La Guerre Au Mali

Question Orale de Mamadou Diop Decroix, Député non inscrit

au premier ministre sur la guerre au Mali

Dakar le 14 janvier 2013

Monsieur le Premier Ministre,

Après avoir appris hier, par France24, que notre pays, le Sénégal, allait envoyer 500 soldats au Mali pour prendre part à la libération du Nord Mali, j’ai lu, ce jour lundi 14 janvier 2013, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, dans une interview à un quotidien de la place qui déclare, je le cite : « … ce n’est pas une opération de maintien de la paix classique. Il s’agit d’une véritable guerre contre des organisations criminelles » fin de citation. Au demeurant, je partage largement le point de vue du ministre. Il s’agit en effet d’une véritable guerre qui vient d’être déclarée et qui pourrait, à terme revêtir l’envergure d’une guerre totale lorsque l’on entend les organisations que nous combattons déclarer qu’elles comptent porter les coups loin du théâtre des opérations, dans les différents pays belligérants. D’ailleurs, en France, le gouvernement a renforcé son plan Vigipirate au niveau rouge. Et comme toutes les guerres, l’on sait quand est-ce qu’on la commence mais l’on ne sait jamais quand est-ce qu’on la termine.

Au vu de ce qui précède, il me semble que l’Assemblée nationale devrait être saisie par le gouvernement pour autoriser l’implication de notre pays dans cette guerre tel que le stipule l’article 59 de la constitution, je cite : « La déclaration de guerre est autorisée par l’Assemblée nationale ». Fin de citation. Puisqu’il n’en a pas été ainsi, je souhaiterai vous poser les questions ci-après :

Quelles sont, selon le gouvernement, les raisons pour lesquelles le Sénégal doit s’impliquer dans la guerre au Mali ?

Quelles pourraient en être les conséquences en termes d’efforts de guerre pour notre pays ?

Selon vos prévisions, combien de temps nos troupes devraient-elles rester en territoire malien ?

Pour terminer, Monsieur le Premier Ministre, des enseignements précieux mériteraient d’être tirés de la présente situation. En effet, il apparaît très nettement que ce que la France est obligée de faire aujourd’hui à son corps défendant, en se portant littéralement en première ligne et même avec des soldats au sol quel que soit par ailleurs l’habillage qui en est fait, relevait tout naturellement des forces armées maliennes elles-mêmes et, seulement lorsqu’elles sont débordées pour des raisons valables, de nos organisations sous régionales. Mais de tergiversations à dilatoire, nous avons révélé que cinquante ans après les indépendances, la décolonisation reste à terminer non pas par la volonté de l’ancienne puissance coloniale mais par cinquante années d’incurie de régimes africains qui refusent de prendre leurs responsabilités pour qu’enfin nos pays méritent les titre et grade de pays dotés de la souveraineté internationale. Que compte faire le gouvernement Sénégalais, dans une optique panafricaniste pour

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