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Guy Verhofstadt et sa présidence à la commission européenne

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Par   •  10 Juin 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 434 Mots (10 Pages)  •  806 Vues

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Guy Verhofstadt doit prendre la présidence de la Commission européenne

Une tribune de l'ancien ministre des Finances Jean Arthuis

Publié le lundi 09 juin à 14h44 - Mis à jour le mardi 10 juin à 10h14

Par Jean Arthuis*

Le Conseil européen a donné mandat à son président, Herman van Rompuy, de chercher un candidat aux fonctions de président de la Commission européenne susceptible de recueillir une majorité absolue au Parlement européen. Le président van Rompuy a également dévoilé les orientations que chefs d'Etat et de gouvernement veulent voir mises en œuvre les 5 prochaines années: une économie tournée vers les secteurs d'avenir, la création d'une communauté énergétique et une nouvelle gouvernance de la zone euro. C'est aussi ce que préconisent les plus importants candidats issus du Parlement. Mais là où d'autres en sont restés aux généralités, Guy Verhofstadt, le candidat soutenu par l'UDI et le MoDem, a clairement précisé son projet. Il me semble dès lors le mieux placé pour l'exécutif européen.

Son ambition est de réorienter notre économie vers les secteurs industriels clefs du XXIe siècle. La politique énergétique vient en priorité, tant la fragilité de l'UE dans ce domaine a été mise en lumière par la crise ukrainienne. La politique énergétique de l'UE est devenue illisible. Pour notre candidat, les nouvelles technologies ont toujours besoin de soutien, que ce soit pour de nouvelles infrastructures d'interconnexion ou pour la recherche sur le stockage de l'électricité, nonobstant une indispensable clarification réglementaire et des aides d'Etat.

Guy Verhofstadt a évoqué une seconde priorité: le numérique. Il faut qu'émergent des champions industriels européens de l'économie numérique et un Internet européen. Notre candidat propose de mobiliser notre politique de R&D. Il estime que la politique de concurrence doit être adaptée afin que seul le marché mondial soit pris en compte pour les fusions-concentrations des secteurs stratégiques. L'enjeu est également de souveraineté: les données personnelles des Européens ne sauraient être exploitées à des milliers de kilomètres au mépris de nos règles de protection de la vie privée.

Energie, Internet et télécommunications, la réussite de ces nouvelles politiques communes nécessite de lourds investissements d'infrastructures. Guy Verhofstadt, président de la Commission, envisage de lancer à grande échelle des obligations d'avenir, adossées à la BEI et faisant appel à l'abondante épargne privée européenne aujourd'hui drainée pour financer la croissance chinoise ou abonder la dette américaine. C'est la frilosité des banques qui justifie cet appel à l'épargne privée. Pourtant, les banques croulent sous les liquidités. C'est pourquoi Guy Verhofstadt a annoncé son intention de parachever l'Union bancaire pour aboutir à l'intégration complète des marchés financiers.

Ce programme vise à restaurer la confiance en l'Europe. C'est en effet de confiance dont le projet européen a besoin pour s'approfondir. Car pour aller vers une union économique, budgétaire, fiscale et sociale, bref bâtir une Union politique, il faudra une réforme institutionnelle. Un premier pas démocratique a été franchi par les électeurs européens qui ont désigné Guy Verhofstadt, avec ses collègues Martin Schulz et Jean Claude Juncker, comme formateur potentiel d'une majorité parlementaire et futur Président de la Commission européenne. Il reste à choisir le meilleur des trois. Toute autre option visant à priver nos concitoyens de leur choix ouvrirait une crise politique et institutionnelle dont l'Europe n'a vraiment pas besoin.

(*) Ancien ministre, député européen de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE)

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• Les faits - Aux côtés du conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker et du socialiste allemand Martin Schulz, Guy Verhofstadt est l'outsider de la bataille pour la présidence de la Commission européenne. Premier ministre belge de 1999 à 2008, eurodéputé, président de l'«Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe» (dont font partie les candidats français de l'UDI et du MoDem), ce «fédéraliste», même s'il ne prononce guère le mot, mène campagne un peu partout en Europe. A 61 ans, également chroniqueur à l’Opinion, il fait entendre sur l'Union européenne une voix à la fois critique et volontariste.

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