Fiche de lecture "Les origines de la légitimité" Max Weber

Fiche de lecture : Max Weber, « Les fondements de la légitimité », Economie et société

Auteur : Max Weber est un sociologue allemand de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Au travers de son œuvre, il tenta de comprendre avec méthode les différents types d’organisation qui régissent les sociétés en tentant de délimiter des « idéal-types », c’est-à-dire des règles conceptuelles qui peuvent s’appliquer à ces sociétés de manière générale. On lui doit de nombreuses analyses sur l’entrée des sociétés dans la modernité.

L’œuvre : Dans Economie et société, Weber décrit la façon dont les sociétés s’organisent autour de l’influence de grandes puissances économiques, sociales, politiques ou encore culturelles ou religieuses.

L’extrait : Dans l’extrait intitulé « Les fondements de la légitimité », il analyse le concept de domination au sein d’une société : ce qui le définit, les différentes formes qu’il peut revêtir et par quel moyen il est rendu légitime auprès de la population dominée.

Dans un premier temps, Weber s’attelle à définir ce qu’il désigne par « domination ». Selon, il y a domination s’il y a obéissance. Un individu ou un groupe d’individus domine un autre individu ou groupe d’individus si celui-ci ou ceux-ci lui obéissent. Les individus obéissants, les dominés, sont volontaires d’obéir aux dominateurs car ils estiment que cela va dans leur intérêt. Dès lors, les individus qui exercent une domination sont en mesure d’ordonner aux dominés d’adopter les pratiques ou le comportement qu’ils souhaitent leur faire adopter. Le motif pour lequel les dominateurs se font obéir peut varier d’une domination à une autre, et c’est ce motif qui détermine le type de domination auquel nous avons affaire. Il peut s’agir de motifs matériels (ou économiques), affectueux, ou encore rationnels.

Cependant, Weber montre ensuite que ces motifs qui conduisent des individus à obéir à un ou plusieurs autres ne sont pas suffisants pour entretenir une domination. Dans chacun des cas de domination pérenne, les dominateurs s’efforcent de garantir et de démontrer leur légitimité auprès de ceux qui leur obéissent. Dans le cas d’une domination, cette légitimité doit en un sens légitimer une possession. En effet, ne peut être qualifiée de domination toute forme de contrat ou d’accord assignant à un individu des obligations envers un autre. Weber donne l’exemple d’un employeur qui doit un salaire à son employé, mais qui ne lui obéit nullement. A l’inverse, la domination de l’employeur sur l’employé, obéissant, est garantie par un contrat. Ce contrat institue la domination de l’employeur car il légitime une forme de « possession » de l’employé par l’employeur, dans le sens où l’employé doit obéissance immédiate à l’employeur. De même, toute influence exercée par une puissance sur des individus ne peut être considérée comme une domination, car elle n’est pas toujours légitimée par un rapport d’obéissance immédiate de celui ou ceux sur qui s’exerce l’influence. Ainsi, malgré toute l’influence qu’un « salon » peut avoir sur des décisions publiques à l’époque de Weber, parfois même supérieure à celle d’un Etat autoritaire selon lui, il n’exerce en aucun cas une domination sur qui que ce soit, car cette influence n’est pas légitimée et ne stipule pas d’obéissance immédiate.

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