Ligue Arabe, Une Unicité Difficilement Envisageable
Dissertations Gratuits : Ligue Arabe, Une Unicité Difficilement Envisageable. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cashoulashou • 29 Novembre 2012 • 1 202 Mots (5 Pages) • 1 120 Vues
II – Une unicité difficilement envisageable
A) Une ligue politiquement divisée
Dès sa création, cette organisation régionale est divisée en deux camps politiques opposés. En effet, nous retrouvons dans un premier temps l'entente égypto-saoudienne qui est détentrice d'un ensemble de caractéristiques non négligeables. Les deux pays tiennent un rôle important que ce soit sur la scène arabe, islamiste ou encore internationale, ce qui leur confère une grande influence dans leurs relations étrangères. Par exemple, dans l'historique arabe, nous voyons notamment que le Caire et le Riyad se sont posés comme les deux pôles principaux des relations et des interactions dans le système régional arabe. Ceux ci assument la responsabilité de réaliser la solidarité arabe, donc de participer à l'unicité des peuples et d'atteindre les objectifs aspirés par ceux ci. Ces deux pays adoptent des politiques et des positions similaires sur de nombreux points. Cette ressemblance de position reflète sans aucun doute sur l'unité des principes et il semble de ce fait tout naturel de parler d'une entente égypto-saoudienne tant elle se distingue par son unicité. Leur relation politique apparaît comme essentielle au sein du monde arabe, au point que le roi défunt Abdel Aziz Al Saoud a tenu à établir des relations solides avec l'Egypte depuis sa fondation de l'Arabie Saoudite moderne en 1902. De nombreuses dates corrèlent avec l'importance de cette entente telles qu'en 1926, pour la signature d'un pacte d'amitié, en 1939 pour signer l'accord de la reconstruction à Riyad auquel l'Egypte a participé à plusieurs projets constructifs, ou encore en Octobre 1955 lorsque ces deux pays ont signé un accord de défense commune au Caire. Sans oublier leur importance au sein de la signature de la Charte de la Ligue Arabe. Et dans un second temps, nous retrouvons l'axe hachémite jordano-irakien. Ceux ci ont longtemps été les gardiens de la ville de la sainte Mecque et sont aujourd'hui la famille royale régnant en Jordanie, ils ont aussi régné sur le royaume d'Irak jusqu'à la révolution républicaine de 1958. Les hachémites ont dans la majorité toujours été favorables à un islam moderne, et ne s'opposèrent pas à l'arrivée des juifs en Palestine. Ainsi, à l'occasion d'un accord signé avec Chaim Weizmann, Fayçal (roi d'Irak de 1921 à 1933) lança les bases d'une coexistence et d'une collaboration entre juifs et arabes dans la région. L'accord, reposant sur des engagements réciproques, était un exemple de tolérance religieuse et de bonne volonté des deux parties, et fut même présenté à la Conférence de Paris chargée d'organiser l'après-guerre au Proche-Orient. Ainsi, en opposant l'entente égypto-saoudienne et l'axe hachémite jordano-irakien s'oppose des projets d'indépendance et un désir de coopération avec la puissance britannique qui détient encore certains protectorats et mandats dans des états tels que le Soudan, la Palestine ou encore les Emirats. Ces oppositions politiques ne vont pas dans le sens de la création de la Ligue Arabe qui a pour but premier l'unité de la « nation » arabe et l'indépendance de chacun de ses membres. Nous pouvons donc déjà remarquer une organisation avec des piliers instables qui n'augurent pas de facilités quant à l'aboutissement de ses requêtes initiales. Cette ligue est en premier lieu dirigée contre les puissances coloniales européennes dans la région, c'est-à-dire la France ou encore le Royaume-Uni, ce qui décrédibilise totalement la volonté de l'axe hachémite et son pouvoir au sein de l'organisation.
L'opposition politique au sein de la ligue la rend instable et installe les prémices d'une fragilité d'action ainsi que la remise en cause de son objectif premier.
B) L'aboutissement incertain de l'action
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