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Commentaire Schumpeter

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Par   •  1 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  3 401 Mots (14 Pages)  •  442 Vues

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Abraham Lincoln définit la démocratie comme étant " le gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple". Pour Oscar Wild, écrivain irlandais, la définition est tout autre : « Démocratie : l’oppression du peuple par le peuple pour le peuple. ». La conception de ce régime politique repose donc sur des divergences et des contradictions.

 La démocratie peut être expliquée comme étant un régime politique où les citoyens ont le pouvoir. Les premières expériences d’un régime politique démocratique ont lieu pendant l’Antiquité, dans la cité grecque d’Athènes. Actuellement, la démocratie n'est pas un régime adopté par tous les Etats. En effet, l'Indice de démocratie créé en 2006 par le groupe de presse britannique permet selon des critères d'évaluer le niveau de démocratie de 167 pays. En 2016, seulement 19 pays sont considérés des démocraties "pleines", leur indice est compris entre 8 et 10.

Dans son ouvrage" Capitalisme, socialisme et démocratie" publié en 1942, Joseph Schumpeter, économiste et professeur de science politique autrichien tente d’éclairer les relations qu’entretiennent le capitalisme et le socialisme envers la démocratie.

 L’extrait proposé est tiré du chapitre 21 de la 4e partie de l'ouvrage intitulé "La doctrine classique de la démocratie" et.se concentre sur cette doctrine, laquelle est critiquée et expliquée par Schumpeter. Alors que la Seconde guerre mondiale fait rage, cette conception devient presque caduque au vu des régimes totalitaires prévalants. Ce faisant, nous pouvons nous demander en quoi Schumpeter s’adonne-t-il à une critique de la doctrine classique de la démocratie ? Nous apporterons une réponse à cette question en nous penchant d'abord sur la conception classique de la démocratie, qui constitue une vision irréaliste du régime politique, avant de nous attarder sur le paradoxe que constitue cette doctrine.

  1. La  conception classique de la démocratie, une vision irréaliste :

Dans cette première partie, nous nous intéresserons tout d'abord à la question de l'existence d'un bien commun qui constituerait le centre de gravité d'une volonté universelle, commune à tous les Hommes; avant d'étudier la possibilité de convergence de toutes les volontés individuelles vers un bien commun.

  1. La question de l'existence d'un bien commun, centre de gravité de la volonté universelle :

L'auteur définit la doctrine classique de la démocratie comme étant une institution visant à réaliser le "bien commun" par le biais de décisions politiques prises par des individus élus par le peuple.  Cette doctrine implique donc l'existence d'un bien commun. Ce concept serait un idéal évident, dont on peut démontrer la véridicité par des arguments logiques et rationnels, et que toute personne serait capable de distinguer, à moins qu'elle ne fasse preuve, selon l'auteur, de "stupidité ou quelque intérêt antisocial".  Schumpeter présente ainsi un concept de dimensions théologiques, historiques et politiques. En effet, l'idée de bien commun est présente dans la pensée catholique au sens d'intérêt commun. Cette interprétation du bien commun est aussi reprise par plusieurs philosophes, notamment Rousseau, dans "Le contrat social ou Principes du droit politique", où il le définit comme étant le bien de tous, de façon indivisible, et qui peut impliquer de passer outre l'intérêt particulier d'un individu et d'un groupe, pour servir le plus grand nombre. Toutefois, cette définition relève d'une conception française du bien commun, la définition anglo-saxonne soutenant que l'intérêt commun est la somme des intérêts individuels.

Restant sur la conception du bien commun comme un intérêt supérieur à celui de l'individu, Schumpeter explique que son existence permettrait de prendre des décisions que l'on peut classer comme bonnes ou mauvaises, selon si elles s'orientent vers ce bien commun ou pas. Le bien commun, qui va donc régir la prise de décisions, va par conséquent permettre de parvenir à une volonté à laquelle tout le monde adhère, c'est-à-dire la "Volonté Commune du Peuple". Ne pas partager cette volonté impliquerait de porter un intérêt malveillant à l'égard de la société.

Par ailleurs, l'auteur met en avant l'importance de la participation de tous les citoyens au processus de prise de décision. Néanmoins, certaines décisions demandent un niveau de compétence et d'aptitudes, d'où la nécessité de faire appel à des spécialistes, qui accompliront la volonté du peuple. Cette distinction dans les domaines de compétence fait référence à la polysémie du terme "Politique". En effet, les citoyens participent dans le cadre du Politique, c'est à dire Le Politique, défini par Weber comme étant l'instance qui permet le vivre ensemble et la résolution des conflits inhérents. En concentrant leur volonté vers le bien commun, les citoyens participent au Politique. D'une autre part, les spécialistes qualifiés qui agissent afin d'accomplir la volonté du peuple représentent le domaine des politiques, terme qui indique les formes d'action finalisées, autrement dit  les décisions et leur application.

Ainsi, l'auteur préconise un système où les décisions les plus importantes sont prises par la participation directe des citoyens, notamment par le biais d'un réferendum; le reste des décisions dépendra de l'action de représentants élus qui vont exprimer la volonté universelle de ces citoyens.

De plus, ces élus seront divisés en comités qui se chargeront de différents départements d'affaires. Ces comités seront dirigés par un premier ministre. C'est donc ainsi que s'articule la répartition du pouvoir selon la doctrine classique de la démocratie.

Toutefois, l'auteur vient réfuter tout ce système. En effet, une application directe de cette doctrine serait idéale, si l'on parvient à prouver les hypothèses de fonctionnement développées. Mais l'auteur soutient qu'il est plus simple de les réfuter.

Tout d'abord, il conteste le socle de la théorie de la démocratie classique, c'est à dire la notion de bien commun. Selon l'auteur, il n'existe aucune entité quant à laquelle tous les Hommes puissent être en accord. Cela n'émane pas du fait que certains puissent désirer le contraire du bien commun, mais plutôt que les conceptions du bien commun sont subjectives, et dépendent de chacun, ou de chaque communauté.  Par conséquent, il ne peut exister de bien commun universel.

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