Discours Sur Les Sciences Et Les Arts De Rousseau
Compte Rendu : Discours Sur Les Sciences Et Les Arts De Rousseau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar algerialover31 • 17 Novembre 2012 • 288 Mots (2 Pages) • 1 274 Vues
Comme ceux qui m'attaquent ne manquent jamais de s'écarter de la question et de
supprimer les distinctions essentielles que j'y ai mises, il faut toujours commencer par
les y ramener. Voici donc un sommaire des propositions que j'ai soutenues et que je
soutiendrai aussi longtemps que je ne consulterai d'autre intérêt que celui de la vérité.
Les sciences sont le chef-d'œuvre du génie et de la raison. L'esprit d'imitation a
produit les beaux-arts, et l'expérience les a perfectionnés. Nous sommes redevables
aux arts mécaniques d'un grand nombre d'inventions utiles qui ont ajouté aux charmes
et aux commodités de la vie. Voilà des vérités dont je conviens de très bon cœur
assurément. Mais considérons maintenant toutes ces connaissances par rapport aux
mœurs
1
.
Si des intelligences célestes cultivaient les sciences, il n'en résulterait que du
bien : j'en dis autant des grands hommes, qui sont faits pour guider les autres. Socrate
savant et vertueux fut l'honneur de l'humanité : mais les vices des hommes vulgaires
empoisonnent les plus sublimes connaissances et les rendent pernicieuses aux nations ; les méchants en tirent beaucoup de choses nuisibles ; les bons en tirent peu
d'avantage. Si nul autre que Socrate ne se fût piqué de philosophie à Athènes, le sang
d'un juste n'eût point crié vengeance contre la patrie des sciences et des arts
2
.
C'est une question à examiner, s'il serait avantageux aux hommes d'avoir de la
science, en supposant que ce qu'ils appellent de ce nom le méritât en effet : mais c'est
une folie de prétendre que les chimères de la philosophie, les erreurs et les mensonges
des philosophes puissent jamais être bons à rien. Serons-nous toujours dupes de
mots ? et ne comprendrons-nous jamais qu'études, connaissances, savoir et philosophie, ne sont que de vains simulacres élevés par l'orgueil humain, et très indignes des
noms pompeux qu'il leur donne ?
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