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Financement De L'économie: l'endettement

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Par   •  5 Décembre 2012  •  2 013 Mots (9 Pages)  •  1 659 Vues

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1. L’endettement démultiplie les facteurs de la croissance

1.1. Un véritable effet de levier

a) À l’échelle microéconomique : L’entrepreneur est constamment conduit à répondre à la question suivante : faut-il investir ou non ? La réponse tient évidemment dans la comparaison entre le Taux de Rentabilité Interne (TRI) et le taux d’intérêt réel, ir, (débiteur). Tant que TRI> ir, s’endetter pour investir est une bonne réponse. Il clair alors que l’endettement favorise l’investissement et ainsi la croissance (de la production). Ce raisonnement peut être tenu aussi par les ménages : s’endetter pour investir dans un appartement (maison) est une bonne opération si le TRI reste supérieur à ir. L’endettement agit alors comme un effet de levier (analyse de Knut WICKSELL). À ce titre, les années 60 ont été exemplaires, c’est l’époque de l’économie d’endettemen.

b) À l’échelle macroéconomique : Parce que le Solde des Transactions Courantes (STC) est rarement nul, l’économie nationale se trouve être en besoin (ou capacité) de financement. Cela signifie clairement que l’épargne nationale est insuffisante par rapport aux besoins de financement. La croissance nationale peut alors, si (S<I), bénéficier des capacités de financement des autres nations par le biais de l’endettement. Ici, tant que le taux de croissance de l’économie, reste supérieur au taux d’intérêt, alors un pays peut raisonnablement accroître sa dette externe. L’endettement agit comme un substitut à un défaut d’épargne initial. D’ailleurs, A. Cairncross a montré qu’un pays, « nouvel emprunteur », pourrait devenir prêteur par la suite comme l’illustre l’exemple des USA : débiteurs à la fin du XIXe avant de devenir la première puissance mondiale et un prêteur après 1945.

1.2. L’endettement au service des multiplicateurs

a) Financer le budget de l’Etat et servir la croissance : l’Etat doit trouver, chaque année ou presque, les moyens de financer le déficit budgétaire. Cela est possible grâce aux emprunts d’Etat (comme les OAT). Laisser le déficit budgétaire se creuser peut se révéler être un facteur de croissance. C’est le sens des analyses keynésiennes: il existerait un multiplicateur des dépenses publiques >1. D’ailleurs, la politique de Roosevelt pour sortir les USA de la crise de 1929 correspond assez bien à cette logique.

b) L’endettement au secours de la consommation et de la croissance : Parmi les moteurs de la croissance, la consommation occupe une place essentielle. Consommer plus, c’est stimuler la demande effective et de fait la croissance. Cela n’est évidemment possible que si cette demande est solvable. La solution passe alors par le recours massif au crédit à la consommation. Les réformes bancaires des années 60 en France (réforme Debré- Haberer) ont permis cet accès généralisé au crédit. Nous sommes entrés alors dans une « overdraft economy » (John Hicks), caractéristique de l’ère de la consommation de masse.

2. L’endettement peut néanmoins devenir un lourd fardeau

2.1. La situation d’endettement sans croissance

a) Un effet de massue et l’entrée en déflation : Lorsque le taux d’i débiteur devient supérieur au taux de profit, l’endettement accepté pour investir produit des frais financiers qui ne sont plus compensés par des profits comparables. Une telle situation peut être liée à un mouvement de désinflation ou à une politique de relèvement des taux directeurs. Le mécanisme correspond à un effet de massue ou effet boomerang. Les entreprises cherchent à se désendetter en bradant leur production. On risque alors la déflation et la chute de l’activité. On peut prendre pour exemple le début des années 80 (remontée des taux directeurs et désinflation)

b) Un effet d’éviction de l’épargne : En finançant le déficit budgétaire par l’emprunt, l’Etat doit proposer des taux d’i attractifs pour ses OAT. Cela pousse le niveau général des taux d’i à la hausse. Il y a alors un effet d’éviction de l’épargne au détriment des entreprises. C’est une critique libérale traditionnelle : l’Etat, par ses emprunts, sa dette freinerait la croissance. On pourra indiquer ici les problèmes actuels liés aux dettes publiques (Grèce, Portugal).

c) Un risque systémique : Parce que les pays sont interdépendants, l’endettement de certains engage directement les autres (les capacités de financement des uns, financent les besoins des autres). Il y a donc une fragilisation du système financier international et un risque systémique.

Dans les années 80, les déficits jumeaux des USA ont abouti à la crise financière (boursière) de 1987. (On pourrait évidemment évoquer aussi l’actualité : risque d’un effet domino dans la zone euro)

2.2. La question du surendettement

a) Quand les ménages ne soutiennent plus la croissance : moteur essentiel de la croissance depuis la guerre, la consommation de masse est largement fondée sur l’endettement. Or, cette belle mécanique est fragile : chômage, divorces, emplois précaires sont autant de situations qui conduisent bien des ménages au surendettement. La loi Neiertz de 1989 a tenté de résoudre ce problème en confiant à la Banque de France une mission : développer la prévention du surendettement, organiser une procédure de règlement des problèmes liés au surendettement des ménages et responsabiliser davantage les prêteurs et les emprunteurs (cette loi s'applique uniquement pour les personnes physiques). En 2006, 185000 dossiers ont été déposés (depuis 1990, c’est plus de 2 millions de dossiers). On peut indiquer aussi la crise des subprimes aux USA : des ménages américains peu ou pas solvables qui ont pu emprunter (à taux variables) pour des achats immobiliers. La remontée de ces taux a provoqué des faillites en chaîne.

b) Quand l’endettement des uns freine la croissance des autres : Ce qui est vrai à l’échelle microéconomique se retrouve parfois au niveau macro : fonder le développement d’un pays sur l’endettement pour provoquer un take-off peut conduire à une impasse. En effet, cela se produit dès lors que le taux de croissance du pays devient inférieur au taux d’intérêt éxigé. Les PED, qui ont bénéficié dans les années 70 des pétro$ pour financer des stratégies d’industrialisation, se sont révélés insolvables dans les

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