l’histoire de notre planète.
Mais, dans tous les cas de figure, il y avait deux conditions à remplir : il fallait, d’une part, que ces rêves soient imprégnés de valeurs transcendantes, c’est-à-dire supérieures et extérieures aux individus. Celles, par exemple, évoquant la patrie (la notion de patrie étant supérieure à la somme des individus qui la composent), ou encore celles des idéaux de la révolution, voire aussi celles exaltées par une religion. Il fallait bien ces valeurs-là pour emporter les masses vers le rêve. Il fallait, d’autre part, que les citoyens acceptent jusqu’à se sacrifier pour le triomphe de ces valeurs auxquelles ils croyaient.
Presque tous les grands leaders charismatiques qui ont su emporter les masses autour de rêves ou d’utopies idéologiques, quelles qu’elles soient, ont donc été des personnages marquants de l’histoire de l’humanité, allant même jusqu’à entraîner ces masses dans des guerres qu’ils suscitaient : il fallait alors se sacrifier pour la patrie, la nation ou les idéaux qu’on voulait ou défendre ou répandre. Pour exemples, la défense des idéaux de la révolution de 1789, face aux anciens régimes féodaux, a été la base des grandes épopées napoléoniennes ; la défense de l’utopie communiste a été le prétexte à des dictatures staliniennes qui ont pesé pendant plus d’un demi-siècle sur des centaines de millions de citoyens. Les grandes croisades reposaient, eux, sur des idéaux religieux. Même au prix du sang versé.
Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
Quand, plus récemment, en 1970, le Général De Gaulle est mort, le Président Pompidou et, dans sa grande majorité, la presse avec lui, ont titré, on s’en souvient : “la France est veuve”. Aujourd’hui, de quel homme politique français contemporain, s’il venait à mourir, dirions-nous “la France est veuve” ?
Alors, le “rêve français” qu’évoquait récemment François Hollande ? Très bien ! Mais si l’on croit qu’on va faire rêver, sans aucune valeur transcendante pour le porter, sans aucun esprit sacrificiel pour le soutenir, on se met le doigt dans l’œil ! On se souvient encore de la promesse, en 1940, du “sang et des larmes” de Churchill face au danger nazi qui menaçait jusqu’à l’indépendance de la Grande Bretagne. Il a su immédiatement cristalliser son peuple autour du projet de libération de notre continent et avec quel courage et quel brio.
Si donc, aujourd’hui, on veut redonner du sens à la politique, ce n’est peut-être pas à partir du rêve qu’il faut s’y prendre.
(Me revient à l’esprit, en reprenant l’expression du “sens”, l’excellent “Droit au sens” - cf/Flammarion - de François Bayrou écrit en 1996 : cet ouvrage n’a rien perdu de son actualité)
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