La politique européenne de voisinage
Fiche : La politique européenne de voisinage. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar valentinelebrun • 15 Avril 2017 • Fiche • 1 051 Mots (5 Pages) • 811 Vues
Le politique européenne de voisinage
En 2003, l’Union européenne (UE) s’apprête à redessiner ses frontières en accueillant dix nouveaux pays. La politique européenne de voisinage (PEV) est alors créée pour « éviter l'émergence de nouvelles lignes de division entre l'Union élargie et ses voisins, ainsi que pour renforcer la prospérité, la stabilité et la sécurité de tous ».
En 2015, Federica Mogherini, Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, initie une vaste consultation dans le but de réformer la PEV en profondeur. Plus de dix ans après sa création, cette échéance pose donc la question du bilan et de l’avenir de ce projet géopolitique ambitieux.
Si le positionnement ambigu de cette politique d’intégration sans adhésion en fait un instrument diplomatique fragile et discuté depuis sa création (I), ses tentatives infructueuses lors des printemps arabes et de la crise ukrainienne accélèrent sa nécessaire réforme (II). L’importance d’une PEV compétente et claire de sens est en effet primordiale pour la conduite d’une politique étrangère européenne crédible et efficace.
1. Si la PEV constitue un élément central de la politique étrangère européenne, sa définition ambiguë et ses failles originelles en font un instrument contesté par essence
- La PEV s’inscrit dans la politique extérieure renouvelée d’une Europe élargie
En écho à l’élargissement de 2004, le texte L’Europe élargie publié un plus tôt, préconise d’entourer le Sud et l’Est d’un cercle d’amis. L’article 8 du Traité sur l’Union Européenne (TUE) pose le fondement de cette nouvelle politique de voisinage : « l'Union développe avec les pays de son voisinage des relations privilégiées, en vue d'établir un espace de prospérité et de bon voisinage, fondé sur les valeurs de l'Union ».
Plus précisément, la PEV oriente les réformes – démocratiques et économiques – des pays voisins et formule des plans d’actions moyennant compensations financières, avantages commerciaux et apports techniques. Elle concerne seize pays : la Biélorussie, l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, Israël, l’Autorité palestinienne, le Liban, la Jordanie et la Syrie.
En 2011, la PEV est placée sous la responsabilité du Service Européen d’Action Extérieure, un nouveau dispositif mettant l’accent sur une diplomatie européenne plus visible et harmonisée. La politique de voisinage reçoit alors un budget plus important et se veut plus offensive selon le principe du « donner plus pour recevoir plus ».
- La PEV souffre d’une définition ambiguë et de principes opérationnels inadaptés
La politique de voisinage s’aligne sur les critères de convergence des politiques d’élargissement sans toutefois mener à une adhésion future. D’un point de vu politique d’abord, les exigences démocratiques de la politique de voisinage, fondées sur le respect des valeurs européennes, sont similaires à celles inscrites dans l’article 49 du TUE régissant le processus d’élargissement. D’un point de vue économique ensuite, la convergence encouragée par la PEV reprend les conditions d’accession au marché commun européen. Cette tension intrinsèque rend la PEV ambiguë dans son but final et frustre des pays voisins ainsi dépourvus de perspective d’adhésion.
En outre, la PEV peine à être lisible et visible dans les faits. Son approche bilatérale et variable selon les pays manque d’une vision stratégique unifiée sur le long terme. Sa non-coordination avec d’autres politiques extérieures – politique étrangère et de sécurité commune et politique de sécurité et de défense commune notamment – diminue son rayonnement.
2. Si les critiques envers la PEV apparaissent dès sa création, son bilan mitigé et ses rendez-vous manqués lors des printemps arabes et de la crise ukrainienne accélèrent sa réforme
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