Est-ce que la monarchie absolue est despotique ?
Dissertation : Est-ce que la monarchie absolue est despotique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Laavanya • 8 Avril 2020 • Dissertation • 1 358 Mots (6 Pages) • 1 176 Vues
Dissertation : Est-ce que la monarchie absolue est despotique ?
La monarchie absolue représente un régime où le monarque détient tous les pouvoirs et n’est contrôlé par aucune institution ou constitution. Il est cependant soumis aux Lois Fondamentales du Royaume, c’est d’ailleurs ce qui le différencie du despote ou du tyran. Le despotisme est la forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté est exercée par une autorité unique, une seule personne ou un groupe restreint qui dispose d'un pouvoir absolu. Le despotisme implique souvent un pouvoir autoritaire, arbitraire, oppressif ou tyrannique sur tous ceux qui lui sont soumis. Le despotisme est l'une des trois formes de gouvernement, avec la république et la monarchie, que Montesquieu distingue dans "L'esprit des lois". Pour lui, le despotisme qui est le mal absolu, est le pouvoir d'un seul homme, sans règle, si ce n'est celle de son bon plaisir, pouvoir fondé sur la crainte. Le philosophe en déduit la nécessité de la séparation des pouvoirs afin d'éviter le despotisme et de préserver la liberté. On se pose alors la question suivante : Qu’est-ce qui différencie la monarchie absolue du despotisme ? Dans une première partie, on traitera de la monarchie absolue et tout ce qui la constitue (I), et dans une deuxième partie il s’agira essentiellement des limites du roi concernant l’exercice de ses pouvoirs (II).
I/ La monarchie absolue sous tout ses angles.
Dans cette partie, on évoquera l’aspect de la monarchie absolue qui semble erronée (A), puis on traitera de la monarchie absolue guidée indirectement par la divinité (B).
A/ Une vision de la monarchie absolue incomplète
Dans une monarchie absolue, le roi est en possession des trois pouvoirs : législatif, qui est celui qui lui permet de créer des lois; exécutif, qui consiste à faire appliquer une loi et judiciaire, le droit de rendre la justice, c'est-à-dire de juger et de rendre son verdict. Il arrive que le roi justifie son autorité en la plaçant sous la protection d'une divinité, on parle alors de monarchie de droit divin : c'était le cas en France avant la révolution française de 1789 où le roi était considéré comme le lieutenant de Dieu dans le royaume. Le terme « absolutisme » a été inventé en 1796 dans un but de propagande contre l’Ancien Régime. L’usage qui en est fait dans les manuels scolaires revient à inculquer aux élèves l’idée d’un pouvoir tyrannique et arbitraire. Le mot absolu est trompeur car la monarchie est bien autre chose que l’absolutisme. Elle ne consiste pas du tout en une suppression des libertés individuelles. Un trait saillant de la conception médiévale est justement la distinction du pouvoir monarchique d’avec la tyrannie. Ce dont témoignent le démocrate Alexis de Tocqueville (1805-1859) : « On aurait bien tort de croire que l’Ancien Régime fut un temps de servilité et de dépendance : il y régnait plus de liberté que de nos jours » et l’historien François Bluche (1993) : « Le monarque absolu n’est ni un tyran ni un despote ». La monarchie absolue, en son temps, n’est pas contestée. L’étude des Mémoires, des journaux intimes, des lettres privées ne révèle pas d’atteinte à la liberté ou de sentiment d’oppression. Jamais la personne du roi ni le principe de sa fonction ne sont remis en cause.
B/ Le roi et la divinité
Le roi n’est pas roi pour lui-même. C’est ce que dit Louis XIV : « Nous devons considérer le bien de nos sujets bien plus que le nôtre puisque nous sommes la tête d’un corps dont ils sont les membres ». La devise d'Hugues Capet (941-996) était « Servir ». Parmi les conseils donnés par saint Louis à son fils, on peut lire : « Cher fils, s’il advient que tu viennes à régner, vois à avoir ce qui appartient à un roi, c’est à dire à être si juste que tu ne déclines et ne dévies de la justice en rien qui puisse advenir ». Jean de Salisbury (1159) écrit que le roi est le serviteur de la loi, au service de son peuple et du bien commun. La monarchie absolue
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