Discours d'élection originale.

Aujourd’hui je me présente las devant vous, en candidat à l’ambassade des gens qui veulent changer le monde, des gens qui veulent se battre pour sauver ce qui nous reste de notre humanité.

Faut aller à Alep, on peut pas laisser faire ça, on peut pas se dire qu’à 3600 km de chez nous y'a des gosses qui crèvent toute les heures alors que moi, j'ai tout, seulement sous prétexte que je suis né au bon endroit au bon moment, c’est injuste non ?

 On entend souvent dire que la France est le "justicier du monde" mais moi, tout ce que je vois, c'est qu’on ne fait rien, on reste tranquillement dans notre canap, se souciant uniquement de notre petit confort, en se morfondant sur nos problèmes minuscules, tout ça pour se voiler la face, se plaindre.

 Se plaindre, ça permet de se dire que tout le monde à des problèmes, alors pourquoi s'intéresser à ceux qui ne nous concerne pas. On se trouve des excuses pitoyables parce qu'on a peur de ce qu'on pourrait voir en ouvrant les yeux.

 Sauf que là, ça nous concerne, ça nous arrivera en pleine gueule, je parle pas de demain, ni de la semaine prochaine, mais un jour, je suis persuadé que ça nous retombera dessus, et là on regrettera de n'avoir rien fait.

D'avoir perdu notre courage au moment où il fallait les porter.

 Les politiciens prônent les interventions aériennes mais c’est pas ça qui va sauver des centaines de milliers d’innocent.

 Faut aller à Alep.

Faut aller à Alep pour éduquer les consciences et aider les nécécciteux, c’est comme ça que les choses vont bouger.

Je veux donner vie à mon utopie d’égalité, de paix, je veux créer une différente façon de voir notre société qui est en train de se bouffer devant les sourire des gars qui tirent les ficelles.

Je culpabilise 10-15 minutes de ne rien faire, je sais bien que c'est pas un mec utopiste, du haut de ses 18 piges qui va changer le monde.

 Pis, on me dit à présent que ces mots n’ont plus court ou peut être que c’est ce dont j’essaye de me convaincre.

 Puisque de toute façon je sais que d'ici demain ma lâcheté m'aura déjà rattrapé, que je retournerais à mon quotidien, à ma routine, à ma compta.

Peut-être que finalement, on est pas des personnes aussi bien qu'on ne le croit.  

                             
Aujourd’hui je me présente devant vous, en tant qu’ambassadeur des spectateurs passifs de ce qui se passe dans ce bas-monde.

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