Clastres - La société contre l'Etat - résumé
Résumé : Clastres - La société contre l'Etat - résumé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lucie_chln • 7 Février 2020 • Résumé • 637 Mots (3 Pages) • 2 619 Vues
Dans son ouvrage « La société contre l’État » publié en 1974, Pierre Clastres développe une réflexion sur la question de l’État et de son émergence. Il soulève en effet l’existence de sociétés sans État et avec État, ce qui l’amène à se demander si l’État est-il naturel et nécessaire à la vie en société. Pierre Clastres va ainsi réfuter la thèse selon laquelle les sociétés sans états sont des sociétés inachevées, moins civilisées que celles possédant une organisation étatique, puis va avancer la thèse selon laquelle ces sociétés ne possèdent pas d’État par choix.
Premièrement, l’ethnologue va s’efforcer de déconstruire la pensée ethnocentriste qui affirme que les sociétés sans état sont socialement moins avancées : il s’agit d’un biais occidental. En effet, les sociétés dites « primitives » sont dotées d’une économie « de subsistance », qui produit uniquement ce dont les membres de la société ont besoin pour subsister, en opposition avec l’économie occidentale où les hommes produisent le plus possible, répartissant ensuite le surplus obtenu selon les rapports de domination sociaux. Dans ce contexte, l’apparition de l’État est nécessaire en tant qu’organe de pouvoir permettant l’asservissement des dominés et la pérennité d’un système par essence inégalitaire. Dans ce cas, dans des communautés où le surplus n’existe pas, où chacun travaille pour soi et non pour les autres et où tous les individus sont égaux, il apparaît évident que la force dominatrice prenant le nom d’État n’est d’aucune utilité. Les sociétés primitives n’apparaissent pas moins développées que leurs homologues possédant un organe étatique ; elles suivent simplement une conception de l’ordre social différente.
De plus, ces sociétés jouent un rôle actif dans la préservation de l’ordre social qu’elles ont établies et luttent explicitement contre la formation d’un État, ce qui renforce la thèse de l’auteur affirmant que l’absence d’État est avant tout un choix. Pour cela, ces communautés vont chercher à détruire les éventuels facteurs qui poussent un peuple à la création d’un État. Tout d’abord, elles différencient prestige et autorité. Le prestige dont bénéficie le chef dans les sociétés amérindiennes lui permet d’essayer de résoudre les conflits, mais il ne possède pas d’autorité lui permettant d’imposer sa volonté personnelle à l’ensemble de la tribu, et l’existence d’une ascendance d’un individu sur les autres est toujours évitée. De la même manière, la population tend à s’atomiser en plusieurs tribus variées si elle devient trop importante démographiquement, car P.Clastres indique que la forme de société primitive ne semble fonctionner qu’au sein de communautés relativement petites. L’existence d’éléments sociaux dont la fonction est d’empêcher l’émergence d’un quelconque état indique alors que ces sociétés font le choix d’une organisation sans État.
Cela dit, l’argumentaire de l’auteur ne parvient pas à expliquer la métamorphose d’une société primitive à une société étatique. De plus, la définition de l’État en tant qu’outil de domination dans un peuple inégalitaire pose la question de la démocratie, où l’État contrôle des individus égaux en droits ; nous sommes alors en droit de nous demander comment le rapport de domination se traduit dans ces sociétés, un élément que le texte laisse sans réponse.
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