Peut-on se mettre à la place d'autrui ?

Peut-on se mettre à la place d'autrui ?

 En écoutant un proche, en lui portant conseille ou en se plongeant totalement dans son histoire on peut parvenir à développer, dans une certaine mesure les mêmes états d'âmes et les mêmes ressentis vis à vis d'une même situation. Naît alors une sensation qui s'apparente à une réelle communion avec autrui et nous laisse penser qu'il est possible de se mettre à sa place.

 En partant du principe que nous pouvons nous entrer en communion avec autrui au point de se sentir à sa place, comment se déplacement s'opère-t-il, et existe-t-il des limites à celui-ci ?

 En s'appuyant sur les différents textes, on peut supposer le chemin suivant; en faisant preuve d'empathie, de sympathie envers autrui, puis en imaginant et en recréant ses sensations pour parvenir à se mettre à sa place. Cependant des limites existent, et peuvent devenir des obstacles.

 Pour se mettre à la place d'autrui il faut faire preuve d'empathie et de sympathie.

 Au cours du XVIIème siècle, les philosophes des Lumières écossais définissent la capacité à se mette à la place des autres par le terme de sympathie. Elle désigne l'action de se reconnaître soi dans autrui. Chaque homme est doté de sympathie, mais à différents degrés et elle permet également d'aiguiser le sens moral de chaque individu.

 Pour Adam SMITH, la sympathie est un trait de caractère naturel, universel et désintéressé de l'homme car « certains principes dans sa nature le pousse à s'intéresser à la fortune des autres et qui lui rendent nécessaire, quoiqu'il n'en retire rien d'autre que le plaisir de les voir heureux. ». Donc chaque individu, naturellement fait preuve de sympathie envers un autre dans le but de pouvoir mieux se porter également. De plus elle est accessible à tout le monde « Le brigand le plus brutal, le plus endurci […] n'en est pas totalement dépourvu. » .

 Dans le texte de Max SCHELLER, la réelle sympathie est qualifié de « positive et pure » et il développe l'idée suivante; elle « consiste à s'abstraire de soi-même, à se dépasser, pour se mettre résolument en présence d'un autre et de son état psychique individuel. » Donc il faut être capable de recevoir le récit et les sentiments d'autrui afin de bien le comprendre et ainsi partager son « état psychique ».

Cependant, même si l'homme possède génétiquement ce sentiment qu'est la sympathie, celle-ci ne suffit pas à pouvoir se mettre à la place d'autrui.

 L'imagination est un outil indispensable afin de comprendre mieux l'autre et s'identifier à lui.

 Dans le texte d'Adam SMITH, il conclut par la phrase suivante ;  « Par l'imagination nous nous plaçons dans sa situation, nous nous concevons comme endurant les mêmes tourments, nous entrons pour ainsi dire à l'intérieur de son corps et devenons, dans une certaine mesure, la même personne. ». On comprend donc que par l'imagination nous pouvons nous créer une situation réaliste dans laquelle nous ressentons les mêmes sentiments ainsi que le mêmes sensations sans les avoir vécues pour autant. L'imagination et les sensations sont donc liées ; « par l'imagination nous pouvons former une conception de ce que sont nos sensations. ».

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