La Russie d'aujourd'hui
Synthèse : La Russie d'aujourd'hui. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bat44 • 16 Mars 2020 • Synthèse • 1 610 Mots (7 Pages) • 515 Vues
Ancien élève de l’École Normale Supérieure Fontenay-Saint-Cloud, agrégé et docteur en histoire, Jean-Philippe Baulon a été pensionnaire de la Fondation Thiers. Il est chargé d’enseignement à l’Université Jean Moulin Lyon 3 et collabore aux revues Stratégique et Guerres mondiales et conflits contemporains. Ses travaux portent sur la politique de sécurité nationale des États-Unis et les questions stratégiques durant la Guerre froide. Il est l’auteur de L’Amérique vulnérable ? Antimissiles et culture stratégique aux États-Unis (1946-1976), Paris, Economica, 2009. L’article étudié, « La stratégie des Etats-Unis depuis l’entrée de Donald Trump à la Maison Blanche : ruptures et continuités (2017-2018) » de Jean-Philippe BAULON date du 27 janvier 2019 et semble être en continuité avec les thèmes de ses travaux précédents. En effet, il travaille fréquemment sur les Etats-Unis et plus précisément sur leur politique de sécurité nationale ainsi que sur les questions stratégiques durant la Guerre froide. Cet article de 2019 de Jean-Philippe BAULON est produit pour la revue géopolitique en ligne, diploweb.com.
Dans cet article, l’introduction permet à l’auteur de nous expliquer les conséquences de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017. Ainsi, il nous explique que la politique du président américain est en adéquation avec son discours pendant sa campagne. C’est notamment le cas lors de son allocution d’investiture où il fustigera les élites traditionnelles qui sont pour lui, ceux qui ont ruiné les Etats-Unis. L’internationalisme est lui aussi clairement mis en cause. Armé de son attitude provocante et méprisante, il compte revoir bon nombre des politiques établies par les anciens dirigeants sans aucunes concertations. Cependant, ces initiatives prises depuis 2017, apparemment farfelues et illogiques, semblent finalement avoir une certaine cohérence avec un objectif, la transformation de leur système international. Cet objectif conduirait les Etats-Unis a occupé une place conséquente dans les relations internationales mais moins qu’auparavant. L’auteur va donc présenté les éléments de continuité et de ruptures depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Dans la première grande partie, l’auteur nous explique que, depuis l’arrivée de D. Trump, ce dernier se distingue par un enchainement de mesures révélant plusieurs axes. L’auteur va ainsi tous nous les présenter. On y retrouve nombreuses ruptures de la part des Etats-Unis sur la scène internationale. Les institutions internationales sont vivement critiquées et plusieurs instances sont quittées par les EUA. L’auteur choisi de donner l’exemple de l’UNESCO. De la même manière, la puissance américaine sort de certains grands accords internationaux comme les Accords de Paris en 2017 représentant pour l’auteur, la volonté des Etats-Unis de ne plus être contraint à quoi que ce soit. Aussi, l’auteur parle du désengagement américain sur plusieurs théâtres d’opération à l’image de la Syrie, sans aucune discussion avec les pays alliés. De plus, les rencontres multilatérales entre les pays en présence d’un Trump brutal et imprévisible sont remplacées par des rencontres bilatérales, plus enclin à une mise en scène théâtrale qui démontre la proximité personnelle des deux chefs d’Etats. En somme, la cohérence des initiatives américaines est démontrée par l’auteur avec l’objectif des Etats-Unis de réaffirmer sa souveraineté nationale. En effet, avec ces exemples, nous le constatons bien. L’administration Trump bafoue le libéralisme qui était auparavant prêché et sur la protection collective qui trouvait ses racines dans les institutions internationales, garantissant cette sécurité. On observe donc dans cette partie que la personnalité et son caractère jugé égocentrique et ignorant par certains n’empêche pas la stabilité dans son action. Après avoir démontré ces ruptures internationales, Jean-Philippe BAULON s’intéresse à la politique intérieure, aussi source de ruptures. Le président propose des mesures populistes, approuvées par l’électorat blanc conservateur. Selon l’auteur, ce soutien indéfectible provient partiellement d’une « crise d’identité qu’alimente un sentiment de déclassement mis en relation, à tort ou à raison, avec un déclin de la puissance américaine ». C’est donc naturellement que certains sont attentifs aux propos protectionnistes et contre l’immigration pendant la campagne Trump. On pense aisément à la promesse de campagne du candidat Trump de faire construire un mur entre le Mexique et les Etats-Unis, symbole du protectionnisme américain. Il y a donc une nouvelle représentation des relations entre les Etats-Unis et les autres pays, mais cette représentation n’est pas celle d’un monde à la botte des Etats-Unis mais plutôt contre lui comme nous l’indique Jean-Philippe BAULON.
Cette deuxième grande partie nous apprend la fin du « siècle américain ». Après avoir montré les initiatives du Président Trump en rupture avec les précédentes sur la scène internationale, l’auteur analyse maintenant ses conséquences. En fait, les Etats-Unis ne sont plus la grande puissance mais une grande puissance. La redistribution de la puissance marque une rupture considérable de la puissance hégémonique américaine, crainte et adulée de tous il y a quelques temps. Le développement d’autres Etats comme puissance nuit aux américains. L’auteur l’illustre avec la Chine et de la Russie. La Chine étant une puissance industrielle, commerciale, une future puissance militaire crédible et devient en même temps une puissance technologique. Enfin son modèle mêlant « autoritarisme politique et efficacité économique, alternative à la démocratie de marché occidentale, commence à séduire ». Les Etats-Unis se sont vu défaire la certitude qu’ils avaient, de rester une puissance dans l’innovation et dans l’attractivité. Les Etats-Unis pourraient observer une mondialisation dont ils ne seraient plus les maîtres mais bien dans laquelle ils seraient passif. Cette modification des relations internationales est défavorable aux Etats-Unis. Le président américain surfe sur la peur et présente comme une menace pour les EUA tout ce qu’ils ne contrôlent pas. L’Amérique devient donc une zone à défendre face à de multiples risques d’invasion, à l’image des flux migratoires ou du terrorisme, la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis symbolise cette volonté. Il peut ainsi justifier une stratégie réactionnaire et protectionniste. Les Etats-Unis se « normalisent » et ils n’exercent plus de leadership en tant que puissance. Leur objectif est de saper le système international et non pas le stabiliser car ils estiment que ce cadre les contraints quand leurs rivaux peuvent eux, s’améliorer. C’est encore une rupture à bien des égards. Les deux prochains paragraphes traitent des initiatives de ruptures de l’administration Trump dans les domaines commerciaux, militaires et de politiques étrangères. D’abord, selon l’auteur, les Etats-Unis agissent contre la défense collective et préfèrent maltraiter leurs alliés. Une rupture avec les ex présidents américains qui eux, préféraient la bonne entente avec les pays alliés. Ensuite, du point de vue commercial, le libéralisme économique est terminé, les Etats-Unis pensent que les autres Etats ont plus à perdre qu’eux à une hausse de protectionnisme et en particulier la Chine. C’est donc d’une vision défaitiste que vient la politique étrangère. Cette dernière affaiblit considérablement le multilatéralisme, très critiqué par D. Trump qui préfère l’unilatéralisme et le bilatéralisme, encore en rupture.
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