Crise de l'ordre international libéral
Dissertation : Crise de l'ordre international libéral. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar serenazlbg • 23 Novembre 2021 • Dissertation • 2 008 Mots (9 Pages) • 471 Vues
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
Travail d’étape 2
PRÉSENTÉ À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL COMME EXIGENCE DU COURS POL 4422-610
À CHALMERS LAROSE
Par
Séréna Zylberbogen (ZYLS90530108)
DEPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE
Mercredi 3 novembre 2021
Dans quelle mesure peut-on parler de « crise de l’ordre international libéral » actuellement ? Présentez la nature de ce débat et illustrez votre argumentaire en faisant référence à une situation internationale ou un fait de l’actualité internationale (événement).
« Les moments de crise provoquent un redoublement de vie chez les hommes", citation de François-René de Chateaubriand »
Nous survivons depuis des millénaires aux crises, quelles que soient leurs natures. Chaque fois que notre système s’effondrait nous en rebâtissions un nouveau. Chaque crise ou conflit permette d’apporter un changement au mode d’organisation actuel car le statu quo n’est plus possible. En Chine, le mot « crise » et le mot « opportunité » se traduit par le même idéogramme et prouve que dans chaque crise il y a une opportunité de changement. Une crise peut être définie comme « un événement social qui se caractérise par un paroxysme des souffrances, des contradictions ou des incertitudes, pouvant produire des explosions de violence ou de révolte. La crise est une rupture d'équilibre. Une crise peut être médicale, économique ou encore politique »[1]
Dans quelle mesure peut-on parler de « crise de l’ordre international libéral » actuellement ?
En commençant par définir ce qu’est l’ordre international libéral : « L’ordre international libéral peut être défini comme l’état d’un système international momentanément à l’abri d’une guerre générale. »[2]
Puis je séparerais ma réflexion en deux axes : les crises qu’a subi le système libéral et quelles seraient les possibilités d’un nouvel ordre international post libéral.
La place des États-Unis joue une place fondamentale dans la stabilisation de l’ordre international libéral. L’élection du nouveau président Donald Trump met-elle fin à cet ordre que l’on connait depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale ? « Un ordre mondial « qui est ouvert et au moins en partie fondé sur des règles », de façon à créer « les fondations à partir desquelles les États peuvent s’engager dans la réciprocité et la coopération institutionnalisée »[3] : c’est ainsi que G. John Ikenberry définit l’ « ordre international libéral ». »[4] Pourtant on soutient que l’ordre était déjà fragilisé auparavant. Par la montée en puissance de la Chine et le retour de la Russie, nous avons assisté ces dernières années à une remontée en puissances des grandes puissances, cela se traduit aussi par la défiance de l'ordre international actuel et le blocage d'action notamment sur les questions sécuritaires. Mais cela ne se limite pas aux grandes puissances car les puissances régionales s’impliquent également. Par ailleurs, les puissances émergentes contestent également cet ordre poussant vers l’hypocrisie sur les questions de : la protection de l’environnement ou bien de sécurité. L’échec de l’ordre international actuel peut aussi être reflété par le rapprochement des deux puissances : La Chine et la Russie dans le cadre des BRICS et le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde dans un second temps. Il est d'autant plus surprenant que cette crise de l'ordre mondial trouve également son origine dans les nations occidentales, considérées comme les porteurs et les premiers bénéficiaires. De plus, l'ordre international a subi quelques changements au cours des siècles. Elle repose sur des principes libéraux tels que le respect des droits de l'homme. Elle est née à Pax Britannica au XIXe siècle, avant de se tourner vers la coopération institutionnalisée après la Première Guerre mondiale. Ni la crise des années 30, la Seconde Guerre mondiale, ni la guerre froide n'ont pu dominer. Après l'effondrement du bloc soviétique, l'ordre international libéral semble s'être imposé comme une évidence universelle. Depuis, trois facteurs ont contredit cet optimisme. D'une part, le système international connaît une profonde redistribution du pouvoir. Cela se reflète surtout dans les niveaux économiques des grandes puissances mondiales, tant dans la production que dans le commerce, avec des cataclysmes. Mais aujourd'hui encore, ces évolutions matérielles ont des conséquences stratégiques. Et si des forces émergentes ont exprimé leur prétention à trouver une place plus grande dans l'ordre mondial, la création récente du G20 et la réforme du système de Bretton Woods ne suffisent pas. D'autre part, cette redistribution du pouvoir apparaît de plus en plus comme la fin de l'hégémonie dans le monde occidental et comme la « montée restante » [5]. Non seulement cette tendance affaiblit la capacité des États-Unis et de leurs alliés à garantir la stabilité de l'ordre actuel, mais la motivation pour modifier l'ordre international n'est pas seulement la division du pouvoir, mais aussi l'aspect normatif : international.
Le niveau juridique de la justice pénale, le décret, l'asile, la politique avec la lutte contre le changement climatique, les normes sociales des affaires économiques, les principes de la démocratie, nous observons des convergences. C'est loin d'être le cas. C'est arrivé récemment dans le monde occidental. Enfin, la libéralisation du système international favorise l'émergence de nouveaux défis. La décentralisation du pouvoir par la réaffirmation des acteurs non étatiques, ainsi que des pouvoirs intermédiaires et régionaux, en est la première manifestation. De même, l'internationalisation de la politique internationale avec l'émergence de flux transnationaux, matériels et immatériels, juridiques et secrets pose des problèmes pour les ordres intergouvernementaux profonds et internationaux restants. Les aspects les plus menaçants de ces évolutions, contraires aux fondements de l'ordre international libéral, alimentent l'affaiblissement, les discours de repli, ainsi que les fermetures économiques, politiques et identitaires. Il n'est pas exagéré de dire que la coopération internationale qui aurait été nécessaire pour résoudre ce problème est devenue moins perceptible maintenant que l'interdépendance mondiale se banalise. L'une des prémisses d'un ordre international libre est que le destin de la nation est lié et qu'une plus grande coopération est nécessaire pour relever les défis internationaux. Cette hypothèse est désormais ouvertement testée à la lumière des crises financières, humanitaires, sécuritaires, sanitaires et environnementales et est censée fonctionner plus vite et plus largement qu'avant, mais la volonté de « l'État » est une politique de solidarité. Surtout, l'impact politique de cette interdépendance croissante est d'autant plus prononcé qu'elle n'affecte plus les relations entre les nations, mais fait également peser une charge directe sur les citoyens. Les affaires internationales, telles que le terrorisme, l'environnement, l'énergie, le commerce et les migrations, façonnent de plus en plus la vie quotidienne au nord comme au sud. Or, la diplomatie gouvernementale peine à en tenir compte, tant par les politiques qu'elle suit que par les voies qu'elle suit. En un sens, les partis populistes ont plus de conséquences en appelant à divers référendums sur ces affaires internationales.
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