Mamy était à l’hôpital

J

e me rappelle comme si c’était hier, quand ma mère est venue me dire que Mamy était à l’hôpital. Je me souviens exactement de la scène, maman à coté de moi devant le cadre de la porte de la petite chambre grisâtre, grand-mère allongée sur une espèce de lit blanc. Elle était toute pâle. Ma mère m’a dit qu’elle n’avait rien de grave, mais je savais qu’elle mentait, les yeux de ma grand-mère, qui étaient toujours brillants, joyeux et pleins d’énergie, étaient désormais rouges et gonflés, indiquant qu’elle avait pleuré avant mon arrivée. Elle me décocha un sourire faible en me disant: « ca va aller ma chère, tout va bien se passer » j’ai senti un tremblement dans sa voix, et là ; j’ai su que c’était faux. Ma mère me lança depuis la porte « Allez viens ma chérie, Mamy a besoin de se reposer un peu, on reviendra la voir demain. » Mais moi, je savais qu’il n y aurait pas de demain pour Mamy. On dit que les enfants ne comprennent pas ce genre de chose mais moi si, je comprenais, je savais, je savais qu’elle allait mourir.

La nuit, je me suis allongée sur mon lit et j’ai caressé l’oreiller que ma grand-mère m’avait fait, cet oreiller avec mes couleurs préférées. Et là, j’ai plongé dans les bons souvenirs que nous avons passés ; la douceur de ces mains sur ma peau, la fraîcheur de ses lèvres sur ma joue, et son large sourire quand elle me préparait ses fameuses tartes au citron et aux pommes.

Des fois, il m’arrive de pleurer, mais je me rassure en disant qu’elle est bien là ou elle est, la seule chose que je regrette est de ne pas pouvoir lui dire  je t’aime une dernière fois. « Je t’aime Mamy »

                                                                                                        Soha Benayache, 14 ans

                                                                                                              Collégienne

                                                                                                      Les écoles Tarik Ibn Ziyad

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