Peine de mort

Le premier enjeu concerne le droit de condamner à mort :est-il légitime de venger le crime illégal par le meurtre légal ? plus précisement, quel droit naturel justifie qu’une société puisse exécuter un de ses membres ?

Nous savons que l’Etat dispose de ce qu’on appelle « la violence légitime »,c’est à dire le pouvoir de contraindre ;mais ce monopole de la violence légitime peut il aller jusqu’à ôter la vie ?

Ce problème implique deux autres questions tout aussi importantes ;le meurtre constituant une faute ,l’Etat fait il justice en le commettant à son tour ?

Ce dilemme a d’ailleurs amené les abolitionnistes à se demander si la peine capitale n’était pas plutôt une affaire de vengeance que de justice.

La deuxième question est de savoir où se situe la limite entre une faute passible de la peine de mort et une faute qui n’est pas passible de cette même peine.

Dans le même état d’esprit, si on se souvient qu’avant tout la justice a pour fonction de réparer, on pourrait se demander ce que la peine de mort pourrait réparer.

Plus encore, la justice n’a t-elle pas également le devoir de donner une deuxième chance ?

En effet, par sa nature même, la peine de mort implique que l’individu condamné est irrécupérable pour la société et empêche toute révision d’un procès (en supprimant un individu, on ferme un dossier).

Les tenants de la peine capitale avancent sa fonction dissuasive et son exemplarité, mais est ce vraiment le cas ?

Enfin, la peine de mort n’est elle pas révélatrice d’une certaine faiblesse de l’état ?

En effet, nous savons que celle ci est surtout utilisé par des régimes non démocratiques (le Chili de Pinochet, l’Allemagne Nazie, l’Europe de l’est, la Turquie…)ou dont la tradition démocratique est faible.

La peine de mort constitue t-elle une solution incontournable ?

L’argumentation des partisans de la peine de mort se fonde sur trois arguments récurrents :

. pour les crimes particulièrement odieux, la mort est le seul châtiment qui convienne

.la crainte de la peine de mort est un sérieux élément de dissuasion

.les auteurs de certains crimes graves doivent être supprimés afin de protéger l’ensemble de la société

De même, on pourrait ajouter que les gouvernements ont tendance à justifier l’application de la peine de mort en arguant du fait que l’opinion publique l’approuve pour certains crimes

Cependant l’opinion publique n’en reste pas moins manipulable, mal informée, voire désintéressée et très sensible au contexte (la peine de mort est surtout réclamée en temps de crise)

En 1970,80% des anglais approuvent la peine de mort (en France c’est l’inverse)

Pour ce qui concerne le premier des trois arguments cités, la mort ne saurait être une solution car l’exécution elle même un acte de violence, et la violence tend à engendrer la violence.

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