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La civilité électorale de Déloye

Fiche de lecture : La civilité électorale de Déloye. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Janvier 2017  •  Fiche de lecture  •  672 Mots (3 Pages)  •  560 Vues

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        Yves Déloye est professeur de science politique à Sciences Po Bordeaux, en est le directeur, et enseigne également cette discipline à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Olivier Ihl est un politiste français, professeur des universités et a été le directeur de Sciences-Po Grenoble pendant 7 ans. Ils sont les principaux représentants de l’école de la sociologie historique qui combine les apports de la sociologie, de l’histoire et de la science politique pour mieux saisir des phénomènes complexes tels que le vote. Ils ont dirigés ensemble l’ouvrage L’acte de vote publié en 2008 qui invite à redécouvrir les savoirs et les pratiques qui façonnent l’expérience du vote. C’est le Chapitre 8 « La civilité électorale » qui est proposé à notre étude. Leurs recherches se sont faites à partir d’archives et d’ouvrages de leurs pairs.

        

        Les auteurs mettent en parallèle tout au long du texte l’expérience électorale avec le phénomène de la violence politique. Ils partent du constat que l’activité électorale a une dimension pacificatrice sur les comportements humains. L’espace du vote est tout d’abord réglementé : la législation électorale punit très sévèrement les actes de brutalité contre l’assemblée électorale qui existe déjà depuis les années post-Révolution, suivant un impératif politique d’échapper à la violence. Elle est mise en place pour assurer la libre convocation des électeurs et permet de les accoutumer à une pratique encore fragile puisque faiblement institutionnalisée. Il s’agit de discréditer politiquement l’usage de la violence dans cet espace neutre, qui doit protéger l’électeur des violences du monde extérieur. Messieurs Déloye et Ihl éclairent le prolongement de ce processus juridique de pacification du bureau de vote sur le XIX° siècle, avec notamment la législation pénale qui protège l’acte de vote.

Ils mettent en évidence ce qu’ils appellent « les lignes directrices du processus d’inscription spatiale et temporelle de l’acte de vote » : un lieu pacifié, réglementé, consacré (visible, familier et permanent) et neutralisé (qui n’exerce pas d’influence).

L’acte du vote désarme la violence, en vertu de sa fonction d’exprimer la souveraineté du peuple, il prend les caractères symboliques du sacré.

Insistent sur le rôle de l’école qui a permis de faire du vote l’expression politique légitime, « dignité citoyenne » et excluant et décrédibilisant la violence. Manuels diffusent l’image glorifiante du devoir de voter. À cette « propagande » se rajoute celles des politiciens républicains qui consacrent le suffrage universel, et ainsi la règle majoritaire comme le seul mode légitime de dévolution du pouvoir. Par l’accoutumance électorale, le bulletin de vote devient l’arme de l’électeur.

Les auteurs présentent la double nature du vote : c’est un acte individuel d’une part, mais également la manifestation de l’appartenance à la totalité souveraine de la nation. Cependant, ils mettent en avant que cette pratique démocratique n’a pas totalement fait disparaître les violences politiques, même si leurs répertoires d’action est modifié : actions souvent organisées et encadrées.

Il y a des réticences de certains à se plier à la tranquillité électorale, qui fondent des perturbations à l’extérieur de l’espace éphémèrement sacralisé que constitue le bureau de vote, mais aussi marginalement dans la salle. Ce sont les troubles de la rue qui sont toutefois les plus fréquents et frénétiques, illustrant un maintien de la violence en journées électorales qui fonde la « marge de déviance ».

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