Les analyses de Carl Von Clausewitz sont-elles toujours pertinentes pour comprendre les guerres contemporaines, depuis 1914 ?
Dissertation : Les analyses de Carl Von Clausewitz sont-elles toujours pertinentes pour comprendre les guerres contemporaines, depuis 1914 ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aiam.mld • 5 Novembre 2022 • Dissertation • 1 638 Mots (7 Pages) • 508 Vues
Les analyses de Carl Von Clausewitz sont-elles toujours pertinentes pour comprendre les guerres contemporaines, depuis 1914 ?
La guerre est un conflit armé dont le champ est délimité dans le temps et l’espace et opposant au moins deux groupes humains. Ainsi, selon Clausewitz «la guerre est un acte de force par lequel nous cherchons à contraindre l’adversaire à se soumettre à notre volonté. La force est le moyen, contraindre l’adversaire est l’objectif. » Clausewitz dit alors que « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens… c’est un instrument de la politique » * Carl Von Clausewitz est un théoricien militaire prussien et officier général du début du 19ème siècle. Il n’a pas souhaité collaborer avec Napoléon et participera à la campagne de Waterloo qui a conduit à la défaite de celui-ci. Il s’appuie sur la guerre de Sept Ans et les guerres napoléoniennes auxquelles pour écrire son traité de théorie militaire De La Guerre. Dans ce traité il définit les règles de la guerre « civilisée » qu’il oppose à celle des « barbares ». Les analyses de Carl Von Clausewitz sont-elles toujours pertinentes pour comprendre les guerres contemporaines, depuis 1914 ? Dans une première partie, nous exposerons la théorie de Carl Von Clausewitz et nous étudierons à travers des exemples si ses analyses fonctionnent toujours. Dans une deuxième partie, nous nous demanderons quelles sont les limites de ce modèle. Dans une troisième et dernière partie nous traiterons du nucléaire. Enfin nous conclurons sur la complexité de la « guerre réelle ».
Dans cette première partie nous présenterons le traité de stratégie militaire de Carl Von Clausewitz à partir son ouvrage « la théorie de la Grande Guerre » (BNF- Gallica) qui vise à « se faire une idée de ce que la guerre est en réalité ». Selon Carl Von Clausewitz la guerre est « la continuation de la politique par d’autres moyens » car dans une guerre, la violence sert à atteindre un but politique. Par conséquent la guerre est soumise à la politique : elle n’est pas un phénomène autonome. Elle est un duel entre deux parties, dont l’une cherche à dominer l’autre. Elle vise à mettre l’ennemi hors d’état de se défendre. Il est absurde selon Carl Von Clausewitz « de vouloir introduire un principe de modération humanitaire dans la guerre…la guerre sans effusion de sang est un rêve dangereux. »
C’est un acte réfléchi des gouvernements, avant de déclencher une guerre il faut évaluer les risques et les possibilités d’atteindre les objectifs. La guerre civilisée, met en jeu les relations internationales, institue des règles : pas de massacre des prisonniers, pas de pillages des villes. Ce sont ces règles que l’on retrouve dans la Convention de Genève de 1949 (ne pas attaquer les civils, ne pas torturer, et atténuer les effets des conflits sur les humains). Par ailleurs Carl Von Clausewitz montre que « la guerre n’est jamais un acte isolé elle est en rapport avec la vie politique antérieure ». Il énonce une stratégie militaire qui reste valable dans les guerres « civilisées » : ne pas mettre toutes les forces en jeu, réfléchir à l’entrée en guerre des différents espaces du territoire national (se concentrer sur les frontières comme dans la Première Guerre mondiale), rechercher les forces alliées, évaluer les moyens (dissuasion nucléaire, durant la Guerre Froide, évaluer les capacités de résistance, savoir que « la guerre est le domaine de l’incertitude ». La guerre devient « un calcul de probabilité ». En tant que militaire Carl Von Clausewitz rappelle combien « la guerre n’est pas un passe-temps, c’est un moyen sérieux tendant à un but sérieux ». Il exige que les politiques réfléchissent avant de s’engager dans celle-ci et qu’ils se demandent ce qu’elle peut produire ». La guerre est donc fondamentalement politique. On voit comment dans la présentation de ces règles Carl Von Clausewitz est passé du modèle abstrait à la guerre absolue avec l’anéantissent total de l’adversaire à la guerre réelle qui a trois objectifs : obliger l’ennemi à abandonner le combat, conquérir son territoire, et signer la paix. Cette guerre réelle a une temporalité, il est impossible selon lui de gagner une guerre. Par exemple le traité de Versailles, en 1919, marque l’humiliation allemande et la montée en puissance des États-Unis, lequel déclenchera une nouvelle flambée des nationalismes et contribuera à provoquer une nouvelle guerre mondiale vingt ans après.
D’une certaine manière le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie relève de le thèse de Clausewitz puisque la Russie a tenté d’envahir militairement l’Ukraine (guerre réelle) pour faire tomber le Chef de l’État et le remplacer par un personnel politique qui lui serait acquis (objectif politique) ; cependant ce cas sort de la théorie de Clausewitz puisque la Russie s’en prend directement aux populations civiles tout en détruisant des objectifs non-militaires (centrales électriques, barrages, hôpitaux, écoles, immeubles d’habitations …)
Aujourd’hui les guerres connaissent des mutations importantes où le terrorisme joue un rôle majeur. Le terrorisme après avoir planifié des attentats, organisés par des chefs djihadistes, comme celui du 11 septembre où Ben Laden avait tout planifié, payé les billets d'avion, les cours de pilotage des
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