La crimonologie

Introduction.

La criminologie a fait l’objet de plusieurs définitions.

Ainsi parmi les définitions en présence, on peut retenir, à première vue, les deux définitions suivantes :

• « La criminologie est l’étude scientifique du phénomène criminel » (J. Pinatel » ;
• « La criminologie est l’étude des causes de la délinquance » (G. Stefani, G. Levasseur et R. Jambu-Merlin).

La criminologie est une discipline relativement récente. On date généralement sa naissance des travaux accomplis par trois savants italiens dans le dernier quart du XIX siècle : Lombroso, Ferri et Garofalo.

L’étude de la criminologie est d’une grande importance, et le phénomène criminel est omniprésent dans notre vie quotidienne. Il ne passe pas un seul jour sans que les journaux écrivent sur des assassinats, des vols, d’escroqueries, d’attentats terroristes ...etc. Cette étude tente donc de décrire, comprendre et expliquer ce phénomène criminel.

Par exemple, le nombre élevé des vols peut s’expliquer par la -non implication des personnes dans la lutte contre ces vols, par le manque d’éclairage dans certains quartiers, par la consommation des drogues…etc.         

Aussi, la criminologie est marquée par la diversité des définitions consacrées à cette matière. Au point qu’on peut dire qu’il y a autant de définitions de la criminologie que de criminologues.

On peut classer ces blocs de définitions dans deux principales catégories : les définitions larges (paragraphe 1) et les définitions étroites de la criminologie (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Définitions larges de la criminologie.

Comme son nom l’indique, la criminologie au sens large englobe un grand nombre de sciences criminelles.

A cet égard, on distingue la conception de Ferri (A), l’école encyclopédique (B) et l’école américaine classique (C).

A : la conception de Ferri.

Enrico Ferri est considéré comme l’un des fondateurs de la criminologie (1857-1929).^[1]

Pour ferri la criminologie est la somme de toutes les sciences criminelles. Elle englobe le droit pénal qui n’est rien d’autre que le chapitre juridique de cette science.  De ce fait ferri a dénié toute autonomie au droit pénal et le fait absorber par la criminologie.

B : L’école encyclopédique.

A l’opposé de la conception de Ferri, l’école encyclopédique exclue le droit pénal du champ de la criminologie. Aucune confusion n’est possible entre criminologie et droit pénal.

Selon les auteurs de cette conception^[2], il faut différencier entre les aspects normatifs qui relèvent du droit pénal et les aspects réels ou positifs qui font partie de la criminologie.

Malgré, cette exclusion, le champ de la « criminologie » suivant cette école, n’en demeure pas moins très vaste, dans la mesure où il comprend :

• L’étiologie criminelle (Étude scientifique des causes du crime)
• La criminalistique : Science d'investigation qui étudie par des voies scientifiques les indices et les traces des infractions et des crimes, elle regroupe plusieurs disciplines scientifiques « médecine légale, toxicologie, police scientifique, police technique^[3], dactyloscopie^[4]).
• La pénologie ou science de la peine, dont la branche la plus ancienne est la science pénitentiaire consacrée à l’étude de la peine privative de liberté^[5], la science des suretés contre l’attaque criminelle qui se consacre à la technique préventive et à la sécurité, ainsi qu’à l’art policier.

Ainsi, dans cette conception extensive, la criminologie est constituée par l’ensemble des sciences en relation avec le phénomène criminel.

C : L’école américaine classique.

Cette école est marquée par la définition de la criminologie présentée par Edwin  SUTHERLAND (1883-1950). Cette conception part de l'idée que                            la "criminologie est la science qui étudie l'infraction en tant que phénomène social" et lui assigne un vaste domaine englobant "les processus de l'élaboration des lois, de l'infraction aux lois et des réactions provoquées par l'infraction aux lois".

La criminologie se diviserait, selon cette école, en trois branches :

• La sociologie du droit pénal^[6] : Une discipline qui vise à déterminer les causes et les conditions de l’élaboration des lois pénales, c’est-à-dire expliquer pourquoi l’Etat, la société, le législateur a créé tel ou tel infraction. Cette discipline sert à comprendre l’influence que la peine a sur le comportement des individus.
• L'étiologie criminelle ;
• La pénologie.

Les travaux qui ont suivi la conception de la criminologie présentée par SUTHERLAND ont pris en considération d’autres domaines de la criminologie développés récemment comme le contenu et les effets de la réaction sociale à la délinquance ainsi qu’à la victimologie^[7].

Finalement, on peut dire que la criminologie comprend en gros, suivant cette école quatre domaines :

• La criminogenèse (La recherche des causes du phénomène criminel) ;
• La criminologie organisationnelle (son domaine d’étude est très étendu, il recouvre l’étude de la police, des organes de poursuites, des juridictions, des institutions pénitentiaires et de rééducation…dont il analyse l’organisation, le fonctionnement, les méthodes, le coût et l’efficacité) ;
• La criminologie interactionniste (étude des différents rapports entre le « suspect » de déviance et les autres institutions) ;
• et la victimologie.

Paragraphe 2 : Définitions étroites de la criminologie.

Il convient de préciser que les définitions larges et étroites de la criminologie s’accordent à dissocier la criminologie du droit pénal, considérés comme deux disciplines complètement distinctes. Elles s’opposent à la conception de Ferri sur ce point.

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