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Fiche de Lecture: La Contre-Démocratie, P. Rosanvallon

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Par   •  11 Mai 2021  •  Fiche de lecture  •  2 010 Mots (9 Pages)  •  896 Vues

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Pierre Rosanvallon, La Contre-Démocratie

Introduction

La notion « d’idéal démocratique » est sujet à de vives critiques. Elle est souvent analysé par rapport au développement de l’abstention électorale, expliquée par des formes d’aveuglement des gouvernants et/ou par des attitudes de découragement des gouvernés en mettant en avant l’écart avec le modèle initial visé et la nostalgie d’un passé citoyen idéalisé.

But de l’ouvrage : explorer d’autres pistes au-delà de la dimension électorale représentative pour comprendre l’état présent des démocraties. Prendre en compte le fait que la démocratie s’est toujours présentée comme une promesse ET un problème (≠idéal du principe politique et réalité sociologique) 🡪 Désenchantement avoisine avec espérances donc la démocratie est nourrie d’une contestation permanente.

Deux dimensions pour comprendre le mouvement des démocraties et pallier l’érosion de la confiance : institutions électorales/représentatives (↑fréquences aux urnes et démocraties directes) et l’univers de la défiance (contre-pouvoirs informels ou institutionnalisés qui l’organise). Rosanvallon développe l’univers de la défiance en distinguant 2 grandes voies d’expression de cette défiance :  

  • Défiance libérale : prévenir l’accumulation des pouvoirs, « pouvoir de prévention » (De Jouvenel) :
  • Protéger l’individu des empiètements de l’Autorité Publique en lui permettant une « disposition constante à la résistance » (Sismondi) et une « surveillance de la haine » (B. Constant, c’est nécessaire que l’opinion soit opposée au gouvernement) = « Méfiance ancienne ».
  • « Méfiance moderne » après le constat de dévoiement de régimes issus de la volonté générale (Ex de Robespierre et la terreur, qui organise compagnies d’assassinat) 🡪 Limiter la confiance démocratique.
  • Défiance démocratique (=abordée dans le livre) : Veiller à ce que le pouvoir élu reste fidèle à ses engagements et surtout au service du bien commun. 3 modalités, au centre du livre, car 3 contre-pouvoirs constituent ce qu’il appelle la contre-démocratie (Déf : assure les effets de la démocratie, la protège) :
  • Pouvoirs de surveillance : Se sont mis en place car quête d’un « contre-pouvoir » stabilisateur et correcteur pour contrôler le respect des engagements des représentants par une contestation permanente, une pression ( « représentation utopique »). Pallier « l’enthropie représentative » (=dégradation de la relation entre élus et électeurs) avec un « peuple surveillant ». Se manifeste au travers de 3 mécanismes qui mettent à l’épreuve la réputation d’un pouvoir (= « institution invisible » qui structure la confiance) : la vigilance, la dénonciation et la notation.
  • Formes d’empêchement : Développement d’une « souveraineté sociale négative » ( « démocratie positive » avec élections et institutions) pour contraindre le pouvoir en le sanctionnant. Développement de la souveraineté du « peuple-veto » avec une « démocratie de rejet » (qui s’oppose à celle de « projet »). Elle joue un rôle d’opposition/protestation, d’autant plus que ces coalitions négatives sont plus faciles à organiser que les véritables majorités sociales positives car la volonté s’accomplit toujours dans acte d’empêchement (de manière binaire : empêchement est réussi ou raté).
  • La mise à l’épreuve d’un jugement : Montée d’un « peuple-juge » qui attend d’avoir via des ‘procès’ (car résultats plus visibles) les résultats qu’ils désespèrent obtenir via l’élection. Passage d’une démocratie « de confrontation » à « d’imputation » où les gouvernements sont amenés à rendre des comptes (accountability) car semblent moins à l’écoute des attentes de la société (responsiveness).

DONC, il faut développer une vision multiforme de l’activité démocratique (pas que le vote).

La société de défiance (caractérisée par ↓ confiance) s’est mise en place avec 3 facteurs :

  • Facteurs scientifiques : Méfiance dans l’avenir car citoyens associent progrès avec risque à cause des effets des industries et technologies modernes (« société du risque » pour U. Beck). Mais citoyens sont obligés de croire les scientifiques (ne peuvent pas vérifier leurs dires par eux-mêmes) donc veulent multiplier les dispositifs pour les contrôler.
  • Facteurs économiques : Prévisions éco déclinent car les institutions ne sont plus compétentes (mondialisation amène à des interactions plus complexes) ou crédibles 🡪 sentiment plus large d’impuissance des politiques publiques.
  • Facteurs sociologiques : « Société d’éloignement » M. Walzer (individualisme, contrôle social) : les individus se fient moins les uns aux autres et se connaissent moins, le manque de confiance en autrui étant corrélé avec celui vis-à-vis des gouvernants (Brésil  Danemark) 🡪 entrée dans une « société de défiance généralisée ».

Le mythe du citoyen passif : On ne peut pas parler de déclin de la citoyenneté mais de mutation car en // ↓fréquentation des urnes, on a une ↑ des formes de participation « non-conventionnelles » (solidarité collective : manifestations, grèves, pétitions…).

La participation mêle 3 dimensions de démocratie : d’expression (revendications, prise de parole, sentiment collectif), d’implication (moyens par lesquels les individus se lient/concertent pour produire un monde commun), d’intervention (formes d’actions collectives pour obtenir un résultat désiré) 🡪 Le vote était supposé en être l’agglomération, la représentation : ce symbole décline ajd mais le concept de contre-démocratie doit pouvoir donner une cohérence à ces univers.

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