La Construction démocratique Du Ghana
Mémoire : La Construction démocratique Du Ghana. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nadia1701 • 13 Août 2014 • 2 600 Mots (11 Pages) • 715 Vues
La construction démocratique du Ghana
Introduction
On dit souvent que la démocratie n’est pas un long fleuve tranquille. Mais quels sont donc les grands principes caractérisant cette notion si fondamentale aujourd'hui? La démocratie est un concept reposant sur l'idée d'un système politique intégrant des notions telles que représentativité, multipartisme, élections libres et justes ainsi que la séparation des pouvoirs. La question serait de savoir si ce système s'implante bien dans les pays d’Afrique. En effet, l’Afrique semble souffrir d’une démocratisation problématique, s'accommodant aux équilibres ethniques : pacification de pays s'effectuant par la transformation de mouvements de guérilla en partis politiques acceptant le débat électoral et le choix des électeurs ; retour au multipartisme permettant des sorties négociées de l’autoritarisme ; élections oscillant entre rejet et institutionnalisation... Il existe bon nombre de spécificités en fonction des cas. Mais depuis 2006, quelque 59millions d’Africains ont participé à des élections présidentielles dans 12 pays. Aussi, cette démocratisation ne risque-t-elle pas de se travestir?
Nous observerons le cas du Ghana qui, considéré aujourd'hui comme une démocratie émergente a connut des déséquilibres puis des stabilités tout au long de son histoire. Pays membre du Commonwealth, le Ghana est l’un des rares pays en Afrique à avoir fait très tôt l’expérience de la démocratie. Il a évolué de la période d’autonomie interne d’avant l’indépendance (1951-1957) et la période qui s’en est suivi (1957-1960), à la dictature de parti unique, entrecoupée par des brefs passages à des gouvernements constitutionnels civils, d’octobre 1969 à janvier 1972 et de septembre 1979 à décembre 1981.
Développement
Le développement comprendra 3 grandes parties qui illustreront des moments clé de l’histoire Ghanéenne. La première partie reviendra sur les instabilités qu’a connut le Ghana. La deuxième partie s’attardera sur le processus de transition. Et la dernière partie portera sur la stabilité d’une démocratie.
1. Les différentes formes d’instabilités auxquelles dut faire preuve le Ghana.
On peut dire aujourd’hui que le processus d’indépendance du Ghana fut un catalyseur au processus qui a libéré tout le reste de l’Afrique de la domination coloniale. En 1949, Kwamé Nkrumah créa le C.P.P (Convention People’s Party) qui s’appuyait sur une avant-garde militante. En 1956, face aux revendications d’indépendance du C.P.P appuyé par la masse populaire, l’indépendance fut accordée par le pouvoir colonial sous condition sine qua none de la tenue de nouvelles élections, et cela malgré le fait que des élections avaient déjà été organisées moins de 2 ans auparavant.
Il s’agissait pour les britanniques de redonner une chance aux partis d’oppositions dans des élections qui seraient supervisées par l’administration britannique. Le pouvoir ne serait transféré si le C.P.P obtenait une « majorité raisonnable ». Lors de la campagne électorale, le Ghana fut le théâtre de bon nombre de troubles créant la confusion et le désordre. Les forces de l’ordre agissaient en faveur du Mouvement de Libération Nationale (N.L.M) qui était dirigé par le Dr J.B Danquah et par le Dr K.A Busia. Il représentait le parti le mieux organisé de l’opposition. En 1956, le N.L.M puisait sa force dans les appuis des ghanéens traditionalistes tandis que le C.P.P obtenait le soutient du parti nationaliste intellectuel et de la masse populaire. En dépit de tous ses handicaps, le C.P.P remportera une victoire indiscutable aux élections de 56. Le ministère des colonies britannique fut alors forcé de tenir sa promesse d’indépendance qui sera proclamée le 6 mars 1957. Il tenta d'imposer au C.P.P une Constitution comme nouvelle condition d’indépendance. Des clauses de cette Constitution visaient à créer des assemblées régionales et des chambres des chefs, tandis que d’autres clauses concernaient la magistrature et la fonction publique. La stratégie impérialiste consistait à créer des difficultés constitutionnelles et à renforcer les tendances politiques rétrogrades de manières à créer des conditions favorables au maintien de l’hégémonie des trusts étrangers. Cependant, les dirigeants du C.P.P voyaient les lacunes de cette constitution et en informèrent leurs adhérents et le peuple ghanéen. Suite à la déclaration d'indépendance, le C.P.P sous la direction de Nkrumah entreprit d’amender cette constitution et ainsi de libérer la vie politique du Ghana. Le 7 mars 1960, Nkrumah proposa d’adopter la république comme forme de gouvernement. L’Assemblée Nationale se transforma en Assemblée Constituante et la proposition de Constitution qu’elle soumit fut largement approuvée par référendum. Nkrumah devient donc le premier président de la République du Ghana, proclamée le 1er juillet 1960. Les premières tensions apparaissent alors au sein de sa propre famille politique. Elles proviennent, d’une part des modérés qui refusent les orientations dirigiste et l’idolâtre du régime, et d’autre part des corrompus qui pensent pouvoir augmenter leurs revenus et monter quelques échelons. Prévarication et corruption sont monnaie courant dans les années 50 et seront accentuées durant les années 60. L’opposition, frustrée de son rôle et les mouvements anti-Nkrumah des années 50 contribuent à relancer les tensions et le climat politique dégénère en opposition de plus en plus violente. Dés 1961, tout discours qui suscite la haine envers le président ou qui le ridiculise sont considérés comme des actes criminels. Successivement en juin 62 puis en 64, Nkrumah est victime de tentatives d’attentats. Sa chute résultera des mécontentements de l’armée.
La cause provient de la participation des militaires ghanéens dans la guerre civile congolaise au début des années 60, suite à la victoire de Lumumba aux élections de mai. Nkrumah enverra prés de 2500 soldats, des médecins et du génie militaire au Congo pour soutenir Lumumba. De cette rébellion, les officiers ghanéens en garderont un souvenir vif qui aura un impact immense lors du reversement du président. En 1966, dans la nuit du 23 au 24 février alors qu’il était en avion pour
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