Nasser
Dissertation : Nasser. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elora • 8 Avril 2013 • Dissertation • 1 657 Mots (7 Pages) • 1 075 Vues
Nasser
Introduction. Le XXème siècle est riche en personnalités puissantes, leaders charismatiques de leur nation, et Gamal Abdel Nasser (1918-1970) en fait partie comme de Gaulle, Mao, Tito, Gandhi, Staline ou Churchill. Tous ces hommes se sont identifiés en temps à la vie de leur pays. Et dans le cas de Nasser à toute la « nation arabe ». Soulevant d’immenses espoirs, Nasser les a-t-il comblés ?
I. « Lève la tête, mon frère » (slogan de la révolution de 1952) : les premiers engagements de Nasser pour le réveil de l'Egypte
A. Nasser engage son ascension grâce à l'armée dans les années 1940. Il naît en Haute Egypte d'un petit fonctionnaire, employé des postes, issu d’une famille de la petite paysannerie. Déjà nationaliste et anti-anglais, il entre à l'Académie militaire en 1936 et devient officier. En 1942, alors que l’avance de Rommel vers le Nil donne un nouvel élan au nationalisme arabe, il assiste avec colère à la mainmise de l’Angleterre sur la politique égyptienne (en réalité, depuis la mise en place du protectorat en 1882) et, dès ce moment, travaille à l’instauration d’un nouveau régime en lieu et place de la monarchie qui rendrait à l’Egypte son indépendance complète et réaliserait des réformes sociales radicales.
B. Nasser mène un groupe de jeunes officiers révolutionnaires qui réussit un coup d’Etat en 1952. Il combat courageusement en 1948 contre Israël, mais la défaite égyptienne finit de le convaincre de la nécessité d’une révolution. Il anime le groupe clandestin des Officiers libres avec Sadate : ce groupe rassemble de jeunes chefs, comme lui originaires de la province et des campagnes, mais professant des idées diverses (Frères musulmans, communistes, anciens fascistes), unis par le même refus de la présence anglaise. Devenu lieutenant-colonel en 1951, Nasser organise dans l’ombre le coup d’Etat de juillet 1952 qui provoque l’abdication et l’exil du roi Farouk et porte le général Mohammed Neguib au pouvoir.
C. Nasser organise en coulisses le nouveau régime républicain, avant de prendre lui-même le pouvoir en 1954. L'homme fort du nouveau régime est déjà Nasser en réalité, qui tient entre ses mains le Conseil de la Révolution et le Rassemblement de libération nationale. Il décide en 1952 d’une vaste réforme agraire qui confisque les domaines royaux et limite la propriété foncière, permettent à 1 million de petits paysans de racheter dans les meilleures conditions les terres des grands féodaux. Après la proclamation de la République en juin 1953, il devient Premier Ministre adjoint aux côtés de Neguib, mais la tension monte entre celui-ci, modéré et conservateur, et le bouillant jeune colonel. La rupture est consommée en novembre 1954 : Neguib doit se retirer et Nasser prend officiellement le pouvoir, exerçant un pouvoir absolu sur le pays : le Raïs (chef).
II. L’action politique de Nasser : de l'affirmation de l'Egypte au projet panarabe
A. A la tête de l’Etat, l’action de Nasser est celle d’un nationaliste convaincu. Il est doublement nationaliste :
- nationaliste égyptien face à l'ancien occupant britannique
- nationaliste arabe ensuite, c'est-à -dire laïc, ce qui le conduit à rompre avec les Frères musulmans.
Il envisage d'abord de se tourner vers les Etats-Unis, mais devant leur refus de financer le barrage d'Assouan (motivée par les livraisons d’armes de la Tchécoslovaquie à l’Egypte depuis un accord de 1955), Nasser se rapproche de l'URSS. En même temps il radicalise sa politique, nationalisant une part importante du secteur privé, durcissant la réforme agraire (2,5 millions d’ha confisqués), adoptant une charte nationale résolument socialiste.
Mais il traque les communistes et son socialisme est d'abord national : il vise à renforcer l'Etat (La philosophie de la Révolution, 1954). Leader charismatique, remarquable orateur, il a le soutien de la « rue arabe ». Il renonce rapidement au multipartisme, crée un rassemblement unique (l'Union socialiste arabe), contrôle les médias qu'il utilise abondamment. Il se méfie de ce qu'il appelle la « nouvelle classe » (bureaucrates, officiers supérieurs, bourgeoisie d'état, paysans enrichis) qu'il a pourtant contribué à mettre en place. En fait, il compte sur le contact direct avec le peuple pour gouverner.
B. La nationalisation du canal de Suez marque l’apogée de sa popularité. Par sa participation à la conférence de Bandoung en avril 1955, Nasser marque immédiatement sa volonté de s’engager en faveur de la lutte des pays d’Asie et d’Afrique contre la domination coloniale. En juillet 1956, face
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